Un frère et une sœur embarquent pour un voyage de rafting en eaux vives avec un petit groupe, dont leur ami d’enfance, qui s’avère plus dangereux qu’il n’y paraît.
Avis de Cherycok :
Pas sorti chez nous à l’heure où j’écris ces lignes, mais disponible sur Netflix dans plusieurs pays (dont les U.S.A, son pays d’origine), River Wild est surtout un remake sorti de nulle part. Car oui, la mode est aux remakes, et même les petits budgets comme celui-ci y vont de leur inspiration / réadaptation de film existant. Ici, si on en croit le générique de fin, c’est La Rivière Sauvage, film de 1994 avec Meryl Streep et Kevin Bacon, qui se retrouve réadapté / remaké. Le titre original de ce dernier est d’ailleurs The Wild River. N’ayant pas encore vu l’original, je ne saurais dire les similitudes entre les deux films mais à en croire ce qui se dit sur le net, cette version de 2023, en prenant le même point de départ, suivrait sa propre voie et serait au final un film assez différent de l’original. Un bon point tant certains remakes ont tendance à simplement calquer leur matériau d’origine sans faire preuve d’originalité, mais ce n’est pas suffisant ici pour en faire un bon film et River Wild ne vaut clairement pas que vous perdiez 1h31 devant votre écran.
Mis en scène par Ben Ketai, réalisateur des très moyens 30 Jours de Nuit 2 (2010) et Beneath (2013), sous la houlette de Universal, River Wild est un petit thriller qui, comme son nom l’indique, va mettre ses personnages face à la nature, ici une rivière sauvage donc. Et c’est vrai que le film ne perd pas son temps et à peine à la 7ème minute, nous quinté de personnages, trois femmes et deux hommes, va se retrouver sur un raft. On s’imagine bien, même sans savoir quoi que ce soit du film, que leur petite balade ne va pas se passer comme prévue et, surprise, tout ne va pas se passer comme prévu. L’intrigue est assez prévisible et va même finir par devenir un peu redondante. Elle possède quelques trous et, au final, on ne connait pas les réelles motivations des personnages. Plus le film avance, plus le scénario devient aussi bête que ces personnages. Car oui, une fois de plus, nous sommes dans un film où les décisions des personnages sont stupides et/ou n’ont aucun sens. Parfois même, ils prennent des décisions stupides et vont s’énerver de ce que cela va engendrer. Pire encore, certains personnages ont un instinct de survie proche du néant et, alors qu’ils auraient pu finir en un seul morceau, ils vont faire n’importe quoi. Et l’excuse de la panique dans un moment d’urgence ne prend pas ici, ils sont juste cons. Ça en est même parfois énervant, et ceux qui s’impliquent réellement dans un film qu’ils regardent risquent de créer sur les personnages devant leur télévision. Je ne résiste pas à l’envie de vous citer un ou deux petits exemples. Un des personnages est ligoté sur le radeau mais a un couteau suisse dans les mains qu’elle a subtilisé deux minutes plus tôt, toute personne normalement constituée essaierait de couper ses liens. Mais elle non, elle fait un trou dans le radeau gonflable, histoire peut-être de couler et qu’on en finisse ? Autre exemple, le méchant se bat avec un des gentils. Ils sont littéralement dans l’eau et le pistolet est sur la berge à une vingtaine de mètres d’eux. Une des prisonnières, fraichement libérait, aurait dû aller chercher le pistolet et en finir avec tout ça. Mais non, elle passe deux bonnes minutes à essayer de libérer sa copine. Punaise mais passez les par-dessus bord qu’on en finisse !
C’est dommage car le casting s’en sort malgré tout plutôt bien. Les personnages ne sont pas très bien développés mais ils arrivent à leur donner vie correctement. Mais là, on a juste envie de leur mettre des taquets en boucle en espérant que l’un d’eux prenne à un moment donné une décision un minimum censée. Tourné en Slovaquie, Bosnie et Hongrie, les décors sont jolis et, bien que la photographie soit un peu terne et/ou parfois trop sombre lors des scènes de nuit, la mise en scène est plutôt solide lors des scènes qu’on imagine compliquées à tourner. Car ce n’est jamais un tournage facile, d’autant plus qu’on voit bien qu’ils sont réellement dans l’eau à prendre des petites cascades, à tomber dans la rivière. Mais le reste du temps, la mise en scène est assez plate et c’est assez dommage car, pour un film s’appelant River Wild, la rivière et les séances de rafting sont au final très peu nombreux. Une bonne partie du film se déroule sur la terre ferme et cette river n’est au final pas très wild. Les quelques moments de tension sont correctement gérés (comme la première grosse chute de l’embarcation) même si, au final, ces scènes dans les rapides ne sont pas réellement impressionnantes. Toute personne normalement constituée se rendra compte que les cascades sont toutes petites et que l’eau n’est finalement pas si agitée. Au final, si on fait la balance des bonnes et mauvaises choses, la balance penche clairement du mauvais côté et River Wild, en plus de ne jamais être réellement passionnant, est assez vain. Alors oui, c’est court, et finalement assez rythmé, mais la sauce ne prend pas et il y a fort à parier que si les personnages n’avaient pas été aussi énervant à cause de leur stupidité, River Wild aurait pu attendre la moyenne. Mais ce n’est pas le cas.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Les paysages ♥ La tension correctement gérée ♥ Le jeu d’acteur, correct |
⊗ Les personnages, débiles à souhait ⊗ Des trous dans le scénario ⊗ Photographie terne ⊗ Prévisible de bout en bout |
Remake / Réadaptation de La Rivière Sauvage (1994) de Curtis Hanson, River Wild est un petit thriller qui n’a pas grand-chose pour lui. L’ensemble est malgré tout regardable, mais le résultat final n’est guère convaincant. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Leighton Meester, l’héroïne du film, et Adam Brody, l’antagoniste, sont en couple dans la vraie vie. Voilà, c’était la minute Gala / Ici Paris (choisissez votre magasine people).
Titre : River Wild
Année : 2023
Durée : 1h31
Origine : U.S.A
Genre : Pas très très wild
Réalisateur : Ben Ketai
Scénario : Ben Ketai, Mike Nguyen Le
Acteurs : Adam Brody, Courtney Chen, Eve Connolly, Matt Devere, Taran Killam, Leighton Meester, Olivia Swann, Nick Wittman