L’inspectrice Jade Leung, à la poursuite d’un dangereux trafiquant d’armes, voit son enquête la mener d’abord à Singapour, puis en Indonésie, où elle devra faire équipe avec une autre collègue locale. Cette nouvelle collaboration provoque au départ de légères tensions au sein du duo de choc féminin, notamment dues au comportement suicidaire et psychotique de l’héroïne, mais rapidement l’entraide sera de mise.
Avis de Cherycok :
Après m’être enchainé plusieurs productions chinoises récentes, avec du bon (Taoist Priest), du moins bon (Heroes Return) et du beaucoup moins bon (Counterattack), revenons un peu dans l’âge d’or du cinéma de Hong Kong qui, il faut l’avouer, ne nous a pas non plus donné que du bon. Il y a eu bien entendu des bobines devenues aujourd’hui cultes, telles que The Blade, The Killer, Il Etait une Fois en Chine ou encore Mr Vampire, des étrons intergalactiques dont il vaut mieux taire le nom, et tout un tas de bobines plus ou moins obscures que je qualifierais de milieu de gamme. Ce genre de films qui donnent tout leur sens à l’expression « Aussitôt vu, aussitôt oublié ». Satin Steel fait partie de ceux-là. Alors à peine sorti du visionnage, j’écris ces quelques lignes avant qu’il ne disparaisse dans les tréfonds obscurs de ma mémoire.
Bien que Tony Leung Siu-Hung, à ne pas confondre avec Tony Leung Chiu-Wai (The Grandmaster, Infernal Affairs) et Tony Leung Fa-Fai (L’Amant, Prison on Fire), soit plus connu en tant que chorégraphe ou directeur de scènes d’action, il a également œuvré au poste de réalisateur le temps de quelques films. On lui doit des films HK tels que le très fun Vendetta (1993) et le sympathique Guns of Dragon (1993), ou encore les séries B américaines Superfight (1995) et Bloodmoon (1997). Rien de bien mémorable me direz-vous, mais pourtant des films dont on garde des souvenirs même 20 ans après leur visionnage. Avec Satin Steel il va mettre en vedette Jade Leung, tout fraichement sortie de ses premiers rôles dans Black Cat (1991) et Black Cat 2 (1992), dans un girl withs guns alors que ce sous-genre du ciné HK est sur la fin de sa pente descendante. Fortement inspiré de L’Arme Fatale, avec son héroïne suicidaire et son côté buddy movie, Satin Steel nous raconte les péripéties du Sergent Jade Leung, interprété donc par Jade Leung (ça ne s’invente pas), flic de choc adepte du coup de pied dans la face, qui va se retrouver embarquée à Singapour et en Indonésie pour les besoins d’une affaire sur un gros trafic d’armes. Elle sera épaulée par l’inspecteur Ellen Cheng, jouée par Anita Lee (Tiger Cage 2, Perfect Couples) dans un film qui va jouer sur le schéma classique de l’opposition de deux méthodes. La première, ayant perdu l’amour de sa vie dans une fusillade et n’ayant plus rien à perdre, a des méthodes assez expéditives, frisant parfois le n’importe quoi. L’autre, qui va bientôt se marier et ne voulant pas faire de vague, préfère les méthodes plus officielles, plus raisonnables. On navigue clairement en terrain connu, avec un scénario qui ne va jamais chercher l’originalité au point d’en être prévisible du début à la fin, et avec des personnages qui ressemblent exactement à ce qu’ils sont. Ouh le méchant très méchant au regard très méchant ! Clairement, les bad guys sont des caricatures d’eux-mêmes.
Mais dans l’ensemble, le casting est plutôt correct, sans grand performance si ce n’est Jade Leung qui croit dur comme fer à ce qu’elle fait. Par contre, certains personnages sont clairement énervants, à l’instar du petit ami de Anita Lee qu’on aurait préféré ne pas voir du tout tant ces pitreries, ratées, n’ont absolument aucun intérêt dans le film. Autres moments dont on aurait pu se passer, deux scènes érotiques rapides avec pas l’ombre d’un boob mais une musique jazzy du plus mauvais goût. La mise en scène n’a rien d’exceptionnel non plus. C’est plutôt correctement emballé, avec de jolis plans larges et/ou aériens afin de mettre en valeur les nombreux décors extérieurs du film, mais le montage vire quand même parfois au n’importe quoi comme cette scène à la gare, quasi de l’image par image, qui fait plus mal aux yeux qu’elle n’est esthétique. On a réellement cette sensation de petite production sans le sou, faite à la va-vite. Pourtant, le charme de ces petites productions HK fauchées mais généreuses opère très rapidement car Satin Steel offre de bons moments de nawak. On a un sbire avec un bras cyborg sans qu’on sache pourquoi et qui colle de grosses patates avec ; on a deux inspectrices qui poursuivent un suspect en bikini et lunettes de soleil ; une scène de sexe qu’on superpose à un feu d’artifice au cas où on n’aurait pas compris le message ; des indigènes qui font du kung fu ; une valise à l’épreuve des balles ; tout un tas de bastons plus ou moins kitchs avec des coups qu’on voit passer à 10km ; et surtout une scène finale assez folle avec moult cascades avec un hélicoptère qui nous fait dire que les cascadeurs de Hong Kong sont complètement fous.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Jade Leung ♥ Le final ♥ Plutôt rythmé |
⊗ Originalité zéro ⊗ L’humour ne fonctionne pas ⊗ Mise en scène moyenne |
Note : | |
Satin Steel, ce n’est pas du grand cinéma. Ce n’est peut-être même pas un bon film. Mais les amateurs de bisseries made in Hong Kong pourraient y trouver leur compte le temps de quelques scènes improbables. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Même s’il a commencé en tant que cascadeur puis acteur dans les années 70, c’est dans les chorégraphies et la direction des cascades que le réalisateur Tony Leung Siu Hung excelle le plus. On le retrouve au générique de films tels que Anle, Magic Crystal, Long Arm of the Law 3, Faimily Honor ou encore First Shot. Il deviendra même le président de la Hong Kong Stuntman Association.
Titre : Satin Steel
Année : 1994
Durée : 1h23
Origine : Hong Kong
Genre : Des femmes avec des flingues
Réalisateur : Tony Leung Siu-Hung
Scénario : Vincent Kok, Roman Cheung
Acteurs : Jade Leung, Anita Lee, Russell Wong, Kenneth Chan, Wong Kwan-Hong, Kong Miu-Deng, Wan Seung-Lam