
Six lycéens coincés dans une boucle temporelle meurtrière doivent retrouver les restes dispersés d’une victime inconnue pour lever la malédiction et espérer survivre.
Avis de Rick :
Karada Sagashi (soit la cherche du corps), renommé stupidement Re/Member pour sa sortie à l’international chez le N rouge, c’est un film qui faisait peur. Hasumi Eiichirô est à la tête du projet après tout. Un réalisateur dont le seul film que j’ai apprécié était un film d’animation, le dernier Resident Evil Death Island. Car à côté, sa carrière est blindée de métrage grand public cherchant avant tout à toucher un certain public sans trop se prendre la tête, avec par exemple The Sun Does Not Move (suite d’une mini-série) ou les adaptations live de Assassination Classroom, qui comme souvent, me font dire que ce qui marche en animation ne marche pas toujours en images réelles. Enfin, en CGI dans un film entourés de vrais acteurs. Mais bon, statistiquement, le réalisateur ne peut pas décevoir à chaque fois. Surtout que là, avec son concept certes loin d’être original mais propice à un film au moins divertissant et sanglant, et son casting jeune mais plutôt compétent. Car le rôle principal est tenu par Hashimoto Kanna, qui décidemment, se retrouve toujours à être victime de malédiction ou autres, que ce soit dans des bons films (Signal 100) ou des nanars (The Forbidden Play de Nakata). Mais je l’aime bien, surtout qu’elle a un regard très expressif. Et donc, Karade Sagashi, c’est un concept que le spectateur connait depuis le temps, celui de la journée qui se répète jusqu’à ce que les personnages parviennent à faire une action bien spécifique. On avait eu Un Jour sans Fin, Edge of Tomorrow, Happy Death Day, Boss Level, ou au Japon justement, Mondays dans le monde de l’entreprise. Ici, on a au moins un petit plus, à savoir que pour briser la boucle, les personnages doivent retrouver les morceaux du cadavre d’une petite fille et le reconstituer.
Un élément qui finalement, est bienvenue, puisqu’inscrivant l’histoire et les personnages dans une aventure qui les dépasse, et surtout qui ne concerne pas uniquement leur petite personne, comme c’est souvent le cas. La boucle temporelle n’a pas lieu car l’héroïne a refusé de manger son bento préparé par sa maman, non. Elle se retrouve dans une boucle avec plusieurs de ses camarades de classe, et se retrouve tous les soirs à minuit transportée dans son lycée, poursuivis par un esprit bien méchant, jusqu’à ce que les personnages retrouvent les différentes parties du corps de l’esprit. Et bien entendu, avant d’y arriver, il va falloir mourir, beaucoup, et donc, recommencer encore une fois la même journée. Rien de bien original dans le fond malgré tout, mais il faut l’avouer, séduisant au départ tant ça ne prend pas de gros détours, et que ça débute de manière plutôt méchante qui fait plaisir. Voir tout le casting se faire littéralement exploser en quelques minutes, c’est jouissif. Et parfois, pour un film relativement tout public, c’est bien sanglant. Si le film avait continué tout le long sur cette voie, ça aurait été le divertissement parfait. Malheureusement, le film se retrouve avec des erreurs de tons qui font parfois lever un sourcil, et en prime, avec des personnages parfois longs, mais vraiment longs à la détente qui viendront presque nous faire hurler devant notre télévision. Mais bon, revenons au premier défaut, à savoir, le ton. On a souvent l’impression que le métrage ne sait pas trop sur quel pied danser, ou du moins à quel public il s’adresse. Il alterne donc des moments très violents, avec une créature bien dégueulasse au design qui évolue durant le film, et ça j’ai beaucoup aimé, et des moments qui semblent venir d’un autre métrage, avec montage musical des personnages fouillant l’école. Et qui dit musique et Japon dit J-pop, oui. Et il y a ce côté très manga (mais le film est une adaptation de manga), avec ses personnages qui vont retrouver l’envie de vivre car Ganbatte.
Mais à la limite, grâce à quelques bonnes idées et un rythme pas trop mal géré, on pardonne, Karada Sagashi reste divertissant. Parfois méchant, parfois trop gentil, mais divertissant, même si ironiquement, j’étais parfois plus investi par le sort du petit chat au début de la journée que du reste. Ses scènes horrifiques sont réussies dans leur genre, le design de la créature, au départ une gamine aux yeux arrachés qui va se transformer plus tard en monstre géant avec une gueule qui s’ouvre pour manger du lycéen est très réussie. Il est dommage, alors que le film avait de nouvelles bonnes cartes en main, qu’il parasite son final en mettant le pouvoir de l’amitié et de l’amour en avant. Ce qui donne du coup des moments où les personnages vont hésiter à faire une bonne action pendant des dizaines de secondes, alors que tout le monde (spectateur y compris) leur gueule dessus. Dommage oui, car le rythme s’emballait et le monstre devenait une menace encore plus grande. Mais encore une fois, rien qui ne fasse du film un mauvais film, c’est même plutôt potable. Bancal, qui ne sait pas trop qui il veut toucher comme public, mais divertissant, traversé de quelques éclairs de génie, mais dans le genre, oui, je lui préfère Mondays pour le même concept mais en comédie, ou Signal 100 pour ces lycéens mourant de manière diverse et variée. Mais oui, divertissant, le film l’est.
LE MEILLEUR | LE PIRE |
♥ Le design de la créature ♥ La première nuit ♥ Quelques moments bien sanglants ♥ Ça se regarde bien |
⊗ Un ton qui se cherche trop souvent ⊗ Des personnages parfois lents à la détente |
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Karada Sagashi, ou Re/Member, ce n’est pas exceptionnel ni très original, mais c’est divertissant, rythmé, et avec une créature qui a de la gueule et aime bouffer des étudiants. |
Titre : Re/Member – Karada Sagashi – カラダ探し
Année : 2022
Durée : 1h42
Origine : Japon
Genre : Fantastique
Réalisation : Hasumi Eiichirô
Scénario : Doki Harumi d’après le manga de Murase Katsutoshi et Welzard
Avec : Hashimoto Kanna, Maeda Gordon, Yamamoto Maika, Kamio Fûju, Daigo Kotaro, Yokota Mayu et Ishida Yumemi
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