Au royaume de Chola dans l’Inde antique, Aditha Karikalan, fils de l’empereur, mène son armée dans une campagne visant à agrandir l’empire. Ayant vent d’un complot, il envoie son fidèle ami et bras droit Vallavaraiyan Vandiyadevan enquêter au palais royal. Ce dernier va très vite apprendre que c’est la princesse Nandini, épouse du frère de l’empereur, qui est à la tête du complot visant à renverser la famille royale. Sous l’ordre de la fille de l’empereur, il part prévenir le plus jeune frère de la fratrie, Ponniyin Selvan, lui aussi parti en guerre loin du royaume.
Avis de Nasserjones :
Ponniyin Selvan, c’est un peu Les Trois Royaumes indien. Comme la fresque monumentale de John Woo, il s’agit d’une énorme épopée divisée en deux films de près de trois heures chacun, adaptés d’un classique de la littérature indienne en 5 tomes qui comme Au bord de l’Eau (le roman dont est adapté Les Trois Royaumes) était jugé inadaptable. Dès 1958, un studio lança un projet d’adaptation du roman qui ne vit jamais le jour. Dès la fin des années 80, Mani Ratnam envisage de nouveau une adaptation cinématographique. Il trainera ce projet pendant 30 ans jusqu’à aujourd’hui, où fort d’une immense carrière où il a officié dans tous les genres avec plus de 20 films au compteur, et considéré comme l’un des plus grands réalisateurs indiens en activité, il est enfin près pour réaliser le film de sa vie.
Une des raisons pour laquelle j’ai immédiatement adhéré au cinéma indien au début des années 2000 quand j’ai découvert Devdas, outre son côté dépaysant et exotique, ce fut le fait de retrouver dans ce cinéma la grandeur des péplums américains des années 60. Bien avant l’avènement du fond vert, l’époque où Hollywood produisait de grandes fresques de trois heures avec des milliers de figurants et chevaux, tournées dans d’immenses décors grandeur nature tel que Spartacus, Ben-Hur, Le Cid ou l’un de mes films préférés de tout temps Lawrence d’Arabie. C’est ce que propose Ponniyin Selvan : un péplum gigantesque bigger than life comme disent les américains. Alors oui, comme tout péplum, c’est long. Vous me direz que de tout façon les films indiens sont toujours longs, même quand il s’agit d’une série B sans scénario, leurs films font toujours 2h30 et il faut avouer que ce n’est pas vraiment faux. Et comme dans tout péplum, il y a un paquet de personnages, de conspirations et trahisons et honnêtement c’est un peu dur de s’y retrouver. Les personnages sont particulièrement mal introduits et par exemple il a fallu que je fasse des recherches sur internet pour comprendre avec qui était mariée Aishwarya Rai dans le film (au frère de l’empereur en fait). L’histoire est pourtant très simple, on a un roi qui a deux fils et une fille et en gros tout le monde veut la mort de cette famille. On ne peut pas faire plus simple mais paradoxalement tout parait confus. Qui sont tous les conspirateurs cherchant à renverser l’empereur et sa progéniture ? Des membres de la famille royale ? Des ministres ? Des militaires ? Quelles sont leurs motivations ? Toutes ces questions auront du mal à trouver réponse à moins, comme moi, de faire quelques recherches de son côté après le visionnage du film ou d’avoir lu les romans tout simplement.
A part ça, Ponniyin Selvan est un film d’aventure extraordinaire, un magnifique voyage à travers les plus beaux paysages naturels d’Inde et une monstrueuse fresque guerrière touchée par la grâce où le mot d’ordre est beauté. En effet, tout est beau dans Ponniyin Selvan : les paysages, les palais, les costumes et bien sur les actrices. Aishwarya Rai qui joue le rôle de la meneuse du complot est magnifique comme jamais. Elle n’a pas pris une ride depuis Devdas. Les autres actrices ne sont pas en reste comme la jeune Trisha Krishnan ou les belles Aishwarya Lekshmi et Sobhita Dhulipala. Et puis Ponniyin Selvan n’est pas seulement beau, il est drôle, rythmé, bourré de combats à l’épée ou à la lance. Une fois n’est pas coutume dans le cinéma indien contemporain, le film ne contient que très peu de CGI et ça, ça fait vraiment beaucoup de bien de voir des scènes avec des vrais éléphants et pas de vilains truc numériques car même si j’ai adoré RRR, il faut avouer que voir des incrustations numériques à la place de vrais animaux ou de vrais cascadeurs ça fait terriblement chier. Peu de danse aussi, il n’y a que deux scènes pendant les 2 h 45 de cette première partie. Je ne sais pas trop quoi rajouter pour vous inciter à découvrir cet incroyable spectacle que propose Ponniyin Selvan si ce n’est que… c’est un incroyable spectacle !
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Les paysages ♥ Les costumes ♥ Les décors ♥ Les actrices ♥ C’est rythmé et spectaculaire |
⊗ Des personnages mal introduits rendant l’ensemble confus |
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| Après RRR, Ponniyin Selvan est le deuxième mastodonte indien de l’année 2022, une fresque monumentale et spectaculaire, aux paysages, costumes et actrices magnifiques, doublé d’un formidable film d’aventure. L’équivalant indien des Trois royaumes de John Woo. | |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Ponniyin Selvan est le quinzième film le plus rentable de l’histoire du cinéma indien.
• La deuxième partie est actuellement en post-production et est prévue pour 2023.
• Le sixième film de Mani Ratnam Nayakan, sorti en 1987, est considéré par le Times comme l’un des 100 plus grands films de l’histoire du cinéma.
Titre : Ponniyin Selvan : Part I
Année : 2022
Durée : 2h47
Origine : Inde
Genre : Aventures / Fresque historique
Réalisateur : Mani Ratnam
Scénario : Mani Ratnam, Elongo Kumaravel
Acteurs : Vikram, Aishwarya Rai, Jayam Ravi, Karthi, Trisha Krishnan, Aishwarya Lekshmi, Shobita Dhulipala
