Deux monstres apparaissent sur les côtes japonaises, se livrant une bataille féroce. L’un est reconnu comme étant Godzilla, l’autre un nouveau dinosaure nommé Anguirus. Les deux monstres se suivent jusqu’à Osaka, semant la mort et la destruction partout sur leur passage. Les autorités japonaises mettent alors en branle un plan pour sauver les populations…
Avis de Rick :
En 1954, Godzilla a été un succès immense et surprise. Alors que le film se suffisait à lui-même malgré une petite phrase finale pleine de sens (oui, le nucléaire a pu créer d’autres monstres et un autre Godzilla pourrait arriver), la Toho ne tarde pas à lancer la production d’une suite. En fait, ce n’est même pas ça, c’est qu’ils enchaînent malgré un changement de réalisateur, de scénaristes et de compositeur. Car ce Retour de Godzilla sortira sur les écrans Japonais 6 mois seulement après le premier film. Et si le premier film a créé un mythe et un monstre sacré du cinéma, cette première suite va annoncer la couleur et lancer la saga dans une direction qu’elle n’abandonnera pas. Tous les choix du nouveau réalisateur, Oda Masayushi, semblent d’ailleurs à l’opposé de ceux de Honda sur le premier film. L’ambiance sérieuse et même assez noire n’est plus franchement présente, l’imposant et lent Godzilla qui était filmé au ralenti depuis rapide et est filmé en accéléré. Et puis pour la première fois, Godzilla va affronter un adversaire, Anguirus ici. Toujours filmé en noir et blanc et en format plein cadre (1.33), Le Retour de Godzilla évite au moins de faire dans la redite. Dès le début, la couleur est annoncée, les personnages sont différents (ici, des pilotes d’avion principalement), le film va faire la part belle aux affrontements entre les deux Kaiju, Tokyo n’est même plus le lieu de l’action puisque nos Kaiju vont s’inviter pendant la moitié du métrage à Osaka, et la plupart des scènes se dérouleront de jour, et non plus de nuit. On pourrait dire qu’entre Godzilla et le Retour de Godzilla, c’est le jour et la nuit (hmmm…).
Et si les deux films sont tous deux importants pour la saga et cinématographiquement parlant, autant l’avouer, cette première suite n’atteint jamais le même niveau que son prédécesseur. Le fond est beaucoup moins intéressant, les personnages passe partout, l’intrigue un peu trop lente à démarrer, et la noirceur fait place à un ton plus léger, mais malgré tout encore loin des 5 opus réalisés par Fukada Jun ensuite. Ici donc, deux pilotes sur une petite île où ils sont posés aperçoivent par un grand hasard Godzilla en train de se battre avec un autre monstre géant, Anguirus donc. C’est la panique à bord, et alors que l’on pense que ce nouvel opus part sur de bonnes bases, il faudra pourtant en réalité attendre une bonne demi-heure pour que les choses sérieuses commencent, mais surtout malheureusement pour que les choses intéressantes commencent. Entre l’ouverture et l’arrivée de nos deux monstres à Osaka, le film va alors nous proposer un long résumé du premier film, images à l’appui, pour combler un peu, puis nous présenter nos nouveaux personnages, des pilotes et autres personnes bossant au même endroit, avec à la clé quelques petites relations amoureuses sans intérêt mais prenant parfois un peu trop d’importance. Malgré tout, avouons le, le film reste court et se suit avec un réel petit plaisir pour le fan de Kaiju. Même si, lorsque nos monstres referont surface, le film va surprendre, avec tous ces accélérés, donnant un aspect cartoon au métrage.
Pas désagréable, mais contrastant vraiment beaucoup avec le ton du premier film. Heureusement, arrivé à ce moment, le métrage se fait extrêmement généreux dans ce qu’il propose, réussissant alors à divertir en proposant une formule qui sera alors reprise par la suite en mieux (Mothra vs Godzilla)- On lui pardonnera alors certains de ces choix, plutôt discutables, et on évitera de le comparer trop longtemps à l’opus original pour profiter du spectacle, beaucoup plus décomplexé. Et puis dans le fond, je l’aime bien Anguirus, même si sa carrière aura été courte et qu’il aura eu la malchance d’apparaître parmi certains des pires opus de la saga (Godzilla vs Gigan, Godzilla vs Megalon). Ici, il va se battre à deux reprises vaillamment contre notre grand lézard atomique. En dehors de ces affrontements, le métrage fait par contre un choix étrange l’éloignant encore un peu plus de son prédécesseur. Pas de destruction véritable ici non, puisque en dehors de son moment de bravoure, le métrage prend souvent place au milieu de l’océan, sur une île déserte et en montagne. Entre apports considérables à la saga, déception, nouveau monstre, combats agréables mais personnages peu intéressants, ce Retour de Godzilla surprend, dans tous les sens du terme. Loin d’être le meilleur, loin d’être le pire, un épisode divertissant, dans un beau noir et blanc.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le combat entre Godzilla et Anguirus ♥ Une belle photographie ♥ Un Kaiju divertissant |
⊗ Des personnages peu intéressants ⊗ Un peu long à démarrer ⊗ Ça manque de destruction ⊗ Pourquoi tant d’accéléré ? |
Le Retour de Godzilla pose les bases de toute la saga. Il est loin d’être parfait, mais il divertira facilement l’amateur du genre. |
Titre : Le Retour de Godzilla – Godzilla Raids Again – Gojira No Gyakushu – ゴジラの逆襲
Année : 1955
Durée : 1h22
Origine : Japon
Genre : Kaiju Eiga
Réalisation : Oda Masayushi
Scénario : Hidaka Shigeaki et Murata Takeo
Avec : Nakajima Haruo, Koizumi Hiroshi, Tezuka Katsumi, Shimizu Masao et Chiaki Minoru
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