Dans une petite ville, cinq adolescents découvrent qu’ils ont des pouvoirs extraordinaires. Ils vont devoir apprendre à surmonter leurs peurs et à faire équipe pour devenir les Power Rangers : le destin les a choisis pour sauver le monde de la destruction orchestrée par une force extraterrestre surpuissante…
Avis de Cherycok :
Power Rangers devait faire partie du dernier week-end nanar / navet organisé avec mes potes, en souvenir du bon vieux temps des vidéoclubs où on se louait des films un peu au hasard et de se marrer devant des films tous moisis, le tout accompagné de bières et de trucs à grignoter. Mais allez savoir pourquoi, alors que tout portait à croire qu’il correspondait à fond au thème de la soirée, il n’aura pas eu droit à son visionnage. Mais c’était sans compter, quelques semaines plus tard, à une envie de gros blockbuster ricain pour bien se reposer le cerveau, suite à une journée harassante où la flemme et l’absence d’envie de réfléchir allaient nous dicter notre choix de film. Sauf que mine de rien, comme je n’en regarde que peu, j’en ai pas beaucoup des gros étrons hollywoodiens friqués qui pètent dans tous les sens, parce qu’ils ne m’intéressent habituellement pas. Sauf que la petite ampoule encore en état de marche au fond de mon cerveau malade a décidé de s’allumer à ce moment-là pour me rappeler que j’avais toujours dans un coin cette nouvelle adaptation / reboot de cette licence si chère à nos jeunes têtes blondes depuis plus de 20 ans. Alors oui, un film Power Rangers, ça fait peur. Mais je n’en attendais tellement rien qu’au final je suis surpris. Non pas que le film soit bon, mais il est moins pire qu’aurait pu le penser. Et rien que ça, c’est déjà un petit exploit en soi !
Tout le monde connait au moins de nom Power Rangers. Ce super sentai version ricaine fait la joie des enfants depuis donc presque 25 ans, comptant par moins de 853 épisodes sur 25 saisons, et a déjà été adapté en film à deux reprises, Power Rangers Le Film en 1995 et Power Rangers Turbo Le Film en 1997. Deux films qui étaient dans le même esprit que la série, à savoir décors et costumes cheaps, afin d’assurer dans la continuité. Alors qu’on pensait ne plus jamais revoir cette licence sur grand écran, et quelque part c’était tant mieux, Lionsgate annonce en 2015 un reboot de la franchise pour une sortie initialement prévue pour 2016 avec à la production, entre autres, le créateur de la série Haim Saban. Sauf qu’il n’était pas question ici de donner dans le kitch. Non, Lionsgate voyait plus haut, plus grand, lorgnant plutôt du côté de Transformers et ses robots géants (il y a même un clin d’œil au Bumblebee du film de Bay) et du coup allouant la bagatelle somme de 100M$US au réalisateur Dean Israeline (Projet Almanac). Oui, 100M$US pour faire de Power Rangers un gros blockbuster bien badass avec pour optique d’en mettre plein la gueule aux férus de films boum boum remplis d’images de synthèse à tendance super-héros. On rappelle que les deux précédents films avaient eu droit à 15 et 8 millions de $US. Mieux encore, alors que le film n’était pas encore sorti, Lionsgate annonce que six suites sont d’ores et déjà en préparation. Oui, ils n’avaient peur de rien.
Le succès mitigé outre-Atlantique du film a vite calmé les ardeurs des producteurs, mais ils espéraient quand même que le film se hisserait dans le haut du classement dans les pays asiatiques, et plus particulièrement la Chine. Deuxième douche froide, Lionsgate annonce ne plus être sûr de continuer la saga. Mais le film remportant un franc succès lors de sa sortie en DVD / Bluray / VOD, arrivant même numéro un des ventes, voilà qu’une hypothétique suite recommence à faire parler d’elle.
Et donc oui, Power Rangers version 2017 n’est pas si catastrophique que ça. Bien entendu, le public ciblé est un public des plus jeunes et forcément, pour s’identifier aux personnages, il a besoin qu’on lui balance à la gueule du stéréotype comme s’il en pleuvait. C’est donc pourquoi on a droit au bogoss ancien sportif, à la jeune demoiselle un peu rebelle, et bien entendu, parce que les States sont pleins de minorités ethniques et qu’il faut également qu’elles s’y retrouvent, un afro-américain, un asiatique et une jeune latino. Mais petite nouveauté, et c’est assez rare pour être signalé, Power Rangers est le premier blockbuster à inclure un personnage de super-héros atteint du trouble du spectre de l’autisme et un autre lesbien. On y va aussi gaiement sur l’humour teenager avec tout ce que cela comporte de blagues à deux balles et de dialogues pas forcément des plus recherchés, sur les poses superhéroiquesques ou encore sur les relations amoureuses naissantes bien niaises entre le héros et la jolie demoiselle. Ah ça pour nous ressortir tous les poncifs et clichés du cinéma hollywoodien, Power Rangers fait fort.
Mais au milieu de tout ça, au milieu de ce film qu’on regarde en se disant qu’on n’est clairement pas dans la tranche d’âge visée, on se rend compte dès les premières minutes que la réalisation tient étrangement bien la route. Là où beaucoup auraient succombé au montage épileptique histoire de donner du (faux) punch à leur film (tout en rendant aveugles ceux qui sont réfractaires aux montages ultra cuts), Dean Israelite fait preuve d’une réelle maitrise. On n’est certes pas à l’abri d’un ralenti un peu trop pompeux et d’un bruitage un peu appuyé pour donner de la puissance aux images, mais le film dans son ensemble a de la gueule, avec des plans vraiment beaux, voire carrément osés, une photographie réussie, et surtout des scènes d’action bien lisibles. Et bien entendu, pour faire plaisir aux inconditionnels, ce reboot regorge de petits clins d’œil à la série originale, à commencer par le fameux thème « Go Go Power Rangers » qui retentit pour annoncer le final.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Belle mise en scène ♥ Les effets spéciaux |
⊗ Plein de clichés ⊗ Dialogues niais ⊗ L’humour |
Ce reboot de Power Rangers n’est pas la purge annoncée grâce à une mise en scène qui sauve les meubles. Il reste néanmoins un blockbuster qui ressemble au final à toutes ces productions friquées qui inondent le marché depuis quelques années. |
Titre : Power Rangers
Année : 2017
Durée : 2h04
Origine : U.S.A / Japon / Chine
Genre : Je suis Force Rouge !
Réalisateur : Dean Israelite
Scénario : John Gratins, Matt Sazama, Burk Sharpless
Acteurs : Dacre Montgomery, Naomi Scott, RJ Cyler, Ludi Lin, Becky G, Elizabeth Banks, Bryan Cranston, Bill Hader, Matt Shively, Cody Kearsley