[Film] Popeye’s Revenge, de William Stead (2025)

La légende de Popeye hante un groupe de jeunes alors qu’ils envisagent d’ouvrir un camp d’été.


Avis de John Roch :
Les personnages tombés dans le domaine public sont en passe de devenir la nouvelle machine à cash de la production horrifique. Ces projets opportunistes n’ont qu’a être annoncés pour créer le buzz et faire rentrer dans les caisses du pognon pour un investissement moindre. Ce nouveau genre semble bien se porter, en témoigne le succès de Winnie The Pooh: Blood And Honey qui pour une mise de 100000 dollars a dépassé les 7 millions de billets à travers le monde, et on ne parle là que des recettes issues de sorties en salles limitées, de quoi faire des envieux. Ainsi les annonces de métrages mettant en scène des personnages tombés dans le domaine public à la sauce horreur se sont multipliés. En tête de peloton, le TCU, ou Twisted Childhood Universe, inauguré par Winnie The Pooh: Blood And Honey qui mettra en scène Peter Pan, Bambi, Pinnochio, la Belle au bois dormant et Blanche Neige, auquel s’ajoute une tonne d’autres films, beaucoup trop. Citons Mickey Mouse qui a déjà le droit à plusieurs versions (The Mouse Trap, Mouseboat Massacre, Screamboat…) et donc Popeye qui n’a pas à rougir (Shiver Me Timbers, Popeye the Slayer Man, Popeye’s Revenge…). L’essentiel est de dégainer le premier, ça les gars de ITN, la boite qui a produit Winnie The Pooh: Blood And Honey, l’ont bien compris et balancent Popeye’s Revenge, qui ressemble d’ailleurs pas mal au film mettant en scène les versions horrifiques des animaux de la forêt des rêves bleus. Oui, c’est mauvais signe et ne tournons pas autour du pot : oui, c’est tout aussi mauvais.

Prendre Winnie The Pooh: Blood And Honey, enlever Winnie l’ourson et mettre Popeye à la place est une manière rapide mais pourtant juste de résumer Popeye’s Revenge. Même Slasher, même introduction en storyboard animé qui résume les origines du boogeyman, même fin abrupte, même jacuzzi, même méchant accessoire et même brochettes de personnages dont on se contrefout royalement tant leurs histoires d’amourettes et de tromperies ont été vues et revues. Tous se causent, se vexent, s’isolent et finissent par périr des mains de Popeye. Mais pourquoi est-il devenu aussi méchant ? Eh bien figurez vous que Johnny (Popeye est en fait son sobriquet) est né malformé avec des avant bras si costauds qu’il pète des doigts dès sa naissance. Cible de moquerie à l‘école, il n’y a qu’une petite fille qui le prend en affection, mais Johnny coule une bielle dès lors qu’un camarade de classe s’en prend à elle et l’assassine en lui faisant sortir les yeux des orbites. Foule en colère, maison brûlée, parent morts, Popeye aussi, et nous voila 15 ans plus tard. Tout ça se transforme en légende urbaine jusqu’au jour où des jeunes partent retaper l’ancienne demeure de Johnny pour en faire une maison de l’horreur, et ce dernier qui existe bel et bien va venir leur faire regretter le voyage. Si Popeye’s Revenge sort clairement du même moule que Winnie The Pooh: Blood And Honey, on ne peut pas dire que le reste soit du genre original. Outre les personnages qui tiennent des clichés inhérents au slasher movie, il y a un twist qui modifie à peine les origines de Popeye mais ce n’est au final qu’une décalque de celles de Freddy Krueger avec un peu de Fog pour justifier l’achat de la machine à fumée (et elle marche super bien). De toute façon, malgré sa simplicité, le scénario de Popeye’s Revenge ne tient jamais la route, les incohérences sont nombreuses et la révélation du lien entre l’héroïne et l’antagoniste est non seulement prévisible mais aussi très débile dans l’exécution.

Quant à Popeye, à l’instar de Winnie l’ourson dans Winnie The Pooh: Blood And Honey, il semble avoir été intégré à la dernière minute dans un script de slasher lambda. Il a des gros avants bras et est bagarreur, ça c’est plus ou moins expliqué mais en revanche on ne sait pas si dans son enfance il était fan de la marine ou des Village People, ça aurait pu justifier pourquoi et comment il se retrouve 15 ans plus tard avec un costume de marin et une pipe au bec et ne comptez pas le voir becter des épinards, l’aliment étant présent sous la forme d’une boite de conserve qui passe par là. Dans la forme comme dans le fond, Popeye’s Revenge est un piètre film d’horreur sans aucune originalité et écrit avec les pieds qui n’aurait été qu’un métrage de plus qui serait passé inaperçu dans la jungle des DTV horrifiques si il n’avait pas dans son pitch de départ un Popeye psychopathe. Reste quelques meurtres sympas, Popeye éjecte des yeux des orbites, plante une ancre dans le chibre d’un gars parti se toucher au bord d’une rivière, arrache des têtes, en compresse d’autres, rend hommage à L’Enfer Des Zombies mais en moins bien, c’est gore parfois mais la mise en scène a un peu de mal à correctement capturer ces moments. Pas de quoi recommander un film qui a tout de même pour lui une réalisation pas déshonorante, en dehors des scènes gores donc et de plans qui semblent avoir été tournés à l’arrache avant de quitter le lieux de tournage, pour un produit du genre dont le budget n’est pas mirobolant. Quelques plans sont classes, la photographie est propre, exactement comme Winnie The Pooh: Blood And Honey en fait. On préférera tout de même ce Popeye’s Revenge, pour la simple et bonne raison que le film est plus court de quelques minutes. Sinon c’est à peu de choses près le même film, vous pouvez donc passer votre chemin.

LES PLUS LES MOINS
♥ Quelques meurtres sympas…
♥ Vu le budget, techniquement c’est pas dégueulasse
♥ Quelques plans ont de la gueule…
⊗ … mais rien d’original
⊗ Le concept qui n’est pas exploité, juste la par pur opportunisme
⊗ … d’autres moins
⊗ Un scénario qui ne tient pas la route
⊗ Du déjà vu et revu
⊗ Popeye en méchant d’un film d’horreur, ça aurait été cool si ce n’était pas totalement accessoire
⊗ Un film oubliable et dispensable
⊗ C’est quoi cette fin?
⊗ Le film c’est Winnie The Pooh: Blood And Honey, mais avec Popeye

Prendre Winnie The Pooh: Blood And Honey, enlever Winnie l’ourson et mettre Popeye à la place est une manière simple et rapide, mais pourtant juste, de résumer Popeye’s Revenge. Les deux films sortent du même moule et se ressemblent tellement que les maigres qualités et les nombreux défauts sont exactement les mêmes.



Titre : Popeye’s Revenge
Année : 2025
Durée : 1h19
Origine : Angleterre
Genre : Popeye The sailor: Buzz and Money
Réalisateur : William Stead
Scénario : William Stead et E.C. Segar

Acteurs : Emily Mogilner, Connor Powles, Danielle Ronald, Bruno Cryan, Atlanta Moreno, Karolina Ugrenyuk, Fyn Phoenixx, Kyle Jordan, Eva Ray, Danielle Scott, Amanda Jane York

Popeye's Revenge (2025) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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