Dans un futur proche, la planète est décimée par un virus infectant la population et la transformant en zombies. Dans l’espoir de trouver une cure et de repousser les hordes d’infectés, Lauren, une docteure, arrive à Los Angeles, après la chute de New York, afin de prendre en charge une équipe tactique chargée de retrouver des survivants. L’objectif de l’équipe de Lauren est simple : Trouver des survivants et les ramener en lieu sûr, tout en étant équipés de caméras afin de documenter leurs expériences sur le terrain, ce qui pourrait être utile dans la recherche d’un remède. Néanmoins, rien ne pourrait préparer Lauren au cauchemar peuplant la ville de Los Angeles…
Avis de Cherycok :
Hardcore Henry a rapidement fait parler de lui grâce à son parti pris d’être tourné en POV (Point of View), entendez par là que la caméra se situe toujours au niveau des yeux du protagoniste et que la seule chose qu’on verra, ce sont ses mains, ainsi que les différents objets ou armes qu’il pourra tenir. Un peu à la manière d’un FPS (First Person Shooter) sur consoles ou PC. Et, comme s’il fallait absolument le devancer pour être le premier film entièrement tourné en POV, voilà que déboule de nulle part, sans quasiment aucune promo, un certain Pandemic (anciennement Viral), réalisé par John Suits, producteur des très intéressants Bad Milo ! et Cheap Thrills (entre autres). Alors, il faut savoir que cela a déjà été fait, j’en veux pour preuve le film italien Hotel Inferno (2013) ou encore un segment de V/H/S 2 (2013), je préfère le préciser car tout le matraquage médiatique autour de Hardcore Henry était quelque peu mensonger mais bref, passons. Arrive donc quelques jours avant ce dernier, directement en VOD dans certains pays et au cinéma aux States, Pandemic, qui lui décide de focaliser son histoire en pleine invasion zombies, ou plutôt infectés, un peu à la manière de 28 Jours Plus Tard de Danny Boyle. Non, on ne nage pas dans une grande originalité, il faut l’avouer. Mais bon, on ne sait jamais avec les petites productions méconnues, parfois on tombe sur des bonnes surprises. Parfois…
Scénario posé en 5 minutes top chrono, nous expliquant rapidement les différents stades de l’épidémie, on va donc rapidement se mettre à suivre une équipe de quatre protagonistes dans leur mission suicide, celle d’aller en territoire infecté afin de retrouver des survivants là où l’ancienne équipe avait échoué. Nous voilà donc embarqués au cœur de l’action puisque donc le parti pris du film est que nous verrons toujours l’action au travers des caméras placées sur les casques de chacun des personnages. On est donc pas réellement sur le même terrain que Hardcore Henry puisque dans ce dernier, le point de vue était placé uniquement au niveau des yeux du héros, mais le principe reste malgré tout le même. Sauf que rapidement, John Suits se perd un peu…
En effet, on a l’impression que son concept montre ses limites. Parfois, les personnages sont à une certaine distance les uns des autres, et lorsque la camera change de personnage, ils semblent bien plus proches, comme s’il avait fallu réarranger un peu leur positionnement dans l’espace afin que ce soit visuellement plus correct à l’image. Ce problème se produit à de très nombreuses reprises et tout le long du film. De plus, la caméra ne bouge parfois pas correctement. Difficile de décrire la chose mais imaginez la caméra à travers les yeux d’un personnage, et celui-ci a peur car il entend des bruits. La réaction normale de tout être normalement constitué serait de bouger la tête dans tous les sens afin de regarder partout si un infecté ne serait pas dans le coin. Mais ici, les mouvements de caméra sont bien trop lents et pas réalistes. Le but de la chose est forcément de rendre son film plus lisible, et là c’est très honorable de sa part, mais du coup, l’ensemble est bien moins crédible car on a l’impression que le personnage, duquel on a notre champ de vision, a un bon gros méchant balai dans le cul l’empêchant de bouger. Enfin, on a également quelques plans furtifs tout à fait normaux, ne sortant ni des caméras sur les casques, ni de caméra de surveillance ni rien, comme s’il n’avait su quoi faire sur le moment avec son concept et qu’il s’était dit : « Merde, ils ne vont même pas s’en apercevoir si je colle un plan pas en POV. ». Sauf que voilà, quand tout le film est filmé d’une certaine façon, on se rend compte du moindre changement… En soi, ce n’est pas bien grave, mais quand tu vends un concept, tu essaies de l’assumer jusqu’au bout…
Comme c’est souvent le cas avec ce genre de procédé, impliquant l’utilisation de shaky cam, on pouvait craindre le pire en termes de lisibilité lors des scènes d’action. Car oui, Pandemic reste avant tout un film d’infectés plutôt bien rythmé alignant quelques morceaux de bravoure comme il se doit. Et bien, hormis quelques passages où effectivement le résultat est brouillon, car en plus de la vue subjective, on se paie des scènes dans l’obscurité, ce qui se passe à l’écran reste très compréhensible. Bien entendu, certains passages donneront la gerbe à un certain nombre de spectateurs qui n’ont pas l’habitude de ce genre d’exercice. Mais en ce qui me concerne, cela ne me pose pas réellement de problème et j’arrive à bien visualiser les scènes dans l’espace. Peut-être mes nombreuses années de FPS sur PC ? Car oui, c’était prévisible, on a parfois l’impression d’être dans un jeu vidéo, même si pas forcément un très très bon…
Le problème de ce genre de procédé, c’est qu’il est difficile de s’identifier aux personnages car à chaque fois qu’ils sont dans l’action, on ne les voit pas. Le casting n’aide pas non plus car pas forcément toujours au top. Certes Rachel Nichols (GI Joe, la série Alias) et Alfie Allen (Theon dans Game of Thrones) s’en sortent correctement, mais le reste ne semble pas réellement concerné. De plus, malgré l’urgence de leur mission, certes suicidaire mais capitale, ils ont des réactions anormales alors qu’ils sont entourés d’êtres prêts à tout pour assouvir leur besoin de chair humaine.
Heureusement, John Suits arrive à insuffler à son film un certain rythme avec son lot de scènes gentiment gores, une ambiance assez noire où l’amoralité est maitre mot, et quelques twists qui permettent de garder un intérêt car au final, sa bobine n’a réellement rien d’original. C’est toujours ça de pris…
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Quelques sympathiques défouraillages de zombies ♥ Malgré tout assez lisible |
⊗ concept pas correctement utilisé… ⊗ … auquel il faut adhérer ⊗ Rien d’original ⊗ Casting moyen |
Pandemic a beau avoir devancé Hardcore Henry en termes de rapidité de sortie dans le genre « film d’action en POV », il ne restera pas dans les mémoires. Pas désagréable en soi, il reste bien trop classique et bancal pour réellement retenir l’attention. Très (trop) moyen. |
Titre : Pandemic / Viral
Année : 2016
Durée : 1h32
Origine : U.S.A
Genre : POV of the dead
Réalisateur : John Suits
Scénario : Dustin T. Benson
Acteurs : Rachel Nichols, Alfie Allen, Missi Pyle, Mekhi Phifer, Paul Guilfoyle, Danielle Rose Russell, Pat Healy, Robert Lewis Stephenson, Amanda Baker, Sara Tomko