Les membres d’une fraternité organisent chaque année un grand bizutage au cours duquel les futurs membres du groupe doivent subir des épreuves avilissantes. Un ancien élève, défiguré des années plus tôt lors d’une de ces humiliations collectives, revient pour se venger.
Avis de John Roch :
A la fin des années 80, James Glickenhaus, entrepreneur, passionné et collectionneur de voitures de sport et accessoirement réalisateur (on lui doit Blue Jean Cop, le Retour du Chinois et le bourrin vigilante movie Le Droit De Tuer), se lance dans la production. Si il produira des succès heureux, du moins jusqu’au dernier opus de trop (la saga Maniac Cop), d’autres qui dégoûteront le principal intéressé du système (Franck Henneloter et ses suites à Frères de Sang auquel s’est greffé Frankehooker), il a aussi mis des billets dans Pledge Night, 200,000 environ. Il s’agit du premier long métrage de Paul Ziller, nom qui parlera aux plus assidus clients des vidéo-clubs, le réalisateur ayant donné dans tout les genres, dans l’horreur avec le titre qui nous intéresse ici, le film de Kickboxing (Bloodfist 4, Shootfighter 2), d’action (Back in Action), de monstres en CGI (Yeti), et de téléfilms de noël (au hasard Le Noël de Sophie). Dans le fond, Pledge Night n’invente rien, il s’agit en apparence d’un slasher movie dans lequel un bizut qui a subi l’humiliation de trop se venge de ses camarades, ici dans une fraternité à trois lettres grecques.
Le bizutage est au centre du récit et Pledge Night l’exploite bien dans sa première partie. Pour écrire son seul scénario hors du monde du porno avant de disparaître du monde du cinéma, l’autrice Joyce Snyder a fait des recherches poussées sur les bizutages pratiqués sur les campus Américain. Si Pledge Night semble de prime abord léger, les sévices vont crescendo dans la violence jusqu’à transformer les bizutages en tortures moyenâgeuses. Ça démarre franchement pas mal, mais le film va progressivement se casser la gueule et le potentiel présent est sacrifié au profit du B movie sans saveur. Le métrage introduit un personnage dément, ce que dément justement le début puisque ce dernier joue en fait un rôle pour terroriser les bizuts. Pledge Night continue toutefois sur sa lancée en faisant douter de la santé mentale du personnage qui devient progressivement un psycho killer qui dessoude du teenager. Seulement, un élément fantastique est (mal) introduit pour surfer sur la mode du moment. Car plus qu’au slasher, Pledge Night appartient à la catégorie des sous-Freddy, ces films produits pour surfer sur la Freddy Mania qui a envahit les USA suite au succès du troisième opus.
Le véritable antagoniste de Pledge Night est donc un émule de Freddy, au look de Hippie qui passe son temps à demander à ses victimes leurs noms, on aura connu plus incisifs comme dialogues. Clairement, cet élément sent la pièce rapportée à la dernière minute, le film aurait parfaitement fonctionné sans mais surtout il n’y a qu’à voir la fin qui se fout de la gueule du monde pour s’en convaincre. Du jamais vu que je ne vous spoilerai pas, vous ne me croiriez pas de toute façon. Le film possède néanmoins des mises à mort sympas, si ce n’est qu’elles manquent d’un gore ici trop timide et d’ une mise en scène moins paresseuse, ce qui aurait pu être une deuxième partie plus fun que la précédente est au final en pilote automatique, tout juste bonne à livrer le quota de boobs et de morts qui manquent d’impact. En principe c’est très bien, mais vu le sérieux de la première partie qui s’en tirait très bien sans argument fantastique et avec son antagoniste inexploité, Pledge Night loupe le coche et devient rapidement ronflant. Ceci dit, il y a Anthrax à la B.O, ça maintient éveillé.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une première partie qui exploite son sujet ♥ La B.O |
⊗ Une deuxième partie qui tourne vite en rond ⊗ La fin ⊗ Ça manque de gore ⊗ L’argument fantastique qui ne sert à rien ⊗ Un sous-Freddy sans saveur |
Pledge Night exploite son sujet et s’avère être efficace dans sa critique du bizutage en milieu universitaire. Mais en sacrifiant son potentiel au profit du B movie sans saveur, le film loupe le coche et n’est au final qu’un sous-Freddy ronflant et paresseux. |
Titre : Pledge Night / A Hazing in Hell
Année : 1988
Durée : 1h26
Origine : USA
Genre : Bizutage
Réalisateur : Paul Ziller
Scénario : Joyce Snyder
Acteurs : Todd Eastland, Dennis Sullivan, Craig Derrick, David Neal Evans, Robert Lentini, James Davies, Lawton Paseka, Steven Christopher Young