
Jack Daniel, un joueur de poker, voit sa famille ainsi que sa propre vie menacées par la mafia suite à un pari ayant mal tourné.
Avis de Cherycok :
Steven Seagal fait une petite infidélité à Keoni Waxman avec qui il vient de tourner quasi coup sur coup 5 films pour faire mumuse ce coup-ci avec le réalisateur Justin Steele qui avait mis en boite auparavant… eh bien pas grand-chose, si ce n’est 5 épisodes de la série TV inconnue Keenan’s Crush, quelques courts métrages, et un film en 2010 intitulé Death and Cremation. Ensemble, ils nous pondent un Gutshot Straight en 2014, rebaptisé chez nous Pokers, écopant d’une moyenne de 3.6/10 sur IMDB sur environ 1900 votes. Ça fait envie hein ? Mais ce n’est pas tout car Steven Seagal apparait en 3ème position seulement sur ce même site, autant dire que les amateurs de Seagal n’auront sans doute ici que peu de Seagal. Mais c’est peut-être pour un mieux quand on voit ses performances avec l’âge qui avance. Et puis on retrouve au casting une belle brochette de gueules de séries B comme Stephen Lang (Don’t Breath), Vinnie Jones (Snatch) ou encore Tia Carrere (Wayne’s World), donc sait-on jamais, peut-être qu’en fait on est devant un bon petit DTV et les mauvaises notes proviennent du fait que les purs et durs des films de Seagal n’ont pas apprécié son manque de présence à l’écran. Je vous rassure tout de suite, non, ce n’est pas terrible, pour ne pas dire sacrément médiocre.
Bien qu’il soit difficile de trouver le budget du film, Pokers semble un peu plus ambitieux que les films précédents de Seagal et ça se remarque dès le générique d’introduction, cliché mais néanmoins travaillé, qui est clairement un hommage à James Bond bien qu’on ne sache pas ce que ça vienne faire ici. Comme cité précédemment, il y a également le casting de vieux baroudeurs qui fait un peu moins DTV bas de gamme. Ici, exit les tournages en Europe de l’Est, c’est directement tourné dans le Nevada, à Las Vegas, afin de coller à la thématique, à savoir les jeux de cartes et d’argent. Et puis il y a la mise en scène de manière générale, clairement plus soignée que les derniers métrages de Seagal, avec un effort pour donner au film un visuel un peu plus luxueux que le grisâtre des films précédents grâce à une mise en scène qui tient plutôt bien la route. Dès les premiers instants aussi, on sait que ce n’est pas Seagal qui aura le premier rôle et qu’il sera même clairement relégué au second plan. Non, ici, le héros, c’est Jack, interprété par George Eads (les séries Les Experts), et on va le suivre tout du long, Steven incarnant un parrain de la mafia qu’on ne verra que sporadiquement (2 min au début, 3min à la fin). C’est dommage car Seagal est plutôt bon et se permet même un monologue plutôt réussi sur pourquoi on l’appelle Paulie Trunks. Il faut croire que lorsqu’il n’a besoin de rester qu’un seul jour de tournage pour mettre en boite ses scène, il se sent un peu plus investi. La jaquette n’est pas seulement mensongère avec le temps de présence de Seagal, il en est de même avec Vinnie Jones qu’on ne voit guère plus. C’est également le cas de Tia Carrere qui ne sera là que le temps d’une scène (qui en plus ne sert à rien), mais Stephen Lang a malgré tout un peu plus de temps d’écran.
Mais au final, c’est quoi Gutshot Straight ? C’est en fait un terme de poker. Mais c’est surtout un film… étrange, une sorte de film néo-noir au pays du jeu et des paris, avec des personnages étranges, des enjeux peu ou pas compréhensibles, des moments qu’on a parfois du mal à raccrocher au reste, dans un film qui au final n’a pas vraiment d’histoire et qui semble essayer de tout jouer sur son ambiance et ses personnages. On sent l’inspiration de Tarantino ou Guy Ritchie dans tout ça, mais sans réellement y arriver. Ici, le climax n’a au final pas beaucoup de sens, et bien que le héros soit intéressant car bien interprété par George Eads, il est trop arrogant et parfois même un peu trop stupide pour qu’on se mette de son côté et qu’on ressente quelque chose pour lui ou ce qui lui arrive. Il y a aussi des sauts temporels inutiles et surtout une absence totale de tension qui nuit clairement à la réussite du film. C’est dommage car ce casting de série B s’en sortait clairement avec les honneurs. Bien que son personnage n’amène pas d’empathie, Eads campe cet antihéros de manière convaincante ; Vinnie Jones nous sort son personnage habituel de bourrin aux forts accents du nord de l’Angleterre ; Stephen Lang et Ted Levine (Le Silence des Agneaux) campent deux méchants mine de rien plutôt intéressants ; et AnnaLynne McCord (Le Transporteur 2) est hyper sexy et elle aussi très crédible. C’est clairement dommage que le cœur du film ne suive pas car il y avait réellement moyen de faire quelque chose de sympathique. Mais l’essai est malgré tout raté.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une mise en scène pas dégueux. ♥ Le casting de vieux briscards ♥ Le générique d’introduction |
⊗ Où est Seagal ? ⊗ Mou du genou ⊗ Des enjeux inexistants ⊗ Un film étrange |
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Pokers, c’est un film de Steven Seagal mais sans Steven Seagal puisque ce dernier apparait à peine 5 minutes. Le résultat est parfois intéressant mais guère meilleur et on arrive à une période de sa filmographie où ça sent enormement le sapin. |
Titre : Pokers / Gutshot Straight
Année : 2014
Durée : 1h25
Origine : U.S.A
Genre : Des têtes d’affiche presque pas dans le film
Réalisateur : Justin Steele
Scénario : Jerry Rapp
Acteurs : George Eads, AnnaLynne McCord, Ted Levine, Stephen Lang, Steven Seagal, Vinnie Jones, Tia Carrere, Fiona Dourif, Elsie Fisher, John Lewis, Daniel Aldema