[Film] Outland : Loin de la Terre, de Peter Hyams (1981)

Dans un futur lointain sur une colonie minière d’une lune de Jupiter, un marshal enquête sur une série d’incidents et met au jour un trafic de drogue.


Avis de Rick :
Après s’être déjà frotté à la science fiction en 1977 avec Capricorn One, Peter Hyams revient au genre dés 1981, et avant 2010, la suite osée de 2001 qu’il signera trois ans plus tard. Pourtant au départ, Outland est prévu comme un western, mais le succès d’Alien en 1979 vient changer la donne. Alien et Outland ont d’ailleurs un point en commun, puisque la musique est dans les deux cas signée par Jerry Goldsmith, et certains éléments dans le design des décors et leur aspect plutôt sombre et réaliste sont également assez proches. Mais au final, dans son scénario et son ambiance, Outland est beaucoup plus proche du western que de la science fiction. Plusieurs incidents ont lieu sur une colonie minière de la lune de Jupiter. Pour enquêter, on y envoie un marshal, O’Neil, joué par nul autre que Sean Connery, qui, débarrassé du rôle de James Bond depuis plusieurs années, se fait plaisir en enchaînant des projets bien variés, mais qui souvent passent plutôt inaperçu, même si Outland, comme d’autres, devinrent cultes avec le temps. Pour lui, il faudra attendre la seconde moitié des années 80 pour retrouver totalement sa prestance, notamment grâce à Brian De Palma et Les Incorruptibles. Mais revenons à Outland. Sean Connery joue donc le marshal O’Neil, ou plutôt, comme il s’agît d’un western, du shérif, et en enquêtant, il va découvrir que les incidents ont lieu à cause d’une drogue augmentant la productivité des ouvriers, au détriment de leur santé mentale. Drogue validée et donnée d’ailleurs par le gérant de la colonie minière. Dans sa trame et surtout ses sujets, Outland, malgré son côté science fiction, reste très réaliste et surtout assez social.

Démantelant toute cette histoire, on va tenter d’acheter notre brave Marshall, mais il ne cédera pas. Deux tueurs qui doivent arriver par la prochaine navette s ont embauchés pour l’assassiner. Et bien entendu, tout le monde sur place refuse de l’aider, par lâcheté, par peur de mourir, pas peur de se mettre les autres à dos, de perdre leur travail. Les raisons sont nombreuses. Dans cette partie là, Outland plonge à pieds joints dans le western pur et dur, avec notre pauvre Sean armé d’un fusil et devant se défendre seul contre tous. Oui, dans son intrigue, au-delà de son propos social, Outland ressemble comme deux gouttes d’eau au western culte Le Train Sifflera Trois Fois de Fred Zinnermann. Sean Connery est bel et bien ce shérif, ou plutôt ce cowboy bad-ass du far west, et il tient en parti le film sur ses épaules. À ses côtés, les seconds rôles sont souvent peu développés, à l’exception du rôle de Peter Boyle, le patron de l’exploitation. On ne saura que peu de choses des autres, peu de choses de la famille d’O’Neil. Et au-delà de Sean, c’est bien l’aspect visuel qui interpelle le spectateur. L’histoire elle et simple, très simple, et dans sa seconde heure, Outland ne se révèle être qu’un face à face. Mais un face à face efficace et couillu. En tout cas, avec un budget confortable pour 1981, Peter Hyams, à la fois scénariste, réalisateur, et directeur de la photographie non crédité (pour faire simple, il a embauché un directeur de la photo juste pour le créditer et que le studio lui foute la paix, sympa) livre un travail plutôt impressionnant et prouve qu’il est à l’aise dans le genre.

Les plans dans l’espace sont magnifiques, la gestion des décors et de l’espace en met souvent plein la vue, et les nombreux décors intérieurs sont crédibles, faisant le choix de la science fiction réaliste, et donc pas du tout glamour. Il est même assez étonnant de remarquer que James Cameron semble s’être quelque peu inspiré de Outland pour son Aliens le Retour quelques années plus tard. Enfin, pas si étonnant que ça quand on prend en compte le fait que Cameron avoue être fan du travail de Hyams, et que c’est lui qui le conseilla à la production des années plus tard pour réaliser…La Fin des Temps (qu’importe la qualité finale du film). Bref, Outland est un bon film, et surtout un film qui vieillit bien puisqu’il décrit un futur tout à fait possible et peu fantaisiste. Mais Outland n’est pas pour autant parfait, et avec un scénario au final assez mince, il n’échappe pas mi-parcours à quelques petites longueurs. La fin de la première partie, à partir du moment où le vrai coupable est démasqué et que la vie de O’Neil est en jeu, met un certain temps avant de passer la seconde vitesse pour nous amener au fameux duel de notre marshal seul contre tous. Ce n’est pas ennuyeux, loin de là, mais le film semble alors vouloir quelque peu retarder l’inévitable. Ce qui est dommage, puisque la dernière demi-heure se fait plutôt tendue lorsqu’elle se déroule dans le vaisseau avec ce jeu de cache cache, puis carrément dans l’espace pour le grand final

LES PLUS LES MOINS
♥ Un western dans l’espace
♥ Le côté science fiction réaliste
♥ La dernière partie
♥ Visuellement ça a de la gueule
♥ Sean Connery
⊗ Quelques petites longueurs
note75
Véritable western mais dans l’espace, Outland a un scénario très classique mais parvient à passionner. Visuellement il contient beaucoup de bonnes choses, et Sean Connery est très bon dans son rôle. Quelques longueurs mi-parcours, mais rien de véritablement gênant pour apprécier le film.



Titre : Outland : Loin de la Terre – Outland

Année : 1981
Durée :
1h49
Origine :
Angleterre
Genre :
Science Fiction
Réalisation : 
Peter Hyams
Scénario : 
Peter Hyams
Avec :
Sean Connery, Peter Boyle, Frances Sternhagen, James Sikking, Kika Markham et Clarke Peters

 Outland (1981) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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