Après la soudaine disparition de sa fille, Lee, un policier de Hong Kong, se rend en Thaïlande pour la retrouver avec l’aide de l’inspecteur Chui Kit.
Avis de Rick :
La saga SPL, renommée Killzone en Amérique, ne veut pas mourir. Mais pourquoi pas après tout. Car le premier SPL, datant déjà de 2005, réalisé par Wilson Yip et avec Donnie Yen, Simon Yam et Sammo Hung, c’était une méchante claque. Un polar ultra sombre, avec des combats vifs et brutaux chorégraphiés par Donnie Yen himself à l’époque où il ne se laissait pas aller. Puis il y a eu SPL 2 en 2015. Une fausse suite tardive et étonnante. Cheong Soi (Motorway, Dog Bite Dog) récupérait la mise en scène, Simon Yam revenait dans un autre rôle, Tony Jaa rejoignait le casting, et si c’était un poil moins bon, ça restait un polar plutôt sombre et réussi, avec des scènes d’action certes un poil moins brutale et plus aérienne (ah les filins), mais ça restait tout à fait recommandable. Voir par moment très bon. On croyait donc avoir fait le tour de la saga, mais voilà qu’en 2017 débarque Paradox, ou SPL Paradox, une seconde fausse suite. Était-il utile de faire un troisième opus pour que SPL devienne une trilogie ? Absolument pas, surtout que Paradox, tout comme le second opus, n’a quasi aucun lien avec son ainé, si ce n’est quelques thèmes, et une intrigue légèrement similaire au second opus. Encore une fois, voilà que le film délocalise en Thaïlande, Tony Jaa est présent dans un autre rôle comme pour faire le lien avec le second opus, Louis Koo, Gordon Lam et Ken Lo rejoignent le casting, et Wilson Yip revient à la mise en scène après avoir signé Ip Man 3. Est-ce que le retour de Yip à la barre ramène le film vers des horizons proches du premier métrage ? Oui et non. Alors Paradox, c’est l’histoire de Lee, un flic de Hong Kong à la recherche de sa fille disparue en Thaïlande. Louis Koo joue le flic aux méthodes brutales, il sera aidé sur place par d’autres flics (dont Tony Jaa), et va forcément tomber sur une histoire de vente d’organes illégale et bien sombre. Et qui dit Thaïlande dit que l’on va forcément retrouver dans un second rôle Vithaya Pansringarm, la révélation de Only God Forgives que les films Asiatiques adorent maintenant nous mette dans des seconds rôles (comme dans Lupin III de Kitamura).
Alors, ne tournons pas autour du pot, ce Paradox est bon, voir même très bon par moment. On sent que le retour de Wilson Yip à la barre joue en la faveur du film, et que l’équipe a voulu, à quelques rares moments près, revenir à une action beaucoup plus réaliste et moins aérienne comparé au second opus. Et avec une base pourtant similaire au second film avec ce trafic d’organes, Yip parvient à intéresser sur la durée du métrage (1h40). Alors on ne va pas mentir pour autant, martialement parlant, c’est moins bon que dans SPL 1 et 2. Il faut dire que là où SPL mettait en avant Donnie Yen et Sammo Hung, et que le second mettait en avant Tony Jaa, c’est ici Louis Koo qui est en avant, et martialement, ça ne vaut pas la même chose. Cependant, le côté se voulant bien plus réaliste du film joue en la faveur de ce choix, et le retour de Sammo Hung aux chorégraphies confirme ce choix. Les scènes d’action de Paradox, rares cependant, ont ce petit quelque chose qu’il manquait parfois au second opus. Un côté plus violent, plus viscéral dans la violence dépeinte. Les enchaînements sont moins complexes, plus réalistes, et les échanges de coups sont donc forcément plus rapides, mais le côté viscéral lui explose, surtout que Louis Koo, passant de père désespéré à être avide de vengeance est parfait dans le rôle. On n’échappera pas à quelques moments un poil too much, comme lors d’une chute sur un toit qui essaye d’en faire des tonnes pour une raison inconnue alors que le reste du film se veut extrêmement sobre à ce niveau, mais qu’importe, pour peu que l’on adhère à l’ambiance résolument froide du titre, on fermera les yeux sur cet écart.
Les chorégraphies, sans être révolutionnaires, font le boulot, et la caméra de Wilson Yip parvient à les mettre en valeur, même lors d’affrontements dans des lieux extrêmement petits, comme un appartement ridicules. Quelques plans seront mêmes virtuoses. Au niveau du reste, on se retrouve la plupart du temps devant un polar assez classique, mais plutôt bien mené pour intéresser sur toute la durée, avec déjà un casting qui fait plaisir (revoir Ken Lo dans un petit rôle de flic magouilleur), et une noirceur pas inédite dans la saga mais qui semble aller plus loin dans son final, désespéré et noir au possible, comme la saga nous y a souvent habitué. Et le bon point pour le film, c’est que même dans ses moments les plus durs ou les plus dramatiques, jamais le film ne tente d’en faire trop, restant sobre et laissant tout simplement les acteurs, en particulier Louis Koo, s’exprimer devant la caméra. Il fait de l’excellent travail. En fait, c’est tout le paradoxe (oh oh oh) du film. Il fait super bien le boulot, à tous les niveaux (combats, technique, interprétation, noirceur du récit), mais arrivé au troisième opus sur les mêmes thèmes, avec le même ton noir, on en vient à se dire que ça tourne peut-être quand même un peu en rond. Dans tous les cas, Paradox permet de clore la trilogie (enfin, je l’espère) de belle manière, livrant trois films bien différents stylistiquement parlant, bien que toujours sombres et noir de chez noir, mais qui se tiennent tous.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Un casting solide ♥ Un film très noir ♥ Des scènes d’action assez viscérales |
⊗ Une petite redite ? |
Paradox est un très bon polar made in Hong Kong, avec des scènes d’action assez viscérales bien que peu nombreuses et parfois limitées, et porté par un très bon casting. Ça ne réinvente pas le genre, et en tant que troisième film de la saga SPL, ça s’essouffle, mais ça reste tout à fait recommandable. |
Titre : Paradox – Saat Po Long : Taam Long – SPL Paradox
Année : 2017
Durée : 1h41
Origine : Hong Kong
Genre : Policier
Réalisation : Wilson Yip
Scénario : Nick Cheuk et Lai-Yin Leung
Avec : Louis Koo, Yue Wu, Ka Tung Lam, Chris Collins, Tony Jaa, Jacky Cai, Ken Lo, Hanna Chan et Vithaya Pansringarm
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