[Film] Plaga Zombie: Zona Mutante Revolución Tóxica, de Hernán Sáez et Pablo Parés (2011)

Max, Bill et John poursuivent leur combat contre les zombies qui ont envahi leur ville natale. La situation empire, les morts-vivants ne sont que des marionnettes d’une race extraterrestre qui n’aura aucune pitié envers les humains.


Avis de John Roch :
Plaga Zombie : Zona Mutante se terminait par une fin bien trop ouverte pour ne pas être sans suite. Suite qui aura mis 10 ans à sortir, et qui n’aurait jamais pu voir le jour. Retour en arrière : Zona Mutante est un film rentable. Il est un vrai succès en Argentine et se vend même à l’international (en France, c’est Uncut Movies qui distribue la chose). Plus que Plaga Zombie, le film fait rentrer de l’argent et il est temps pour Farza Producciones de passer à la vitesse supérieure. La boite de production lancée par deux gamins pour jouer devient une véritable entreprise. Le problème, c’est que pour Pablo Parés, Hernán Sáez, Berta Muniz et Walter Cornàs, faire du cinéma n’est plus un jeu, et les quatre amis sont désormais associés. Leur amitié va en prendre un gros coup, car à la tête de Farza Producciones, ils ne s’entendent pas. Que ce soit l’argent gagné à réinvestir ou les décisions des uns qui seront constamment remises en question par les autres, la bande de potes n’arrive pas à gérer leur entreprise et vont pour certains jusqu’à se prendre le chou au point de se foutre violemment sur la gueule. Pour apaiser les choses, une thérapie de groupe est mise en place mais cela va laisser un bon nombre de plaies ouvertes qui n’ont toujours pas cicatrisées. C’est dans une ambiance loin d’être aussi bonne enfant qu’a l’époque du premier opus (le second portait déjà certaines stigmates des brouilles de l’équipe) qu’est enfanté Plaga Zombie: Zona Mutante Revolución Tóxica, et c’est là la principale force du métrage. A la fois suite tardive qui conclue la trilogie de manière satisfaisante et suite profondément humaine, ce dernier opus est sans aucun doute le meilleur de la trilogie.

Revolución Tóxica reprend pile la où Zona Mutante se terminait. Pour rappel, les zombies Argentins crétins étaient en fait des incubateurs pour des aliens qui se font moissonner par un vaisseau mère après naissance. Pour sauver l’Argentine, et donc le monde (ça change des States mine de rien), le plan pour Max le nerd, Bill le médecin et John West le lutteur est le suivant : gaver un zombie d’explosif et le faire moissonner par le vaisseau alien afin de le faire péter. Chacun part de son coté avec sa partie du plan à exécuter : Bill doit repérer le vaisseau alien, Max est en charge de capturer un zombie pour le gaver de poudre, et John est en charge du transport dudit zombie. Mais rien ne va se passer comme prévue : John perd sa force suite à une rencontre du troisième type, Bill va se retrouver pourchassé par un agent du FBI increvable, et Max va se lier d’amitié avec le zombie de Troie. D’amitié, il en est question dans Plaga Zombie: Zona Mutante Revolución Tóxica. En plus d’avoir fait un film par respect pour les fans et ainsi conclure la trilogie, le métrage est avant tout une grosse thérapie pour Farza Producciones. Ce que le premier teaser du film, qui mettait en opposition les arguments de la comptable de Farza et la thérapeute des associés de la boite de production quant à la légitimé de cette ultime suite, confirmait déjà avant la sortie du film. Et c’est la la première qualité du métrage, qui a un coté si humain qu’il en devient touchant. Car Plaga Zombie: Zona Mutante Revolución Tóxica n’est pas que la conclusion de la trilogie, c’est aussi un chant du cygne. Le script, bien qu’en apparence dans la continuité des deux premiers opus, ne laisse rien au hasard. Que ce soit un retour aux sources (les personnages sont bien plus proche du premier opus et en ce sens règlent leurs comptes), des éléments de l’intrigue pourtant à première vue présent pour une sorte de gag ( es baby phones qui symbolisent clairement le manque de communication entre les géniteurs de Farza Producciones) ou Junior, le zombie de Troie. Si les personnages de Bill et Max sont donc confrontés à des éléments cruciaux de Plaga zombie, c’est surtout dans la relation entre Max et Junior que le film prend tout son sens. Junior n’est pas qu’un zombie, il est Plaga Zombie, et par extension Farza Producciones, à savoir une créature qui a échappé au contrôle de ses créateurs qu’il faut à tout prix sacrifier pour un monde meilleur, sans pour autant vouloir le lâcher. Ceci n’est qu’un échantillon de la partie que l’on pourrait qualifié d’autobiographique.

Pour les fans, ou ceux qui se lancent dans la trilogie tout en s’intéressant aux coulisses, Plaga Zombie: Zona Mutante Revolución Tóxica est un film qui aura bien à raconter, ce qui ne veut pas dire que les autres resteront sur le carreaux. Car le moins que l’on puisse dire, c’est que Pablo Parés et Hernán Sáez font à nouveau preuve d’une mise en scène qui tient toujours autant la route. Si il est dommage d’y perdre en frénésie, le duo de réalisateur n’a en revanche pas perdu en inventivité. En résulte un métrage toujours aussi fou, toujours aussi gore, et toujours aussi référentiel (on pense comme pour les deux précédents à Sam Raimi et Peter Jackson, mais il y a aussi du Terminator, du Rocky, du Guerriers de la Nuit et même Independance Day). Plaga Zombie: Zona Mutante Revolución Tóxica se permet même de péter un câble dans sa dernière demi-heure qui mixe comédie musicale (encore une fois dans des paroles lourdes de sens) et destruction massive de zombies. Pas la peine d’en dire plus, et j’en ai déjà trop dit : Plaga Zombie: Zona Mutante Revolución Tóxica est un film bien plus surprenant qu’il ne parait. A la fois excellente conclusion à la saga, film personnel pour ne pas dire quasi autobiographique, thérapie de groupe, et métrage touchant sans pour autant oublier d’être dans la continuité des délires établis dans le premier opus, Plaga Zombie: Zona Mutante Revolución Tóxica est une petite bombe. Depuis, Pablo Parés, Hernán Sáez, Berta Muniz et Walter Cornàs sont restés amis. Le film a, de leurs aveux, sauvé leur amitié et chacun a trouvé sa voie, que ce soit dans le cinéma ou dans le jeux vidéo. Ils ont même mis un terme à l’aventure Farza Producciones et ont, par respect pour leurs fans (bien plus nombreux que l’on peut penser en Argentine), rendu Plaga Zombie libre de droit, avec de nombreux hommages qui vont du soft pour smartphone à la suite/remake. Si les U.S.A ont déjà leur Plaga Zombie : American Invasion sur lequel je ne manquerai pas de revenir, il y a de la place pour un Plaga Zombie : Francesa Mutante. Si l’envie vous vient, n’hésitez pas à me contacter, j’ai quelques idées bien Françaises à apporter…

LES PLUS LES MOINS
♥ Une mise en scène toujours aussi maîtrisée…
♥ Un film profondément humain et même touchant par instants
♥ Le double niveau de lecture pour qui s’intéresse à Farza Producciones
♥ Les zombies Argentins crétins, toujours présents toujours la banane
♥ Une véritable conclusion à la trilogie, en plus d’être un beau chant du cygne
♥ La dernière demi heure
♥ Toujours aussi inventif et gore
♥ Les multiples références
⊗ … mais on perd la frénésie des débuts
⊗ Si on ne s’intéresse pas aux coulisses, le film perd en intérêt dans le fond

Toujours aussi fou bien qu’on y perde en frénésie et toujours aussi gore, Plaga Zombie: Zona Mutante Revolución Tóxica est également un métrage à la sincérité étonnante. A la fois excellente conclusion à la trilogie, chant du cygne et thérapie de groupe, ce point final à la trilogie s’impose comme le meilleur opus de la saga, tout simplement.



Titre : Plaga Zombie: Zona Mutante Revolución Tóxica
Année : 2011
Durée : 1h31
Origine : Argentine
Genre : Don’t cry for me Argentina
Réalisateur : Pablo Parés et Hernán Sáez
Scénario : Pablo Parés, Hernán Sáez et Paulo Soria

Acteurs : Berta Muñiz, Pablo Parés, Hernán Sáez, Walter Cornàs, Paulo Soria, Laura Casabe, Daniel De La Vega, Alejandro D’Aloisio, des centaines de figurants dans le rôle des zombies Argentins crétins
Plaga Zombie: Zona Mutante: Revolución Tóxica (2011) on IMDb


 

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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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