Caïd londonien, Lenny travaille à l’ancienne. Ce qui ne l’empêche pas de savoir à qui graisser la patte et de pouvoir faire pression sur n’importe quel ministre, promoteur immobilier ou malfrat en vue. D’un simple coup de fil, Lenny est capable de soulever des montagnes. Mais comme le lui dit Archy, son fidèle lieutenant, Londres est en train de changer : les mafieux des pays de l’Est, comme les petits voyous, cherchent tous à bouleverser les règles du milieu. Désormais, c’est toute la pègre londonienne, des gros bonnets aux petits poissons, qui tente de se remplir les poches en se disputant le coup du siècle. Mais c’est Johnny Quid, rock star toxico qu’on croyait mort, qui a les cartes bien en main…
Avis de Cherycok :
Arnaques Crimes et Botaniques (1998), Snatch (2000)…, Deux films qui pour beaucoup résonnent comme un joyeux bordel, deux films qui pour beaucoup sont rapidement devenus cultes grâce à leur pléthore de personnages barrés, leurs moult histoires entremêlées qui finissent par se rejoindre, et leur mise en scène énergétique et sans temps mort. Mais beaucoup moins connaissent RockNRolla, film venant après le naufrage complet A La Dérive (2002) et le très moyen Revolver (2005), deux échecs aussi bien critiques que public qui ont sans doute dû persuader Guy Ritchie de revenir à ses premiers amours, les films d’arnaques avec des petites frappes. Moins connu donc, moins bon aussi, pourtant RockNRolla ne manque pas d’arguments pour séduire les amateurs de la première heure du réalisateur. Mafieux russe, tableau volé, cambriolages, coups montés, avocate véreuse, tous les ingrédients sont réussis pour passer un bon moment. Alors let’s get ready to rummmmmmmmble !
Ceux qui connaissent les deux films cités en début d’introduction ne seront donc pas dépaysés avec RockNRolla, les ingrédients sont les mêmes. On se retrouve avec toute une tripotée de personnages plus ou moins farfelus : la jeune star du rock adepte de la drogue qui se fait passer pour mort afin de voir exploser ses ventes de disques, un millionnaire véreux prêt à tout pour avoir ce qu’il veut, un mafieux russe qui se fait voler son tableau porte-bonheur, deux petites frappes pour qui rien ne se passe comme prévu, deux camés accessoirement brocanteurs de produits divers et (a)variés,… bref, ils sont nombreux comme ça car la liste est encore longue. On pourrait même dire qu’il y en a trop. Car « trop », c’est vraiment le mot qui caractérise des films comme RockNRolla, Snatch ou Arnaques Crimes et Botanique. Du coup, difficile de réellement parler de tout et difficile au départ pour les non initiés de trouver leurs marques dans cet immense « foutoir » où toutes les histoires s’entremêlent, ont une incidence les unes sur les autres, et finissent par se résoudre de façon plus ou moins heureuse en fonction des protagonistes qui sont bien entendu le cœur du film. C’est toujours la force des films de Guy Ritchie, il choisit des acteurs qui collent parfaitement et donnent vie comme il se doit aux personnages qu’ils incarnent. Et pour RockNRolla, le casting est de choix : Gerard Butler (300, La Chute de la Maison Blanche), Tom Wilkinson (The Full Monty, Cadavres à la Pelle), Mark Strong(Sherlock Holmes, Kick Ass), Tom Hardy (Mad Max Fury Road, Legend), Thandie Newton (Mission Impossible 2, Les Chroniques de Riddick) ou encore Toby Kebbel (Prince of Persia, La Colère des Titans) qui a subit un régime drastique pour les besoins du film afin de coller à son personnage de chanteur camé jusqu’au bout des narines.
Accompagné, comme pour les autres films du genre de Ritchie, par une bande son décalée, parfois étonnante, souvent détonante, qui vaut à elle seule le détour, tout ce petit monde va donc se croiser, s’arnaquer, se rentrer dedans, dans la joie et la bonne humeur, dans des situations souvent rocambolesques, à base de quiproquos, de moments gênants et d’embrouilles en tout genre. Et l’ensemble est réellement très agréable à suivre étant donné que l’humour fonctionne à merveille et qu’on se marre vraiment à voir les différents personnages « subir » ce qui leur arrive. Le problème, c’est que voilà, après Arnaques Crimes et Botanique et Snatch, l’effet de surprise et la nouveauté n’est plus. La recette est la même, aussi bien en termes de scénario que de mise en scène et tous les effets ritchiens que cela implique (les écrans multisplittés par exemple), et du coup, on ressent une espèce de légère routine car, au final, c’est du vu et revu. Il y a fort à parier que quelqu’un débutant la filmographie de Guy Ritchie par ce film-là l’appréciera bien plus que ceux qui connaissent déjà le bonhomme. Un petit tour d’horizon dans mes connaissances aura rapidement confirmé cela. Mais qu’importe, même si le plaisir n’est plus tout à fait le même, RockNRolla passe comme une lettre à la poste grâce à une énergie débordante et un sourire en coin qui ne nous quitte pas du début à la fin.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Les personnages et situations barrés ♥ La BO ♥ Très fun |
⊗ Impression de déjà vu |
RockNRolla, c’est le retour de Guy Ritchie à ce qu’il sait faire de mieux. Certes, la nouveauté est passée, mais néanmoins on prend du plaisir à suivre les aventures rocambolesques de ces petits malfrats aussi amateurs que malchanceux. |
Titre : RockNRolla / Rock’nRolla
Année : 2008
Durée : 1h54
Origine : Angleterre / U.S.A / France
Genre : Guy Ritchie fait du Guy Ritchie
Réalisateur : Guy Ritchie
Scénario : Guy Ritchie
Acteurs : Gerard Butler, Tom Wilkinson, Mark Strong, Thandie Newton, Toby Kebbel, Idris Elba, Tom Hardy, Ludacris, Jeremy Piven, Gemma Anterton, Karel Roden, Jamie Campbell Bower, Matt King