[Film] Resurrection of the Little Match Girl, de Jang Sun-Woo (2002)

Klubfoot 8 juin 2009 Commenter

Vous avez sûrement deviné que l’histoire de Resurrection of The Little Match Girl est basée sur le conte original de Hans Christian Andersen : La Petite Fille aux Allumettes. Le film emprunte à peu près la même intrigue, c’est-à-dire l’histoire d’une fille qui se meurt de froid pendant l’hiver et qui doit vendre des allumettes pour survivre. Cependant, les ressemblances s’arrêtent là. Dans le film, la petite fille, est maintenant une prostituée qui doit vendre des briquets jetables pour survivre. Ju est notre protagoniste principal. Il aspire à devenir un jour comme son meilleur ami un pro-gamer, un joueur de jeu vidéo professionnel. En effet, ce phénomène existe réellement en Corée. Des centaines de personnes passent littéralement 10 heures par jour à pratiquer StarCraft ou Counter-Strike. Ju fréquente souvent un café Internet, une salle de jeux PC. C’est là que travaille Hee-mee, interprétée par la même actrice. Et un jour, il pénètre dans un jeu vidéo dans le rôle du héros où il doit « sauver » La Petite Fille aux Allumettes. C’est ainsi que commence le film…

Avis de Klubfoot :
Tout d’abord, il faut savoir une chose à propos de ce film et je m’adresse à toi, grand ami du film d’action et de scène de tape bien bourrines : la bande annonce est un piège ! Un peu la même arnaque du style Romeo must Die. Mais rassurez-vous, Resurrection of the Little Match Girl n’est pas une aussi grosse bouse que peut l’être le film de Bartkowiak (ça aurait dû s’appeler Bartkowiak must die… là, ça aurait été bien drôle au moins). Pour le film qui nous intéresse ici, il s’agit (en gros… vraiment très gros…) d’un mix entre les jeux vidéo, Matrix (pour l’esthétique), le gros trip cinématographique, et le nanar… oui oui, le nanar.

Pour ce qui est de l’aspect jeux vidéo, c’est du jamais vu car c’est poussé à son paroxysme : les personnages passent des niveaux, gagnent de l’énergie, de la force pendant tout le film… c’est vachement bien foutu. Pour ce qui touche au côté Matrix, c’est bien moins gênant que dans certains spin-off de ce dernier (style Drôles de dames, Daredevil, etc..) mais c’est un peu décevant de voir quelque chose de déjà vu dans un film plein d’originalité. Et c’est grâce à ces moments plein de folie que le film explose tout. Un exemple ? Le héros se fait braquer avec son flingue, qu’il arrive à transformer en poisson, qui se met à nager en apesanteur sous la pluie et retourne dans la main de son propriétaire, puis redevient un flingue… Un truc de psychopathe !!! Y’a pas mal de frénésie comme ça dans le film. Mais comme je le disais plus haut, il y a aussi le côté nanar… et là, c’est vrai que ça calme.

Il y a d’abord une mise en scène catastrophique, qui réutilise des vieux trucs de montage pour faire croire que la fille en moto saute comme une folle (du genre passage d’un coté à l’autre du cadre au ralenti sur un fond de décors… école Ching Siu-Tung année 80/90). Les ralentis sont utilisés n’importe comment, les chorégraphies (grand maximum 40 secondes de fight sur 2 heures… ça donne un film mou du genoux) sont tout sauf convaincantes. Bon c’est vrai que les SFX déchirent mais ça ne suffit pas à faire un bon film. Et par-dessus tout, la narration est un désastre : ça avance, ça recule (pratique pour faire la surprise du happy end), les persos disparaissent (on ne sait pas pourquoi), réapparaissent (on sait toujours pas pourquoi) puis redisparaissent (là, c’est parce qu’ils sont mort, en général… mais ils peuvent quand même revenir…).

LES PLUS	LES MOINS
♥ L’aspect jeu vidéo ♥ Un film plein d’originalité ♥ Des moments improbables ♥ Des bons CGI (à l’époque)	⊗ La mise en scène ratée ⊗ La narration aux fraises

En conclusion, le film est très mal filmé, monté, découpé et narré. Mais il a un côté bordélique et « je pars dans tous les sens » qui est assez séduisant. On est cependant très loin, mais alors très très loin, de la bombe annoncée.

Titre : Resurrection of the Little Match Girl / 성냥팔이 소녀의 재림
Année : 2002
Durée : 2h03
Origine : Corée du Sud
Genre : Science-Fiction
Réalisateur : Jang Sun-Woo
Scénario : In Jin-Mi, Jang Sun-Woo