Plusieurs amis se retrouvent bloqués à l’intérieur d’un nightclub tandis qu’une des employées est contaminée par un étrange liquide, faisant pousser un parasite à l’intérieur de son corps.
Avis de Rick :
Voir des artistes des effets spéciaux passer à la mise en scène, ça ne date pas d’hier. Déjà dans les années 80 et 90, on pouvait citer Tom Savini qui réalisa le remake de La Nuit des Morts-Vivants, Stan Winston qui fit Pumpkinhead ou encore Chris Wallas qui réalisa La Mouche 2. De nos jours, la pratique continue, et régulièrement, des gars des effets spéciaux passent à la mise en scène. Robert Kurtzman (Wishmaster), Gary Jones (Spiders, Crocodile 2), Robert Hall (Fear Clinic, Laid to Rest)… La liste est longue. Et à présent, c’est Tim Martin qui s’y colle. Son CV niveau effets spéciaux est long, de Jurassic Park 3 à la saga Spider-Man, en passant par Apocalypto ou The Thing en 2011. Et ça tombe bien, car s’il réalise des effets spéciaux de maquillage sur The Thing en 2011 (qui seront malheureusement souvent remplacés par des CGI en post production, merci la Universal), en 2012, il reprend le même concept pour se lancer à la mise en scène avec Parasitic. Oui, un parasite alien qui contamine le corps des humains. Original n’est-ce pas ? Bon, et est-ce que Tim Martin, réalisateur scénariste et producteur du film réussit-il son pari ? Et ben putain non. Parasitic est sans difficulté un des pires films que j’aurais vu ces derniers temps. Et pourtant j’en aurais bouffé de la série B, et même du nanar parfois amusant, parfois moins. Mais Parasitic fait fort pour être détestable à quasi tous les niveaux. Chapeau Tim Martin.
Pourtant, il avait toutes les bonnes cartes en main. Les bonnes cartes ? Oui ! Déjà, une unité de lieu, un lieu unique permettant à la fois d’économiser de l’argent et du temps de tournage. Un nombre d’acteurs réduit également, permettant de mieux les développer. Ajoutons à cela la volonté de ne pas utiliser de CGI, ce qui est toujours un excellent point, mais aussi la présence d’un monstre donc. Puis si on en croit la pochette, des filles en tenues sexy (et même des boobs dans le film). Et puis merde, un Blu-Ray import allemand neuf à 4 euros sur Amazon, ben, j’ai été faible, j’ai foncé. Et je n’aurais pas du. Car que ce soit devant la caméra ou derrière, en technique pure, en éclairage, en écriture, en interprétation, tout sent le néant absolu dans Parasitic. Pire que ça même. L’histoire, bon classique donc, plusieurs personnes enfermées dans un nightclub pendant qu’un des leur, contaminée par un parasite, va les chasser et les contaminer les uns après les autres. Rien de nouveau, mais il y a toujours matière avec une telle base à se faire plaisir, au choix, en tension ou en effets spéciaux. Et comme en plus ça ne dure que 1h19, je voulais y croire, et au moins me détendre devant. Mais dès l’introduction, on comprend que ce film ne sera que déception. Oui, en une scène, tous les défauts de l’œuvre ou presque sont compilés.
Le budget n’était certes pas bien élevé, mais on a l’impression que Tim Martin a absolument tout balancé pour les effets spéciaux et la location du lieu de tournage qu’il a du embaucher ses potes pour devenir acteurs et actrices. Pas étonnant de voir sur IMDb que la plupart n’ont rien fait d’autre. Il a du également oublier que faire un film, c’était savoir éclairer son décor et ses personnages. Ici, on alterne le baveux et le pas assez éclairé. Et comme le tournage a été fait avec une caméra numérique, sans doute bas de gamme, on a du bruit partout. Pour ceux qui ne le savent pas, le bruit, c’est le grain quand on tourne en numérique, souvent ignoble, envahissant et crade. Le son ? Pas mieux, puisqu’on a l’impression d’assister à une prise de son catastrophique amplifiée par un mixage aux fraises. Oui, les bruitages et la musique sont archi forts, et les dialogues parfois inaudibles, faisant qu’il faut parfois jouer avec la télécommande pour augmenter et baisser le son. On passera donc sur le jeu d’acteur catastrophique comme mentionné plus haut, en rajoutant juste qu’ils ne sont pas aidés par des dialogues catastrophiques eux aussi. Les vannes pourries fusent, ça parle de sexe, et quand ça ne parle pas, tient allez, un peu de nudité et une scène de sexe fera l’affaire. Le tout pas aidé par un manque total de naturel.
Il faudra les voir jouer la panique en gesticulant dans tous les sens, ou bien s’exclamer en récupérant une lampe torche qui n’éclaire de toute façon absolument rien du tout. Bon, là normalement, on arrive au moment où vous me dites que l’on ne regarde pas un film d’horreur pour les acteurs, ou l’histoire, où ses prétendues qualités artistiques, surtout quand il s’agît d’un minuscule budget. Certes oui, mais le souci, c’est qu’en plus d’avoir tous ces défauts et de mettre un sacré paquet de temps avant de vraiment démarrer, les effets spéciaux sont rares et la plupart des scènes sont hors champ. On a comme un petit sentiment de s’être fait arnaquer donc. Surtout quand on nous offre une super invasion et que l’arme ultime des personnages pour les affronter (et les tuer, car ça marche) sera une guitare électrique. Au final, le seul moment qui se fait généreux, c’est la scène finale, la seule scène dont sont issues les photos pour vendre le film. Non vraiment, restez éloignés le plus possible de Parasitic. Je vois souvent des gens s’exclamer au moindre film « c’est le pire film de tous les temps », et souvent, je peut toujours trouver quelque chose à sauver, que ce soit une scène, un travail propre visuellement, une superbe bande son. Dans Parasitic, c’est vraiment le néant, la mort absolue.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ La pochette et le prix | ⊗ Le néant cinématographique absolu ⊗ Chiant ⊗ Mal joué ⊗ Mal éclairé ⊗ Scénario vide et longuet ⊗ Peu d’effets spéciaux |
Parasitic, c’est ce qui ce fait de pire dans le cinéma de genre. Long, vide, nul à tous les niveaux. Même avoir la grippe est plus agréable. Même la gastro est plus agréable ! |
Année : 2012
Durée : 1h19
Origine : U.S.A.
Genre : Une torture
Réalisation : Tim Martin
Scénario : Tim Martin
Avec : Camille Balsamo, Amanda Beck, Carrie Carnes, Miguel de la Rosa, Isle Gallagher, Dan Gill et Bianca Holland
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