Deux astronautes, le Lieutenant Payton et le Caporal Bower, se réveillent dans leur gigantesque vaisseau spatial après un long séjour en hyper-sommeil. Désorientés et plongés dans le noir, ils ne se souviennent ni de leurs identités ni de leur mission. Les seuls sons qui leur parviennent sont des vibrations provenant du coeur du vaisseau. Le Caporal Bower part en exploration et ne tarde pas à découvrir quelques survivants qui vivent cachés, traqués par d’effroyables créatures. Ensemble ils vont essayer de découvrir ce qui s’est réellement passé lors de cette mission…
Avis de Cherycok :
Le fait de voir Paul W.S. Anderson au générique d’un film, que ce soit au poste de réalisateur ou de producteur, fait dresser les cheveux sur la tête de bon nombre de cinéphiles tant le bonhomme n’est guère apprécié de toute une population, dénonçant son cinéma extrêmement basique en terme de divertissement. Sauf que moi, et je n’ai pas peur de le crier haut et fort, j’aime ce cinéma très primaire, uniquement fait dans le but de divertir le spectateur sans rien chercher de plus à coté. Et du coup, des films comme le bourrin Deathrace, le très fun Dead or Alive, le raté mais attachant Soldier, le finalement assez fidèle Mortal Kombat, ou encore le ridiculement nanar Les Trois Mousquetaires, et bien moi je dis oui et encore oui ! Du coup, je me suis lancé dans son Pandorum, pondu par un certain Christian Alvart, réalisateur allemand qui s’est fait connaitre avec son excellent Antibodies.
Tourné quasi exclusivement en Allemagne, Pandorum s’est littéralement vautré au box office US, récoltant la plus part du temps des critiques négatives de la presse spécialisée et sur la toile, n’arrivant même pas à rentrer dans son faible budget de 33M$ (tout est relatif), engendrant à peine 20M$ dans le monde entier. Après visionnage, j’avoue ne pas comprendre ce lynchage auquel le film a eu droit car, malgré des défauts évidents, Pandorum s’impose clairement comme un huis-clos spatial très efficace et très divertissant, arrivant à maintenant le suspense et tenir le spectateur en haleine jusqu’au twist final réussi.
Pour définir Pandorum, on pourrait parler d’un croisement entre les films Alien, Mad Max 2, Pitch Black, Descent, le tout saupoudré d’un peu (beaucoup ?) de Event Horizon de… Paul W.S. Anderson ! Comme quoi, on ne se refait pas. Mais au final, alors qu’on aurait pu avoir affaire à une bouillie indigeste, le mélange est très homogène et les plus joueurs d’entre nous auront même l’impression que le réalisateur est un grand fan du jeu vidéo Dead Space.
Pandorum est clairement prenant. L’action a beau se situer exclusivement à l’intérieur du vaisseau, assez immense et aux nombreuses pièces tout de même, les lieux sont assez diversifiés pour que le film ne devienne pas redondant. Cuisine, dortoirs, réacteur, conduits d’aération et j’en passe, Christian Alvart s’amuse à nous perdre dans son vaisseau et maintient la pression jusqu’au final grâce à des créatures réellement inquiétante car semblant invincibles avec leur force surhumaine, leurs mouvements ultra rapides et soif de chasser en meute du sang frais .
Malgré un scénario un peu casse gueule mêlant deux histoires se rejoignant à la fin, la réalisation est assez énergétique pour ne jamais ennuyer, enchainant les phases calmes d’exploration du vaisseau ou de discussion entre les différents personnages, avec des scènes d’action efficaces quoi que parfois un peu brouillonnes dans la première moitié du film avec leur montage très cut et sa caméra très (trop ?) mobile afin de garder le mystère autour des créatures en ne divulguant que très rapidement leur look.
Mais l’ambiance inquiétante est bien là. Les personnages ont beau sembler pour certains un peu clichés comme par exemple celui interprété par le champion de MMA Cung Le qui comme tout bon asiatique dans le cinéma américain se doit de faire des arts martiaux, certains sont plus intéressants qu’ils n’y paraissent comme celui de l’impeccable Ben Foster ou de la ravissante Antje Traue vue depuis dans le Man of Steel de Zack Snyder, ou fun et barré comme celui campé par un Eddie Rouse (23, Délire Express) excellent en cuisinier aux plats assez douteux… Dennis Quad s’en sort correctement, mais il est clairement en dessous du reste du casting.
On pourra clairement reprocher au film se s’essayer à un pseudo discours métaphysique et de ne pas avoir réellement une identité bien à lui, il n’en reste pas moins que Pandorum mêle habilement les genres et sait se montrer très divertissant et surtout très efficace dans son genre. Pour moi, injustement boudé et vraiment bon.
Titre : Pandorum
Année : 2009
Durée : 1h43
Origine : Allemagne / U.S.A / Angleterre
Genre : Science Fiction
Réalisateur : Christian Alvart
Acteurs : Dennis Quad, Ben Foster, Cam Gigandet, Antje Traue, Cung Le, Eddie Rouse, Norman Reedus, André Hennicke, Friederike Kempter, Niels-Bruno Schmidt, Asia Luna Mohmand
Galerie d’images :