Après la troisième guerre mondiale, les pays ont décrété que faire la guerre était proscrite. À la place, les différends sont réglés par des combats de robots. Achilles, ancien combattant par robot, voit son remplaçant et d’autres, être issus d’expériences génétiques. Achilles est pourtant prêt à retourner se battre contre son ennemi de toujours, Alexander.
Avis de Cherycok :
Qu’on se le dise d’entrée de jeu, je n’aime pas les films de robots. Je conchie Transformers et autres Pacific Rim. Traumatisme du passé ? Non. Perte de mon âme d’enfant ? Non. Juste voir des robots se mettre sur la gueule, ça n’a jamais fait vibrer mon entrejambe. Alors pourquoi se lancer dans ce Robot Jox qui, soit dit en passant, pue sacrément du cul sur le papier ? Oui, parce que la société Empire Pictures de Charles Band, à quelques rares exceptions près, ça n’a jamais rien produit de très très bon (Creepozoids, Ghoulies,…). Alors pourquoi… oui… pourquoi… Eh bien parce que Stuart Gordon figurez-vous, celui-là même qui a pondu Re-Animator, From Beyond, Castle Freak, Fortress, ou plus proche de nous Dagon, King of the Ants et Stuck. Un réalisateur très intéressant qui n’a malheureusement pas fait les bons choix de carrière. Et dans ses mauvais choix, il y a Robot Jox, un film dont il est également scénariste, et dont la genèse fût compliquée. Un film où des maquettes de robots s’affrontent dans une stop-motion bas de gamme. Un film qui dès les premières images fait peur. Un film qu’il est pas bon.
Un design des robots au top…
La genèse de Robot Jox aura donc été compliquée. Devant le succès des jouets et de la série animée Transformers, Stuart Gordon imagine un scénario de film dans lequel des robots s’affronteront. Après avoir fabriqué une petite démo en stop-motion et l’avoir présentée au producteur Charles Band, ce dernier décide de produire le film sous sa maison de prod Empire Pictures, lui accordant même le plus gros budget qu’il a jusque là alloué à un film, soit, au départ, 7M$US. Voilà donc l’écriture du scénario lancée par Stuart Gordon qui sera coécrit pour l’occasion par Joe Haldeman, un auteur de science-fiction connu pour son roman The Forever War. Mais déjà les problèmes commencent. Gordon veut un film pour enfants que les adultes pourront regarder alors que Haldeman veut un film pour adultes que les enfants pourront regarder. Gros désaccord entre les deux également pour le choix du titre, Gordon voulant l’intituler Robot Jox et Haldeman The Mechanics. Haldeman décide de quitter le navire mais est retenu de peu par la maison de production (sans doute qu’un petit chèque est passé par là…).
Le tournage débute, et le projet coute bien plus cher que prévu. Empire Pictures fait faillite, ce qui empêche Robot Jox de sortir en 1989 comme c’était prévu au départ. Le film sort enfin au cinéma en fin 1990 sous la houlette de Triumph Films, et c’est un échec cuisant. Les critiques ne sont pas du tout tendres et franchement, on les comprend.
Je n’explique toujours pas cette image…
Parce que oui, vraiment, Robot Jox, ce n’est pas bon. Déjà quand on voit la gueule de l’écran titre, ça fait peur. Les premières images avec l’apparition du robot méchant viennent confirmer nos inquiétudes : ouh bordel mon petit Stuart, mais qu’est-ce qu’il s’est passé ! Il ne faut pas avoir le QI d’Einstein pour comprendre que faire un film de robots qui tient la route requiert tout de même un certain nombre de $$$ en poche, sinon c’est couru d’avance et on plonge dans le kitch le plus absolu. Alors forcément, ça se ressent à l’écran.
Le visuel est tout bonnement dégueulasse, que ce soit les décors en carton-pâte, des pauvres similis cockpits composés de plaques de placo sur lesquelles ont été collés des rangées de boutons de couleurs diverses et variées, des tenues vestimentaires étranges vu qu’une fois de plus, on nous imagine avec des looks tout bonnement improbables, ou des fameux robots, soit disant attraction principale du film. Mais mon pauvre Stuart, tu t’es viandé sur toute la ligne… Tes robots là, on a l’impression qu’ils ont été montés par un enfant de 3 ans qui n’avait aucune idée de où vont les jambes, où vont les bras, où va la tête… Et c’est quoi cette animation de merde !?! Ce n’est pas des effets spéciaux, c’est des effets très spéciaux qu’on a là ! Le stop-motion est foireux, alors que réalisé par un des spécialistes du genre David Allen (SOS Fantomes 2, Dolls, Re-Animator 2,…), les incrustations sont du même acabit,… J’ai l’impression que, déjà à l’époque, les SFX étaient dépassés. Mais même les maquettes, c’est… vide… le design est moche… Quelques plans où des robots articulés et télécommandés ont réellement été construits tiennent la route, mais c’est bien peu…
Vers l’infini et au-delà !!!
Bon, et les combats de robots dans tout ça, est-ce qu’ils sont funs au moins… Funs ? Oula mais non, que nenni ! On est loin de la nervosité des affrontements de Transformers. Ici, on est plus dans le paresseux, vous savez, cet animal qui met 30 secondes pour faire un pas. Ben là c’est pareil. C’est mou du genou, c’est plat, j’aurais peut-être dû mettre le film en accéléré à ce moment-là pour avoir un semblant d’intensité. Ha on le sent bien oui le poids des tonnes de ferraille… Sincèrement, les combats finaux des épisodes de vieux sentaïs de type Bioman sont de meilleure qualité ! C’est à la fois improbable et navrant… Ah, parce que oui, je ne vous ai pas dit, mais à un moment donné, les robots se modifient un peu, décollent, et se retrouve à combattre dans l’espace. Oui, quitte à craquer son slip, autant tirer à fond sur l’élastique ! Ajoutez à cela des bruitages répétitifs qui ont sans doute été confiés aux stagiaires non payés présents sur la prod, des acteurs en mode surjeu total, une romance qu’on voit venir à des kilomètres, des blagues de cul suggérées de pas forcément très bon goût, et des dialogues la plupart du temps insipides. Et pour couronner le tout, on a droit à la fin la plus pourrie qui soit, ce genre de fin qui, quand tu la vois arriver, te fais dire « Non, mais non ! Ils n’ont pas osé… Ah ben si… ».
Heureusement, parce que sinon on aurait plongé direct dans le zéro pointé, quelques légères incursions nanardesques viennent de temps à autres nous esquisser un léger sourire. Outre un sympathique plan fesses, complètement gratuit bien entendu sinon il n’a que peu d’intérêt –on me fait remarquer dans l’oreillette que c’est le cahier des charges de Empire Pictures -, certains dialogues valent leur pesant de cacahuètes. « Tu étais ivre mort, je t’ai déshabillé et mis au lit. » « C’est toi qui m’a déshabillé ? » « Oui, ça te gêne ? » « Non, je trouve ça romantique ». Voilà voilà… « Les chevilles des rotules ont été changées, il pourrait danser maintenant. » « Il sait faire des claquettes aussi ? ». Blagounette ! A noter un cameo de Jeffrey Combs, acteur fétiche de Stuart Gordon vu notamment dans son Re-animator.
Une image qui résume à elle seule l’étendue des dégâts..
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Quelques dialogues croustillants | ⊗ C’est kitch (trop) ⊗ C’est mou ⊗ C’est même pas fun ⊗ C’est mal fait ⊗ Bref, c’est nuk |
Vous l’aurez compris, Robot Jox est un bon gros naufrage, le genre de film qui à lui seul peut tuer la carrière d’un réalisateur et d’un producteur. Il n’est pas encore né le film qui me fera aimer les robots géants ! |
Un des rares bons plans du film ^_^
Titre : Robot Jox / Robojox / Les Gladiateurs de l’Apocalypse
Année : 1989
Durée : 1h21
Origine : U.S.A
Genre : Robot Sux
Réalisateur : Stuart Gordon
Scénario : Stuart Gordon, Joe Haldeman
Acteurs : Gary Graham, Anne-Marie Johnson, Paul Koslo, Robert Sampson, Danny Kamekona, Hilary Mason, Michael Alldredge, Ian Patrick Williams, Jason Mardsen
Ce sont bien des coups de bombes de peinture pour simuler le cramé…
Alexander, le grand méchant du film. Un russe bien sûr, c’est l’époque…
Wouhaya !
Pète un coup mec, ça ira mieux…
Jeffrey Combs qui fait un cameo dans le film de son pote
Un petit air de Transformers ?
Oui, c’est très moche, ça pique les yeux.
Saurez vous retrouver la tête du robot du premier plan ?
Un scientifique, donc forcément asiatique… Cliché !
Cabotinage level 12000 !
Bonjour Ingrid, est-ce que tu baises ?
Sauve moi de ce naufrage mec, j’ai envie de me tirer une balle…
Tu pourrais mourir proprement bordel !
Vous sentez pas qu’il commence à faire chaud par ici ?
Je ne me remettrais jamais du look de ces robots…
La mort du méchant, bientôt le générique de fin… La libération…
FU-SION !!!