[Film] Petits Cauchemars Entre Amis, de Matt Cooper, Martin Kunert et David Semel (1997)

Un groupe d’adolescents, coincés dans une forêt à la suite d’un accident de voiture, se raconte trois histoires effrayantes autour d’un feu, en attendant les secours.


Avis de John Roch :
Dans la catégorie films à sketchs complètement oubliés, voici Campfire Tales, celui de 1997 et non pas son homologue daté à 1991, sorti en France sous les titres passe partout et un peu moisis Petits Cauchemars entre Amis et Mort de Peur. Non pas que ce film, qui a tout du métrage horrifique post-Scream destiné aux adolescents sans trop leur en montrer ni vouloir réellement leur faire peur, mérite un statut de culte ou une reconnaissance soudaine, mais fait bien le job le temps d’une heure trente un jour de pluie ou lors d’une pause dèj qui se conclut par une pause clandestine histoire d’arriver au bout. Campfire Tales n’a rien de révolutionnaire, il s’agit d’une anthologie horrifique se basant sur des légendes urbaines, ou creepy pasta dans le monde 2.0, reliées par un fil rouge. A la barre, trois réalisateurs : Matt Cooper, Martin Kunert, et David Semel. Mon premier n’aura rien réalisé de notable par la suite, mais a produit l’Ultime Souper deux ans plus tôt. Mon deuxième n’aura guère fait mieux, si ce n’est avoir créé Fear, un genre d’émission de téléréalité horrifique, pour MTV. Mon troisième a, quant à lui, fait carrière en tant que producteur exécutif sur des séries telles que Heroes, Dawson ou Dr. House. Mon tout dirige un jeune casting ayant fait carrière par la suite à la télé ou au cinéma, composé de James Marsden (le Cyclope des X-Men, Sonic), Amy Smart (L’Effet Papillon, Hyper Tension 1 et 2), Christine Taylor (Dodgeball, Zoolander 1 et 2), Ron Livingston (Band of Brothers, Conjuring), ou encore Christopher Masterson (Malcolm). Un casting fort sympa donc, rempli d’acteurs encore à leurs débuts que l’on aura vu au moins une fois ailleurs, au service de cinq histoires.

Passons rapidement sur la première histoire, basée sur l’histoire ultra rabâchée du couple parti se faire des câlins loin de tout pendant qu’un tueur avec un crochet à la place de sa main rode dans les environs. Pas très utile, ni très bien réalisé, ni original (l’histoire est reprise tel quel), ce sketch se passant dans les années cinquante est là avant tout pour rappeler que peu importe la génération, les légendes urbaines restent les mêmes. Changement de génération justement pour le fil rouge de Campfire Tales qui se déroule de nos jours (enfin de nos jeunes jours, en 1997 donc), dans lequel quatre amis vont se planter en bagnole au milieu de nulle part en rentrant d’un concert. N’ayant rien de mieux à faire, ils se font un petit feu de camp et vont se raconter tour à tour trois histoires effrayantes pour se tenir éveillés (la série Fais-Moi Peur n’est pas loin), pendant qu’une présence rode et semble se rapprocher d’eux. Les fils rouges dans les anthologies, c’est rarement ce qu’il y a de meilleur. [Spoiler] Celui-ci ne déroge pas à la règle et se révèle de prime abord anecdotique, mais est doté d’un twist final qui fonctionne encore bien et qui était peu courant à son époque, en tout cas avant qu’un certain réalisateur ne le démocratise en faisant voir à un gamin des gens qui sont morts [Fin de spoiler]. La seconde histoire est, quant à elle, une variation de la légende urbaine du tueur fou de la forêt, celle où une femme entend un bruit étrange venant du haut de sa voiture, bruit des pieds de son mari assassiné et pendu, à la sauce Loup-Garou. Là encore, Campfire Tales ne fait pas d’étincelles, ce sketch est trop long pour ce qu’il raconte, réalisé sans éclat et à la photographie très sombre qui fait office de cache misère dès lors qu’il s’agit de ne pas montrer le Lycanthrope, et vu le peu que l’on en voit, ce n’est finalement pas un mal. Reste néanmoins que le résultat n’est pas catastrophique pour autant et se suit sans déplaisir.

Plus intéressant, le troisième sketch se base sur la légende urbaine « people can lick too », assez peu connue chez nous, qui a pour personnage principal une enfant de 11 ans qui discute avec ce qu’elle pense être une fille de son âge sur internet, qui se révèle être un pédophile qui va lui rendre une petite visite la veille de ses douze ans alors qu’elle est seule chez elle avec son chien. Campfire Tales tient ici son meilleur segment, duquel se dégage une ambiance particulière quoi que déjà vue, voire malsaine lorsque le réalisateur met en parallèle le pédophile qui s’introduit dans le domicile de la pré-adolescente, qui elle n’est vêtue d’une simple serviette et essaye les tenues sexy de sa grande sœur. Quant au final, si l’on est étranger à la légende urbaine dont est tirée ce sketch, les frissons sont garantis tant ce moment est perturbant. Pour finir, la dernière histoire ne semble pas être basée sur une légende urbaine en particulier. Dans celle-ci, un motard dont la destination est inconnue même pour lui-même tombe en panne à proximité d’une maison dans laquelle habite une femme et son père parti s’occuper de son bétail. Une idylle s’installe entre eux alors que ce dernier rentre à la maison. Ce segment conclue bien Campfire Tales, et amène pas mal d’idées qui ne sont pas exploitées de par sa courte durée. Il y avait pourtant plus à faire avec cette histoire d’amour entre un humain et un fantôme qui revit toutes les nuits son assassinat. Le montage fait en grande partie la réussite du segment, mêlant passé et présent en répétant les évènements comme un disque rayé répète à l’infini la même boucle de chanson, bien que le twist soit un brin incompréhensible. Deux sketchs faibles pour deux réussis, et un fil rouge en demi-teinte sauvé par son twist, Campfire Tales mérite donc la moyenne. En dehors de ce ratio, le métrage aurait gagné à être plus adulte et à donner un peu plus de consistance à ses scènes horrifiques (deux petites scènes gores discrètes et c’est tout), ou à miser un peu plus sur l’ambiance car, passé le troisième sketch, on ne peut pas dire que le film dans sa globalité fasse bouger le trouillomètre. Reste un petit film à découvrir si vous aimez les légendes urbaines et les films à sketchs.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le troisième sketch
♥ Le casting sympa
♥ Le twist du fil rouge, remis dans son époque, fonctionne
♥ Globalement c’est un film à sketch sympathique
⊗ C’est principalement destiné aux ados.
⊗ Les deux premier sketch, pas top
⊗ Si vous êtes coutumier des légendes urbaines, vous connaissez déjà le film.
⊗ Un coté horrifique absent, tout comme l’ambiance à quelques exceptions près
Petits Cauchemars Entre Amis est un film d’horreur typique de la fin des années 90, principalement destiné aux adolescents et mettant la pédale douce sur l’horreur. Reste un excellent troisième sketch et un film qui dans sa globalité n’est pas transcendant, mais reste d’honnête facture.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film aurait dû être exploité en salle mais a fait l’objet d’une unique projection avant de finir en DTV.



Titre : Petits cauchemars entre amis / Mort de peur / Campfire Tales
Année : 1997
Durée : 1h28
Origine : U.S.A
Genre : Anthologie
Réalisateur : Matt Cooper, Martin Kunert et David Semel
Scénario : Matt Cooper, Martin Kunert et Eric Manes

Acteurs : James Marsden, Amy Smart, Christopher Masterson, Jay R. Ferguson, Christine Taylor, Kim Murphy, Glenn Quinn, Ron Livingston

 Petits cauchemars entre amis(1997) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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