Avec la percée médicale d’une peau à base de métal synthétique, appelé « bio-ferron » la perspective de guérison pour les victimes de brûlures et les cancéreux semble pouvoir se produire mais pour le scientifique en charge des recherches c’est une occasion de réactiver un projet classé, le projet Métal beast…
Avis de Rick :
Avouez-le, un film portant le doux titre de Project Metalbeast, ça fait envie non ? Ça ouvre des possibilités, ça sonne bad-ass. Moi en tout cas, depuis l’époque des vidéo-club (donc oui, ça date), ce titre me hante, il me fait envie. Il en aura nourri des fantasmes d’amateur de séries B avec des gros monstres et des effets pratiques, puisqu’en 1995, point de CGI partout encore. Et bien en 2022, j’ai enfin pu voir Project Metalbeast, qui d’ailleurs chez nous ne s’appelle que Metalbeast. Et comme c’est très souvent le cas, la déception fut de mise, même en n’attendant qu’une simple série B. Oui, il y a des films comme ça, un titre et un design suffissent à vous faire imaginer un film finalement bien meilleur que celui proposé par les producteurs. Project Metalbeast, ça sent dés le départ le film de monstre un peu fauché et bricolé à l’arrache, mais qui est fier d’avoir pu au moins avoir Kane Hodder pour enfiler le costume de sa créature. Donc ici, pas de surprises, nous sommes face à un huis clos dans un laboratoire, avec une poignée de personnages seulement, une seule créature qui passé sa relativement longue introduction mettra une heure à vraiment apparaître, et une poignée de meurtres, souvent hors champ, et un certain abus de vue subjective pour la créature. Oui, ça sent clairement le produit fauché qui n’a pas coûté grand-chose. D’ailleurs, impossible de trouver une seule information là-dessus, mais on peut aisément imaginer le budget d’une production Corman, tant on a l’impression de voir deux bureaux, un couloir et deux pièces pendant 1h30. Mais revenons au commencent. Une équipe entrainée composée de… deux membres récupère le sang d’un loup-garou en Europe de l’Est en 1974, afin évidemment de faire des recherches et créer une arme blablabla.
L’histoire, on la connait, elle est prétexte, mais pourquoi pas, car même si le fameux loup-garou de l’ouverture a des mouvements lourds, on a au moins droit à de vrais costumes, à de vrais effets sanglants. Mais tout ceci n’est que tromperie, et après que le scientifique un peu fou qui s’est injecté la formule ne soit mis au tapis par des balles en argent, l’intrigue reprend 20 ans plus tard. Des scientifiques travaillent sur une peau synthétique, et comme les hauts gradés sont des gros manipulateurs, le premier cobaye pour les expériences sera le corps congelé de notre scientifique lycanthrope, qui se réveillera et se retrouvera avec une peau hyper solide impossible à transpercer. Et bien entendu, il va commencer mollement à trucider tout ce qui bouge dans le laboratoire. Dans les faits hein, car techniquement, il faut attendre quasiment une heure de métrage avant que la créature n’ai sa forme finale et ne passe à l’acte. Et une heure, sur 1h32, surtout quand le métrage n’a aucun personnage consistant, aucun élément intéressant, que c’est filmé platement dans des décors vides qui se ressemblent tous, et bien c’est long, très long même. Alors on aura bien de temps en temps un ou deux dialogues qui feront sourire de par leur médiocrité, ou des clichés qui sont, oui, toujours vrais puisque nous sommes en 1995, donc oui, aucune surprise en voyant qu’un scientifique à la couleur de peau plus bronzée y passera en premier. Ah les années 90 ! Dommage car dans un premier temps, les rares effets spéciaux sont en réalité plutôt corrects. Mais que c’est mou et long !
Et cette dernière heure, est-ce qu’elle parvient à sauver le métrage du naufrage ? Malheureusement, pas vraiment non plus. Les limites budgétaires du film se font constamment sentir, entre les nombreuses vues subjectives que l’on rend nébuleuses pour bien faire comprendre que c’est la vue du monstre, les nombreux meurtres hors champs, et donc l’absence de réels effets sanglants. Pour ne rien arranger, nos personnages humains sont souvent stupides, lents à la détente, quand ils ne sortent pas des solutions magiques qui n’ont pas de sens. Un loup garou à la peau impénétrable ? T’inquiètes, en 25 secondes, un personnage fera fondre des pièges en argent et va créer avec des ogives en argent. Car oui, dans tout laboratoire qui se respecte se trouve un bazooka ainsi que de quoi faire des ogives, cela coule de source ! Et la créature ? Et bien elle aussi parvient à décevoir. Ses déplacements sont lourds et lents, elle n’effraye jamais, le réalisateur préfère la filmer de face avec une lumière qui révèle tout, ce qui lui retire encore plus de son possible statut effrayant. C’est là que la magie des photos marketings fonctionnaient à l’époque, puisqu’en photo, sans son, sans mouvements, elle me faisait fantasmer cette créature il y a 25 ans. Maintenant, en la voyant se mouvoir avec l’élégance d’une tractopelle, je peux le dire, certains fantasmes adolescents devraient rester comme tels !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Que des effets pratiques, normal, 1995 ♥ Le titre en jette non ? |
⊗ Fauché ⊗ Souvent ennuyeux ⊗ Le monstre jamais crédible ⊗ Des personnages un peu cons ⊗ L’action, très souvent hors champ |
Et voilà ce qu’il se passe quand on regarde 27 ans plus tard un fantasme de vidéo club, c’est la déception. Project Metalbeast est lent, mauvais, fauché, sa créature peu intéressante, tout comme le métrage. A oublier et à éviter. |
Titre : Project Metalbeast – Metalbeast
Année : 1995
Durée : 1h32
Origine : Etats Unis
Genre : Ah grou grou
Réalisation : Alessandro De Gaetano
Scénario : Alessandro De Gaetano, Timothy E. Sabo et Roger Steinmann
Avec : Kim Delaney, Barry Bostwick, Kane Hodder, John Martzilli, Musetta Vander, Dean Scofield, Lance Slaughter, Tim Duquette et William G. Clark
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