Sam Staziak est un officier de la police de Los Angeles. C’est aussi un « scanner », un être doué de pouvoir psychiques meurtriers. Quand des policiers sont tués, Sam utilise son pouvoir pour retrouver le responsable de ces meurtres…
Avis de John Roch :
On se souvient de Scanners, les duels de télépathes, la tête qui explose, mais aussi premier gros succès commercial de David Cronenberg. Pierre David lui, en tant que producteur se souvient de ce dernier point et après avoir mis des billes dans Scanners 2 et 3, suites pas forcement utiles mais pas catastrophiques pour autant, le Canadien cherche à essorer un peu plus le citron des Scanners. Scanners 4 ? Non et c’est pas si bête, il ne faut pas lasser le public. Et pourquoi pas un genre de spin off, où le scanner serait un flic héroïque ? Après Robocop, Maniac Cop, Psycho Cop, Karaté Cop, Violent Cop, Lady Super Cop, Beverly Hills Cop, Samurai Cop, je vous prie de souhaiter la bienvenue à une nouvelle recrue : le Scanner Cop.
Avant de devenir flic, Sam Staziak était déjà Scanner, et a assisté au meurtre de son père en manque d’éphémérol, drogue capable de canaliser les pouvoirs des Scanners, sans quoi ils perdent le contrôle de ceux-ci et plongent dans la folie. Le petit Sam est recueilli par Harrigan, flic qui évite au gamin la psychiatrie et des expériences scientifiques. Il suit la voie de son nouveau papa et devient 15 ans plus tard gardien de la paix, pile au moment où des habitants de Los Angeles abattent des flics sans raison apparente. L’enquête piétine et Harrigan, désormais commandant de la police va faire arrêter l’éphérémole à Sam afin qu’il puisse se servir de ses pouvoirs pour résoudre l’enquête et mettre fin aux agissements de Glock, un savant fou qui a recours au lavage de cerveau pour pousser au crime des personnes ayant un lien de près ou de loin avec la police. Par souci de ne pas répéter ce qui a été fait trois fois par le passé, le méchant n’est donc pas un Scanner, il semble d’ailleurs que Sam soit le seul, et le scénario se repose sur une intrigue policière tout ce qu’ il y a de banal, tout autant que la mise en scène sans éclat et sans ambition de Pierre David c’est dont le premier et avant dernier long métrage. On en viendrait à regretter les opus 2 et 3 qui misaient plus sur l’action.
Pourtant, Scanner Cop est une série B sympathique et recommandable, le film s’avère rythmé et l’intrigue bien que classique se suit sans déplaisir, en partie grâce au protagoniste, Sam. Joué par Daniel Quinn, qui ne transpire pas le charisme et joue le scanner comme un gars constipé qui lutte pour éviter une occlusion de l’intestin, au point de faire ressembler ses scènes où il scanne assis pour des pubs pour du microlax, son personnage est bien développé, du trauma de son enfance et sa peur de finir comme son père, à son don comme qui est une malédiction qui pourrait courir à sa perte. Cette idée de rendre le pouvoir dangereux pour son utilisateur en fait un personnage vulnérable et non pas un scanner surpuissant capable de dominer le monde. Quant à Glock, le savant fou qui n’est pas un scanner mais qui n’en est pas si éloigné que ça puisqu’il a également une habilité à prendre le contrôle des personnes à qui il lave le cerveau, il est dommage qu’il ne soit pas plus exploité et plus présent, puisque c’est son assistante mi-médium mi-gothique lolita qui fait les trois quarts du sale boulot, malgré quelques bonnes idées qui arrivent beaucoup trop tard dans l’intrigue (une plaque en métal qui lui permet de lutter un minimum face aux pouvoir de Sam). Mais c’est surtout dans le moment où le scanner entre en action que le métrage devient intéressant. Bien plus que les lavés du cerveau qui voient leurs peurs se matérialiser en des choses par moment clichées (un Gangsta, un Viet-Kong), parfois un peu plus sympa (la mort, un cafard géant). Mais revenons au Scanner : ça tient parfois du déjà vu (les veines qui gonflent, les victimes étouffent, une tête qui explose), mais certains moments sont un peu plus originaux, par exemple l’élaboration d’un portrait-robot qui fait certes avancer l’intrigue de manière déconcertante mais qui est drôle dans l’esprit, des petites têtes qui sortent d’un Scanner en plein pétage de plomb, et surtout ce passage où Sam scanne une personne décédée et se retrouve plongé en enfer à poursuivre son âme pour soutirer des informations. Une scène autre, qui montre que Pierre David n’a pas seulement voulu refaire ce qui a été fait par trois fois, mais aussi apporter quelque chose de neuf à la saga, qui se suffit certes à son premier méfait, mais qui livre des séries B tout ce qu’ il y a de sympathique. Ce Scanner Cop ne déroge pas à la règle.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Quelques scènes gore sympa ♥ Quelques moments originaux ♥ Ça tente des choses pour se démarquer de la saga ♥ Un personnage principal intéressant |
⊗ Mise en scène plate ⊗ Une intrigue policière banal ⊗ Daniel Quinn, pas très charismatique |
Plus proche en terme de qualité de Scanner 2 et 3 que du premier, Scanner Cop reste une série B tout ce qu’il y a de recommandable, remplie de bonnes intentions et de moments originaux. |
Titre : Scanner cop
Année : 1994
Durée : 1h35
Origine : Canada
Genre : Pour un spin off surfant sur le succès de suites DTV initiées par un film de Cronenberg, ça pourrait être bien pire (©Rick).
Réalisateur : Pierre David
Scénario : Pierre David, John Bryant, Georges Saunders
Acteurs : Daniel Quinn, Richard Lynch, Darianne Fluegel, Richard Grove, Mark Rolston, Hilary Shepard, James Horan