[Film] Petits Meurtres à l’Anglaise, de Jonathan Lynn (2010)

Victor Maynard, un assassin vieux et solitaire, vit pour satisfaire sa formidable mère Louisa. Sa routine professionnelle est interrompue quand il se trouve attiré par l’une de ses prochaines victimes, Rose. Il épargne sa vie et obtient inopinément un jeune apprenti dans le processus, Tony.


Avis de Cherycok :
Présenté au Festival de Beaune 2010, Petits Meurtres à l’Anglaise (Wild Target en VO, paie ta traduction…) est le remake de Cible Émouvante, film français de 1993 réalisé par Pierre Salvadori avec Jean Rochefort. Cette nouvelle version reprend les mêmes protagonistes, le même pitch, mais à la sauce « so british » avec tout ce que cela implique de personnages délurés, d’humour noir et décalé, et de flegme anglais. Même si on est loin des grands films britanniques du genre, force est de constater que, avec son excellent casting et ses scènes souvent croustillantes, le dernier film en date du réalisateur de Mon Voisin le Tueur (1999) est un très sympathique divertissement, pétillant, léger et amusant.

Très bon casting donc, et il est l’élément central de ce film au scénario finalement très classique. Le toujours excellent Bill Nighy (Pride, Hot Fuzz) incarne Victor Maynard, le plus grand tueur à gage d’Angleterre, un homme discret, raffiné, implacable, très vieux jeu, vieux garçon, vivant encore sous la coupe de sa mère qui tient un book de tous les meurtres commis par son fils. Car chez les Maynard, le métier se transmet de père en fils et il faut être fier de l’héritage laissé par ses anciens. A ses côtés, on retrouve la jolie Emily Blunt (Sicario, Wolfman) qui interprète Rose, une voleuse insouciante, immature, incontrôlable et délurée dont Victor va tomber amoureux. Et pour compléter le trio de tête, le personnage de Tony joué par le talentueux Rupert Grint (Harry Potter, Moonwalkers), un jeune fumeur de joints un peu paumé et naïf. Sauf que voilà, lorsque la tête de Rose est mise à prix suite à une vente de faux tableau qui tourne mal, que Victor tombe amoureux d’elle alors qu’il est embauché pour la tuer, qu’ils se retrouvent poursuivis par deux tueurs et que Tony se retrouve mêlé à tout ça par le plus grand des hasards alors qu’il n’a rien à voir là-dedans, on voit bien arriver l’enchainement de quiproquos et de situations absurdes pour notre plus grand plaisir. Car en plus, les personnages secondaires ne sont pas en reste avec en tête de liste Martin Freeman (Le Hobbit, Le Dernier Pub Avant la Fin du Monde) en tueur psychopathe, son acolyte un peu limité Geoff Bell (RocknRolla, Solomon Kane), Eileen Atkins (Wolf, The Hours) en maman un peu trop à cheval sur les principes et adepte du fusil de chasse, ou encore Rupert Everett (Dellamorte Dellamore, Le Mariage de Mon Meilleur Ami) en acheteur véreux de tableaux volés ayant sous sa coupe tout un tas de sbires maladroits et nous sortant sans doute la meilleure réplique du film : « Je ne suis pas un gangster, mais j’ai fait vingt ans dans l’immobilier, rien ne m’arrête. »

C’est vrai que Petits Meurtres à l’Anglaise ne propose au final rien de bien nouveau. La mise en place de l’histoire et la manière dont le scénario est construit sentent le déjà-vu à plein nez et l’ensemble reste assez prévisible du début à la fin. La mise en scène non plus n’a rien de transcendant. Certes c’est carré, c’est propre, joli, mais pas de réelle folie en termes de photographie ou de mouvements de caméra osés. Mais la jolie brochette d’acteurs porte le film sur ses épaules et les situations cocasses et loufoques s’enchainent sans réel temps mort. L’ensemble y est assez bon enfant et même si on ne rit jamais aux éclats, le sourire lui ne nous quitte que très rarement. La légèreté assumée du film se ressent à chaque instant et c’est une de ses forces. Même les quelques rares scènes un peu plus action possèdent ce potentiel comique dont les anglais ont le secret. La course poursuite en voiture (Austin mini vs grosse Audi) en est l’exemple même tout comme l’excellent quiproquo « musclé » au parking dans la première partie.
Malgré la courte durée du film, 1h38 générique compris, Jonathan Lynn arrive à développer ses personnages et on voit bien leur évolution, les chemins sentimentaux qui se tracent, une possible paternité qui s’ouvre pour Victor Maynard, un changement de perception de la vie pour la jolie Rose,… Dommage qu’il n’en soit pas de même avec les personnages secondaires qui parfois sont abandonnés en cours de route (celui de Rupert Everett par exemple).

LES PLUS LES MOINS
♥ Les acteurs
♥ Léger et frais
⊗ Rien de transcendant
Petits Meurtres à l’Anglaise ne révolutionne rien. Il reste néanmoins une très sympathique comédie au charme british indéniable et rien que pour ça, il vaut le coup d’œil.



Titre : Petits Meurtres à l’Anglaise / Wild Target
Année : 2010
Durée : 1h38
Origine : Angleterre / France
Genre : Tueur à gage so british
Réalisateur : Jonathan Lynn
Scénario : Lucinda Coxon, Pierre Salvadori

Acteurs : Bill Nighy, Emily Blunt, Rupert Grint, Rupert Everett, Eileen Atkins, Martin Freeman, Gregor Fisher, Geoff Bell, Rory Kinnear, Duncan Duff, Graham Seed, James O’Donnell

 Petits meurtres à l'anglaise (2010) on IMDb








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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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