Un scientifique a créé un virus capable de contrôler le comportement des personnes infectées. Le scientifique, aidé par un agent de la CIA corrompu, s’empare d’un sous-marin nucléaire et tente de vendre le virus au plus offrant. L’agent Chris Cody est alors envoyé en mission afin d’arrêter le scientifique. Mais une fois à bord, son équipe et lui s’aperçoivent que tout l’équipage du sous-marin est infecté par le virus.
Avis de Cherycok :
Anthony Hickox est un réalisateur qui s’est fait un petit nom chez les amateurs de séries B dans les années 80 / 90 avec des films comme Waxwork (1988) et sa suite Waxwork 2 (1992), Sundown (1989), Hellraiser III (1992) ou encore Full Eclipse (1993) avant de se perdre dans les DTV plus ou moins foireux tels que Payback (1995) ou encore Prince Vaillant (1997). A la fin des années 90 et dans les années 2000, ce n’est guère mieux, le bougre enchainant deux bobines avec un Dolph Lundgren qui ne sera pas arrivé à percer, Storm Catcher (1999) et Jill Rips (2000), des bousins avec Armand Assante (Judge Dredd, American Gangster) tels que Last Run (2001) ou Federal Protection (2002) et un machin avec Steven Seagal qui continue de tourner plusieurs films par an pour payer le trop plein de bouffe qu’il semble avoir besoin d’engloutir. Dans les années 2000, quand on te confie un film avec Seagal, c’est que tu es tombé bien bas. Et dans les années 2000, quand on te confie un film avec Seagal et que tu acceptes de le faire, c’est que les temps doivent être sacrément durs tant « Saumon plus très Agile » n’est déjà plus qu’une parodie de lui-même, au point que nos distributeurs français ont cru bon de renommer Submerged en Piège en Eaux Profondes histoire de surfer sur un des succès d’antan de Seagal, Piège en Haute Mer. Mais changer un titre ne fera pas de ce dernier un meilleur film, et surtout ce film est ce film à cause d’une production extrêmement compliquée.
Au départ, Anthony Hickox a écrit un scénario qui aurait pu être un The Thing dans un sous-marin. Lorsqu’on lui annonce que Steven Seagal rejoint le projet, il se dit, pourquoi pas, le rôle de capitaine alcoolique de l’engin pourrait bien lui aller. Et puis Seagal est arrivé, et tout est parti en cacahuète. La raison ? Quelques jours avant le tournage, il ne voulait plus jouer dans un film avec des monstres, et les brouilles ont commencé car, de un, il voulait que tout soit fait comme il l’entendait lui, et de deux, il fallait que toute l’équipe technique se plie à son planning à lui. Il s’est mis à dos le chorégraphe des combats Steve Griffin lors d’un combat encore Gary Daniels et lui. On ne sait pour quelle raison, il s’est mis à insulter la mère de Vinnie Jones et a dû s’échapper du tournage car Vinnie Jones l’a poursuivi autour du plateau avec un couteau dans l’optique de le planter. Ou encore, Seagal a tellement énervé le réalisateur que ce dernier, après avoir hurlé et pleuré, a donné un pistolet chargé au producteur Avi Lerner en lui demandant d’exploser la tête de Seagal. Seagal a tenté à moult reprises de faire virer Hickox, en vain car le producteur a tenu bon, mais Seagal a fini par se casser plusieurs jours du tournage (qui en a duré 31) et Hickox a dû terminer le film avec des doublures, avant que Seagal se repointe une semaine avant la fin en tournant quatre pauvres bouts de scènes. Balèze monsieur Seagal, balèze… D’autant plus que, ça y est, il est en mode panda, il a quasiment doublé de volume par rapport à ses premiers films et, moins il fait d’efforts, mieux c’est pour lui. Difficile de cacher qu’il ne peut presque plus faire d’arts martiaux, difficile de faire semblant de presque jouer, difficile de cacher son surpoids. La fin semble réellement être là, ce n’est plus possible de faire semblant, et malgré le reste du casting qui, sans forcément y croire non plus, fait ce qu’il peut, ça fait quand même peine à voir. Il porte des vêtements amples et est souvent dans l’ombre pour cacher sa corpulence ; lorsqu’on voit sa tête, il ne fait plus rien d’impressionnant et on comprend vite que c’est une doublure pour les plans larges (on commence à en avoir l’habitude). Alors que quelqu’un prenne beaucoup de poids, ça arrive et le but n’est pas de le dénigrer. Mais lorsqu’on a cette corpulence, il faut juste accepter qu’on n’est plus apte à faire des films de ce genre.
Le scénario est aussi con qu’il en a l’air, avec ce groupe de bad boys de la Marine (certains sortis de prison pour l’occasion) qui sont envoyés en Uruguay (bien que ce soit tourné dans les studios bulgares de Nu Image / Millennium Films) pour arrêter un scientifique fou qui a développé un dispositif pour faire du contrôle mental. Pourquoi ils envoient spécialement ces gars-là, on ne sait pas. Pourquoi le film s’appelle Submerged alors qu’il se déroule très peu dans un sous-marin, on ne sait pas non plus. En fait, on a l’impression que la partie centrale, qui se déroule dans le sous-marin, a été rajouté après coup, comme si quelqu’un s’était dit « Hey, mais les gars, le film s’appelle Submerged au fait ! ». Sauf que non, ça devait tout tourner autour de ce lieu avant que Seagal s’en mêle. Bref. Le scénario dans l’absolu est simple mais c’est du grand n’importe quoi, avec des trous gigantesques dans l’intrigue et des incohérences de partout (il n’y a pas de ruines Maya en Uruguay !). Alors, qu’est-ce qui sauve le film et qui fait qu’il a malgré tout un 4.5/10 et pas un 2/10 comme Le Protecteur (2004) ou L’Affaire Van Haken (2003). Eh bien il est très rythmé. Les scènes d’action sont nombreuses, et parfois assez funs, même si pas pour les bonnes raisons. Car oui, c’est parfois extrêmement ringard, voire carrément nanar. La plus mémorable étant celle où Seagal donne un coup de pied à un des méchants qui est éjecté à une 40aine de mètres plus loin, et que ce coup fait un bruit de grosse caisse pour accentuer l’effet. Fou-rire garanti. Mais ça file à 100 à l’heure, on passe d’un lieu à un autre, d’une scène d’action à une autre, et là où on pouvait reprocher aux derniers films de Seagal d’être avares en la matière, ici ce n’est pas le cas. Alors oui, les CGI sont foireux, que ce soit un sous-marin qui s’enfonce dans l’eau, un barrage qui cède ou des visions d’un des personnages dans une sorte d’enfer, mais ce n’est au final pas très important car la mise en scène énergique de Hickox et le côté stupide et bourrin de l’action compensent aisément ce problème.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Très bien rythmé ♥ Le côté bourrin assumé ♥ Des scènes sincèrement nanar |
⊗ Scénario aux fraises ⊗ Des incohérences ⊗ Un Seagal qui n’en a plus rien à foutre ⊗ Gary Daniels sous exploité ⊗ Les CGI |
Piège en Eaux Profondes aurait pu être un naufrage absolu, à cause d’un Steven Seagal qui a fait sa diva durant la production et qui a tout foutu en l’air, mais il est sauvé de la catastrophe grâce à de très nombreuses scènes d’action qui permettent de ne pas s’ennuyer.. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• C’est l’un des premiers films dans lequel Steven Seagal a pris du poids de manière significative. Dans un dossier de presse uruguayen pour la sortie de ce film en vidéo directe, lors de sa première au vidéoclub local, Seagal est décrit comme « Son apparence est proche de celle de Butterball, un ennemi cénobite du film Hellraiser ».
• Piège en eaux profondes a, à l’époque de sa sortie, provoqué des réactions irritées en Uruguay pour la manière fantaisiste dont le pays y est représenté. Dans le scénario du film, l’Uruguay apparaît comme une République bananière dirigée par un dictateur..
Titre : Piège en Eaux Profondes / Submerged
Année : 2005
Durée : 1h36
Origine : U.S.A / Bulgarie
Genre : De Saumon agile à Panda Bouffi
Réalisateur : Anthony Hickox
Scénario : Anthony Hickox, Paul de Souza
Acteurs : Steven Seagal, Christine Adams, William Hope, Nick Brimble, Vinnie Jones, Alison King, P.H. Moriarty, Gary Daniels, Ross McCall, Stephen Taylor, Adam Fogerty