Lorsque le jeune officier de police Shane Cooper vient s’installer dans la petite ville de province de Red Hill, avec son épouse enceinte, il pense y trouver la tranquillité pour y fonder une famille. Mais l’annonce de l’évasion de prison d’un repris de justice sème un véritable vent de panique au sein des forces de l’ordre locales et le premier jour de Shane Cooper tourne vite au cauchemar.
Avis de Cherycok :
Premier long métrage de Patrick Hughes qui n’a que des publicités et quelques courts métrages à son actif, Red Hill est le premier volet d’une trilogie tourné uniquement avec des fonds privés sans aucune autre aide extérieure. Autant dire que le pari n’était pas gagné d’avance et pourtant force est de constater que, malgré un tournage difficile dans lequel la population locale a du mettre la main à la pate et donc un budget des plus serrés, l’ensemble tient très bien la route.
Ici, point de fioritures, l’ambiance qui en ressort fait énormément penser à celle des westerns des années 60/70, avec tout ce que cela comporte de gros plans sur les visages, les villes désertées (on attend presque que le petit buisson roulant passe à l’écran), le héros qui se déplace nonchalamment sur son cheval, l’arme à portée de main, une ambiance vraiment très particulière qui rappellera de très bons souvenir à bon nombre de nostalgiques.
Mais Red Hill n’est pas juste un western moderne et plonge aussi directement dans le film d’horreur façon slasher à tendance revenge movie avec ce grand méchant au visage défiguré (un grand classique) qui revient à sa sortir de prison se venger de ceux qui l’y ont envoyés. Certaines scènes sont d’ailleurs vraiment violentes, mais une violence sèche, qui ne tombe pas dans le grand-guignolesque comme sont tentés bon nombre de petites productions pour marquer les esprits.
Mais là où le scénario pouvait paraitre simple voire simpliste au premier abord, le réalisateur au bout d’une bonne heure nous coupe l’herbe sous le pied (même si on s’en doutait un peu il faut avouer) et nous force à revoir sous un autre angle tous les éléments antérieurs, ce qui aura tendance à rendre le « grand méchant » bien plus humain que nous l’aurions cru lorsqu’on apprend son histoire personnelle. Un habile retournement de situation.
Dommage que seul ce personnage soit vraiment développé car le héros, incarné avec conviction par le sympathique Ryan Kwanten (le frère de Suki dans la série True Blood), à qui il arrive pas mal de tuiles, aurait mérité un meilleur traitement tout comme la femme de ce dernier qui ne sert strictement à rien, ou encore quelques uns des personnages de policiers qu’on aperçoit et qui jouent un rôle important dans l’histoire du grand méchant.
Même si sur quelques aspects le film se rate un peu (une bande originale quasi inexistante ou encore un rythme un peu lent en première partie), Red Hill envoie directement Patrick Hughes au rang des réalisateurs à suivre de près et on est curieux de voir ce que vont donner les 2ème et 3ème volets de cette trilogie intitulés White Mountain et Black Valley. Pas un grand film, mais une réelle surprise.
Titre : Red Hill
Année : 2010
Durée : 1h35
Origine : Australie
Genre : Western / Slasher
Réalisateur : Patrick Hughes
Acteurs : Ryan Kwanten, Steve Bisley, Tommy Lewis, Claire Van Der Boom, Christopher Davis, Kevin Harrington, Richard Sutherland
