L’USS « Missouri », navire de guerre, fleuron de la marine américaine, entreprend son dernier voyage. A l’issue de la commémoration du cinquantenaire de Pearl Harbor, le cuirassé met le cap sur San Francisco où il doit être désarmé. A son bord, le capitaine Addams assure le commandement entouré, entre autres, par Casey Ryback, le cuisinier, dont seul le capitaine connaît les hauts faits d’arme. Une nuit, un hélicoptère se pose sur le pont du navire avec un groupe de musiciens pour fêter l’anniversaire du capitaine. En fait il s’agit de trafiquants d’armes…
Avis de Cherycok :
J’ai décidé de me faire autant que possible, et surtout petit à petit pour garder ma santé mentale, la filmographie de Steven Seagal par ordre chronologique, histoire de garder le « meilleur » pour la fin. Et nous allons aujourd’hui parler de son 5ème film, Piège en Haute Mer, peut-être son plus connu, en tout cas son mieux noté sur IMDB avec une moyenne de 6.5/10 sur plus de 94000 votes. On m’a d’ailleurs dit en off « Profites, c’est son dernier sympa, après ça se gâte ». Et c’est vrai que dans le genre bobine qui perpétue ce que nous ont donné les années 80 en matière d’action, Piège en Haute Mer se pose là. Non, ce n’est en aucun cas un grand film, mais si le but de votre soirée est de vous reposer le cerveau avec un pur divertissement popcorn un peu décérébré et bourrin, ça peut clairement faire la blague.
35 millions de dollars de budget pour une recette de presque 160 millions, un joli succès qui a confirmé que Steven Seagal était une valeur sûre du cinéma d’action de cette période. C’est ce film qui a d’ailleurs convaincu Harrison Ford, après qu’il l’ait vu, de jouer dans Le Fugitif du même réalisateur. Le succès ne s’arrêta pas là car Piège en Haute Mer a été un énorme carton en VHS en vidéoclubs dans les années 90, parfois considéré comme Piège de Cristal sur un bateau, le film de John McTiernan ayant popularisé les scénarios « un homme contre des terroristes ». A la barre, on retrouve Andrew Davis, qui avait déjà réalisé le premier film de Steven Seagal, Nico (1988), mais également des bobines telles que Sale Temps pour un Flic (1985), Le Fugitif (1993) donc, Poursuite (1996) ou encore Meurtre Parfait (1998). Un habitué des films d’action efficaces qui a avoué qu’il avait accepté de réaliser ce film pour de nouveau diriger Tommy Lee Jones mais en aucun cas Seagal qui n’était pas son premier choix puisque le premier choix de Davis était Jean Claude Van Damme, qui a refusé en raison du tournage de Universal Soldier. Et donc Seagal est la star de ce film d‘action. Plus de queue de cheval dégueulasse car la marine n’autorise pas ce genre de petite fantaisie à bord de ses appareils, mais un Steven qui est dans ce qu’il sait faire, c’est-à-dire être assez monolithique. Une fois de plus, compliqué pour lui de jouer la tristesse, compliqué pour lui de jouer la joie, il a quand même toujours un petit peu l’air d’être très constipé. Par contre, le film met une fois de plus ses capacités physiques sur le devant de la scène et là-dessus, il se débrouille très bien (il n’avait pas encore commencé à doubler de volume). En revanche, à l’inverse de ses 4 films précédents, Seagal n’est pas présent à l’image une bonne partie du film car il va être enfermé au début dans la chambre froide du bateau. On ne va le voir au final que 46 minutes sur les 1h42 que dure le film car le scénario de Piège en Haute Mer va s’attarder pas mal sur ses méchants bien charismatiques, interprétés par Gary Busey (L’Arme Fatale, Point Break) et Tommy Lee Jones (Le Fugitif, Men in Black), deux gueules de cinéma de cette époque qui sont assez excellents, suffisamment cabotins pour en faire de bons méchants. Dommage qu’on ne retienne d’Erika Eleniak (Le Blob, Les Allumés de Beverly Hills), seule présence féminine du film, que sa sortie du gâteau géant, seins nus, le scénario ne lui laissant que peu de place, à part pleurnicheries et autres dialogues très faibles.
La mise en scène d’Andrew Davis est dynamique et parfaitement adaptée à ce que le film propose. Dès que l’action se lance réellement à la 20ème minute, on arrive à ce qu’on est venu chercher dans ce genre de divertissement. Pourtant, Piège en Haute Mer ne va pas délivrer de l’action non-stop, loin de là même. Il va installer son histoire, ses personnages, faire monter petit à petit la tension, révéler ses enjeux au fur et à mesure que le film avance. Par exemple, on ne sait pas clairement quelles sont les intentions des méchants qui prennent en otage ce bateau militaire et ces informations nous arriveront petit à petit. Il faut vraiment attendre l’heure de film pour que les scènes d’action s’enchainent à un rythme soutenu. En bon cuistot ancien militaire des forces spéciales qu’il est, Steven Seagal va péter des bras, faire tomber des dents, cribler de balles des tonnes de sbire pour un bodycount de 100 personnes tuées tout de même. Il arrache même une gorge à la force de ses mains et va énucléer un mec avec son pouce. Parce que même s’il est désormais cuistot, c’est un badass qui n’a peur de rien ‘voyez ? Avec Seagal, l’invincibilité et la badassitude ont enfin un nom. Les scènes d’action sont bien violentes donc, avec par exemple un sbire transpercé par une grosse poutrelle en acier ou l’épaule d’un autre découpée à la scie électrique. C’est parfois assez spectaculaire (l’explosion de l’hélico), on sent que John Woo est passé par là et que ses heroic bloodshed ont désormais été vus dans le monde entier lorsque Seagal canarde tout le monde avec une uzi dans chaque main. Au départ, Piège en Haute Mer devait être encore plus violent, bien plus sombre, avec plus de scènes d’action. Mais comme le budget qui lui a été alloué était trop faible pour en faire ce qui était prévu, il a finalement changé petit à petit. Des touches d’humour y ont été injectées, avec par exemple ce personnage de la stripteaseuse qui sent clairement le rajout de dernière minute, pour donner le film qu’on connait aujourd’hui.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ De bons méchants charismatiques ♥ Des scènes d’action efficaces ♥ Une bonne mise en scène ♥ Un développement pas mis de côté |
⊗ Le personnage féminin pas exploité ⊗ Seagal ne sait vraiment pas jouer ⊗ Ultra basique malgré tout |
Bien que nous ne soyons pas dans du grand cinéma, Piège en Haute Mer est un bon blockbuster d’action comme on en faisait plein dans les années 90. On est dans du sous Piège de Cristal, certes, mais c’est un divertissement popcorn de qualité. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Neuf des acteurs de ce film, dont Tommy Lee Jones, sont revenus un an plus tard pour jouer dans le film Le fugitif (1993), également réalisé par Andrew Davis.
• L’un des plus grands problèmes auxquels l’équipe de production a été confrontée était de donner l’illusion que l’U.S.S. Alabama (U.S.S. Missouri dans le film) se trouvait au milieu de l’océan Pacifique alors qu’il était en fait amarré dans la baie de Mobile, en Alabama. Pour ce faire, l’équipe de production a créé une barge de 100 pieds de long et un cadre de 60 pieds de haut sur la barge, et a accroché un tissu noir géant sur le cadre. La barge « blackout » a été déplacée autour de l’Alabama en fonction des besoins pour masquer les bâtiments et les lumières de la ville.
Titre : Piège en Haute Mer / Under Siege
Année : 1992
Durée : 1h43
Origine : U.S.A
Genre : Die Hard nautique
Réalisateur : Andrew Davis
Scénario : J.F. Lawton
Acteurs : Steven Seagal, Gary Busey, Tommy Lee Jones, Erika Eleniak, Damian Chapa, Troy Evans, David McKnight, Lee Hinton, Patrick O’Neal, Glenn Morshower