
Wendy Darling tente de sauver son frère Michael des griffes du maléfique Peter Pan
Avis de John Roch :
Les personnages tombés dans le domaine public sont en passe de devenir la nouvelle machine à cash de la production horrifique. Ces projets opportunistes n’ont qu’a être annoncés pour créer le buzz et faire rentrer dans les caisses du pognon pour un investissement moindre. C’est ce qui est arrivé à Winnie The Pooh : Blood And Honey, qui a amassé 7 millions de dollars à travers le monde pour un investissement de 100,000 billets. Le film n’a pas été qu’un succès, il est également le point de départ du TCU, ou Twisted Childhood Universe. Le concept est le suivant : profiter du domaine public dans lequel les œuvres destinées aux enfants tombent pour en faire des revisites horrifiques. Un univers qui a mal démarré avec Winnie The Pooh : Blood And Honey, suivi de sa suite, auxquels s’ajoutent Peter Pan’s Neverland Nightmare, Bambi: The Reckoning, Pinocchio Unstrung et un film réunion : Poohniverse: Monsters Assemble. Et ce n’est que la phase 1, il est prévu par la suite des métrages mettant en scène Blanche Neige, La Belle au bois dormant ou encore Mary Poppins. On verra bien si les Anglais de Jagged Edge Production et de ITN iront au bout de leur idée, le box-office aura sûrement son mot à dire puisque visiblement le soufflet est en passe de retomber. En témoigne les recettes du troisième film du TCU: Peter Pan’s Neverland Nightmare, qui sont très loin d’être aussi mirobolante que celles de Winnie The Pooh avec un peu plus de 300,000 billets, pour un investissement similaire.
De quoi calmer certaines ardeurs, ce qui n’est pas un mal en soi car il y a beaucoup trop de films qui surfent sur cette vague, pour des résultats pour le moment pas très heureux de manière générale. Ceci dit, certains s’en tirent mieux que d’autres, c’est le cas de cette relecture glauque de Peter Pan qui si elle n’est pas un indispensable, peut donner espoir sur quelques titres qui pourraient faire preuve d’un minimum de qualités. Le réalisateur de la chose, Scott Chambers, n’a retenu qu‘une chose du conte original qu’il a toujours trouvé inquiétant : Peter Pan entre dans les chambres d’enfants endormis pour les emmener à Neverland. Il n’en fallait pas plus pour accoucher d’un script dans lequel Peter Pan est un camé tueur d’enfant qui s’imagine emmener dans un monde meilleur et où la fée clochette est une captive souffrant du syndrome de Stockholm qui se shoote à l’héroïne. Quant à Wendy, elle part à la recherche de son petit frère kidnappé par Peter Pan. Il y a le Capitaine Crochet aussi, mais c’est un peu n’importe quoi et son intégration à l’histoire est plus là en tant que passage obligé que réellement pertinente. De toute manière, l’univers de Peter Pan n’est rien d’autre qu’un skin puisque le film qui parle vaguement de non-binarité et d’addiction à la drogue aurait parfaitement pu fonctionner sans, bien qu’il faille avouer que l’emballage fait nettement moins accessoire que Winnie The Pooh, ça fonctionne même bien mieux.
Et ce n’était pas gagné d’avance avec ce mélange de Pennywise et du Joker de Heath Ledger, mais plus le film avance, plus Scott Chambers arrive à faire quelque chose de son personnage dans une ambiance par moments surprenamment malsaine. La brutalité des meurtres surprend aussi, les personnages prennent chers dans des scènes au gore parfois assez méchant. Si le scénario manque parfois de cohérence, que c’est un brin longuet, qu’il y ait des jump scares moisis prévisibles à des kilomètres et que rien n’y fait, ça reste un film opportuniste, Peter Pan’s Neverland Nightmare coche pas mal de bonne cases et se révèle être un film d’horreur loin d’être parfait mais sympathique à suivre au casting qui y croit, aux images qui techniquement sont tout à fait acceptables au vu du budget et à l’ambiance glauque. Reste à savoir comment se TCU va se faire croiser les personnages tombés dans le domaine public cuisinés à la sauce horrifique car en dehors d’une fin bien entendue ouverte, alors que ce n’était pas nécessaire, et un easter egg tout pourri, rien ne semble lier ce nouvel univers étendu qui commence à tout doucement monter en qualité, toute relative soit-elle. On verra bien de toute façon, il ne faudra pas attendre longtemps pour le quatrième film du TCU puisque Bambi: The Reckoning est déjà sorti dans les salles de l’autre coté de la manche…
LES PLUS | LES MOINS |
♥ L’ambiance par moments glauque ♥ C’est parfois assez méchant ♥ Vu le budget, techniquement ce n’est pas horribleDes scènes gores qui font le job ♥ Des scènes gores qui font le job |
⊗ Ça manque parfois de cohérence ⊗ Les jump scares ⊗ C’est un peu long des fois ⊗ Ça reste malgré tout un film opportuniste |
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Contre toute attente, Peter Pan’s Neverland Nightmare coche pas mal de bonnes cases et se révèle être un film d’horreur loin d’être parfait mais sympathique. |
Titre : Peter Pan’s Neverland Nightmare
Année : 2025
Durée : 1h29
Origine : Angleterre
Genre : TCU
Réalisateur : Scott Chambers
Scénario : Scott Chambers et J.M. Barrie
Acteurs : Megan Placito, Martin Portlock, Kit Green, Peter DeSouza-Feighoney, Teresa Banham, Olumide Olorunfemi, Campbell Wallace, Nicholas Woodeson