Il s’agit ici de l’histoire vraie de Maître Yu qui créa sa propre école de l’Opéra de Pékin à Hong-Kong. Ses élèves n’étaient autres que Jackie Chan, Sammo Hung, Yuen Biao et Corey Yuen. Sammo incarne ce « sifu » très strict où son entraînement implacable fera d’eux des artistes martiaux complets.
Avis de Postscriptom :
Un film étrange et un peu méconnu, qui mérite pourtant d’être redécouvert par absolument tous les fans de ciné d’arts martiaux de Hong Kong, puisqu’il ne raconte rien de moins que la jeunesse des plus grandes stars de la l’ex-colonie britannique dans une école d’opéra située au cœur de Hong Kong… Si vous avez vu ADIEU MA CONCUBINE, vous avez une petite idée du calvaire qu’ont enduré ces pauvres gosses pendant des années pour arriver à un tel résultat (le film commence d’ailleurs par une scène vue chez Chen Kaige, où les enfants chantent le matin avant d’aller s’entraîner…).
Nous assistons ainsi jour après jour à leur entraînement quotidien, qui passe en revue toutes les formes de combat, mais aussi de danse, de comédie, etc…. dispensés à l’époque (pendant les années 60 donc) par maître Yu (joué par Sammo Hung lui-même, qui a beaucoup contribué au scénario en donnant plein d’indications sur leur jeunesse) … Il y avait même des cours « normaux » après les dures journées d’entraînement, mais très peu suivies par les enfants en fait, maître Yu les laissant alors seuls avec un professeur sur qui les élèves se vengeaient de toutes les frustrations de la journée.
Attention, il ne s’agit cependant pas d’un film d’arts martiaux, plutôt d’une comédie dramatique qui chronique les joies et les peines de ces enfants un peu « spéciaux » (voir les réactions des autres enfants à leur égard…), non seulement dans leur entraînement mais aussi dans les spectacles d’opéra qu’ils donnaient une fois formés (ou plus tard au cinéma quand l’opéra est tombé en désuétude), maître Yu encaissant tous leurs cachets… Cette tyrannie du maître s’exerçait d’ailleurs à tous les niveaux, les élèves étant tous renommés « Yuen » dès qu’ils arrivaient à l’école (celui qu’on voit d’ailleurs arriver au début, c’est Jackie), et que si justement Jackie Chan et Sammo l’ont ensuite modifié, d’autres comme Yuen Biao, Yuen Wah et Yuen Kwai l’ont conservé, l’affaire étant différente pour Yuen Woo-Ping puisque qu’il s’appelait déjà comme ça (c’est le fils de Simon Yuen rappelons-le, le vieillard alcoolo de DRUNKEN MASTER) …
Notons aussi dans des rôles secondaires la présence de Lam Chi-Ying, ainsi que de John Shum (toujours aussi insupportable) et surtout de Cheng Pei-Pei, qui faisait là son grand come-back (avant son come-back dans FLIRTING SCHOLAR, puis son come-back dans TIGRE ET DRAGON…). Notons de plus qu’il s’agit d’une coproduction entre la Shaw Brothers et la Golden Harvest (!), fait assez rare pour être signalé, d’où peut-être la difficulté de se le procurer pendant longtemps, le film ayant été apparemment au centre d’un imbroglio de procès entre les deux prestigieuses compagnies… Présenté à Cannes en 1989, il avait failli être acheté pour la France par Christophe Champclaux pour Panda Films (qui avait distribué ROUGE, film sur l’opéra produit par… Jackie Chan), l’affaire ayant ensuite capoté, dommage…
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des scènes touchantes ♥ Voir comment tout a commencé ♥ Très bon casting |
⊗ Rythme assez lent |
Bref, n’hésitez pas à visionner Painted Faces, sans être un chef-d’œuvre, c’est un film important sur un homme ambigu, sans qui pourtant nous n’aurions peut-être jamais vu tant de films inoubliables… |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Maître Yu a vu le film quelques temps avant sa mort, et, fidèle à sa réputation de sévérité, l’a beaucoup critiqué en le trouvant bien trop violent, alors que Sammo et Jackie ont avoué ensuite l’avoir beaucoup édulcoré pour ne pas choquer le public et leur vieux maître (raté, ah, ah…).
• Bien que l’un des étudiants de ce film soit censé être un jeune Jackie Chan, le vrai Jackie n’est pas un grand fan de ce film. Son principal reproche est qu’il estime que le film ne dépeint pas l’expérience de l’école, ni sa vie et celle de ses camarades de classe, comme étant aussi dure qu’elle l’était en réalité.
• Le film a remporté les prix de la Meilleure Photographie et du Meilleur Acteur aux 8th Hong Kong Film Awards.
• En réalité, Maître Yu n’appelait pas « Sammo » le garçon qui deviendrait plus tard Sammo Kam-Bo Hung. En fait, Sammo n’a pris ce nom que peu de temps après avoir quitté l’école et le nom venait d’un personnage de dessin animé de forte corpulence qui était populaire à Hong Kong à l’époque.
Painted Faces est sorti chez Spectrum Films en combo DVD/Blu-ray au prix de 25€. Il est disponible à l’achat ici : Spectrumfilms.fr En plus du film, on y trouve : Présentation de Arnaud Lanuque, Interview de Alex Law, Interview de Cheng Pei-pei par Frédéric Ambroisine, Clip promotionnel, Sammo Hung en action, Galerie photos et bande-annonce originale. |
Titre : Painted Faces / 七小福
Année : 1988
Durée : 1h48
Origine : Hong Kong
Genre : Comédie dramatique
Réalisateur : Alex Law
Scénario : Alex Law, Mabel Cheung
Acteurs : Sammo Hung, Lam Ching-Ying, Cheng Pei-Pei, Chung Gam-Yam, Cheung Man-Lung, Wong Chiu-Wai, Yeung Yam-Yin, Siu Ming-Fui, Goo Fai, John Shum