Après leurs méfaits commis dans la ville d’Arkham, le docteur Herbert West et son complice, l’étudiant Dan Cain, se sont réfugiés en Amérique latine. De retour dans leur pays avec un nouveau sérum particulièrement perfectionne, ils se proposent de réanimer la fiancée de Dan Cain dont il ne peut oublier la disparition avec le corps d’une jeune femme sur le point de mourir. Le résultat n’est pas tout à fait celui qu’ils attendaient, surtout pour la fiancée…
Avis de Rick :
Après avoir parlé de Society, et comme j’avais déjà parlé de Douce Nuit, Sanglante Nuit 4 il y a un bail, nous pouvons poursuivre l’exploration de la carrière de Brian Yuzna avec Re-Animator 2. Une suite à Re-Animator de Stuart Gordon comme le titre l’annonce si bien donc, 5 ans après celui-ci. Cinq années pour que le docteur Herbert West joué par Jeffrey Combs revienne sur les écrans. Yuzna, producteur de l’original devenu réalisateur depuis une année seulement avait réussi son pari avec Society, en livrant un film d’horreur certes pas parfait, mais plutôt osé et novateur dans ses effets, malgré une réalisation parfois trop télévisée, mais quoi qu’il en soit, ce premier métrage donnait beaucoup d’espoir, et cette suite signée Yuzna avait donc de quoi plaire et intriguer. Dés les premiers instants, rien à voir avec le précédent opus. Les docteurs West et Cain sont dans un pays d’Amérique latine en guerre, et se servent des blessés pour poursuivre leurs sanglantes expériences. L’histoire reprend donc quelques mois après le premier film, occultant ainsi des détails complexes, comme la mort de Megan (on y reviendra rapidement lors d’un dialogue) et tout simplement le fait que Herbert West soit en vie (alors que le final du premier ne laissait pas vraiment présager ça). L’ambiance de ce prologue est plutôt crade, oubliant l’aspect comique du premier opus. Mais pourquoi pas, la sauce prend bien, on retrouve un Herbert West un peu taré et cela fait plaisir, promettant rapidement de nouvelles expériences folles. L’histoire reprend alors à l’hôpital d’Arkham, où les deux docteurs reviennent sur les lieux des précédents incidents afin de tenter quelque chose d’improbable. Créer une nouvelle vie à partir de morceaux humains. Voilà qui promet beaucoup, puisqu’à présent, West ne se contente plus de réanimer les cadavres, mais aussi des morceaux de cadavres.
Voilà qui pourrait paraître innovent et nous garantir un spectacle divertissant de bout en bout. Seulement je ne vais pas mentir, ce second opus m’a toujours posé un problème. À l’époque, sans doute car il passait après le premier opus, je n’avais pas franchement adhéré. Puis plus le temps passe, plus les visions et secondes chances s’enchaînent, mais Re-Animator 2 ne trouve pas forcément une plus grande place dans mon coeur. Malgré quelques plans soignés, quelques scènes folles, Yuzna ne semble pas toujours à l’aise derrière la caméra sur ce projet. Même les deux scénaristes, pourtant déjà auteurs du scénario de Society, ne semblent pas toujours savoir quoi faire, s’éparpillent, et finalement, ne livrent qu’une relecture parfois maladroite ne reprenant que des éléments du premier film. Yuzna avait dit d’ailleurs, bien des années plus tard dans une interview concernant Le Dentiste 2, qu’il n’était jamais simple de faire une suite car il fallait donner aux spectateurs la même recette tout en parvenant à s’y détacher quelque peu. Autant dire qu’ici, il n’y parvient pas vraiment. On retrouvera la réanimation d’un animal mort, Dan Cain amoureux d’une belle et jeune femme (un peu moins écervelée que dans le premier film certes, mais c’est le passage des années 80 aux années 90 ça), West voulant devenir dieu, le tout encore une fois dans un hôpital, avec des expériences dans la cave d’une maison. Même du côté du méchant, rien de bien innovant, puisque l’on retrouve le docteur Hill, enfin sa tête du moins, qui va encore utiliser un pouvoir de contrôle sur les cadavres réanimés pour éliminer West. Les rares innovations du scénario ne feront que rapprocher le métrage d’un autre film, La Fiancée de Frankenstein, même si les meilleurs moments du métrage sont clairement là. À partir du cœur de Megan et de différents membres humains, West veut construire un nouvel être, un nouveau corps, bref, il se prend encore une fois pour dieu.
Malheureusement la sauce ne prend jamais vraiment et par moment, on s’ennuie même. Entre deux scènes de dialogues, quelques scènes gore viennent ici et là. L’histoire n’a rien de vraiment passionnante, et malgré les idées délirantes qui viennent se greffer en cours de route, comme une créature à 5 doigts et un œil, ou la tête du docteur Hill avec des ailes de chauve-souris, ça ne prend toujours pas. Jeffrey Combs semble lui-même s’être moins investi dans cette suite, qui tente alors de se rattraper uniquement par une surenchère visuelle constante, et de ce côté là, on ne peut pas le nier, c’est assez saisissant. Les effets sont très variés et les différentes créatures peuplant le métrage sont en général criantes de vérité (à un ou deux effets près). Un plaisir visuel, bien que parfois filmé maladroitement par Yuzna. Au bout du compte, si le métrage possède bel et bien quelques séquences marquantes, on en vient à se poser des questions sur l’utilité d’une telle suite, tant l’originalité est absente, et la réalisation de Yuzna quelconque. Finalement, nous n’avons droit, ni plus ni moins qu’à un étalage d’effets, certes réussis, mais beaucoup moins fun que dans l’original. Heureusement, Yuzna rehaussera le niveau 13 ans plus tard en signant le troisième opus qui a un gros capital sympathie de ma part pour tout un tas de raison. Mais cette première suite, ayant pourtant pas mal de fans, je n’arrive pas, même si l’ayant enfin revu en HD et surtout en format original respecté, je parviens à lui trouver maintenant quelques petites idées de mise en scène intéressantes que la copie exécrable du dvd Français ne permettait pas de voir.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ On est tout de même content de retrouver Herbert West ♥ Quelques bons délires visuels ♥ Par moment quelques idées |
⊗ Parfois ennuyeux ⊗ Très peu de nouveauté en réalité ⊗ La sauce prend rarement |
Une suite banale et sans originalité d’un film culte. Le seul véritable intérêt de cette première suite réside dans ces effets visuels et quelques rares idées éparpillées. |
Titre : Re-Animator 2 – La Fiancée de Re-Animator – Bride of Re-Animator
Année : 1990
Durée : 1h30
Origine : U.S.A.
Genre : Horreur
Réalisation : Brian Yuzna
Scénario : Rick Fry, Woody Keith et Brian Yuzna d’après les personnages de H.P. Lovecraft
Avec : Jeffrey Combs, Bruce Abbot, Claude Earl Jones, Fabiana Udenio et David Gale
Galerie d’images :