De nos jours, un groupe de militaires libère par accident le fruit d’une dangereuse expérience scientifique, qui sommeillait dans une base souterraine depuis quarante ans. Sorte de lierre rampant agressif, la créature menace bientôt toute la région…
Avis de Rick :
Il y a des films dont on n’attend absolument rien, surtout en se penchant un peu sur sa production. Car oui, Organizm est une production Syfy. Vous savez, cette boite de production et chaine de télé qui nous offre chaque années des films de requins, de crocodiles, de pieuvres, de tornades et autres. Des métrages allant du totalement mauvais au mauvais film sympathique, le nanar. Et parfois même, des films tout juste sympathiques (Pumpkinhead 3 et 4 par exemple). Mais se lancer fait toujours un peu peur. Contre toute attente, cet Organizm fait parti des films tout à fait sympathiques de la chaine Syfy. Partant pourtant d’un postulat de départ tout simple et con comme la lune, à savoir une contamination contenue depuis des années dans les souterrains d’une base sur le point d’être détruite, le film se laisse suivre d’une traite, notamment grâce au réel sérieux de l’entreprise. Pas de relents nanars ici, de situations débiles, de dialogues surréalistes, ou pire, pas de réalisation où le réalisateur pose sa caméra avant de partir prendre son café. Non, dès la scène d’ouverture, Organizm se montre comme un film propre et soigné. La mise en scène regorge par moment de quelques bonnes idées, le scénario, pas plus con qu’ailleurs, tient plutôt bien la route, la photographie est agréable à l’œil et fait pro. Du bon boulot qui permet de se plonger sans difficultés dans une production sérieuse. La suite va-t-elle tenir le coup ? Et bien sans atteindre des sommets et tout en conservant malgré tout une touche très Syfy, le film tient totalement la route.
Dès l’arrivée dans la base, oui, on pourra dire que certains personnages ne sont pas très crédibles, surtout du côté des militaires, avec la blonde peu crédible dans son rôle. Qu’à cela ne tienne, nous ne sommes pas ici pour les personnages, et bien que parfois peu crédibles, les acteurs interprètent leur rôle avec sérieux, ce qui est un plus. Le scénario, s’il se montre très classique sur toute la ligne, n’ennuie jamais, et comme la mise en scène arrive à suivre derrière, l’ensemble se suit facilement. Les effets spéciaux sont de plutôt honnête facture, malgré quelques ratés qui nous font bien ressentir l’étroitesse du budget. Par moment, le scénario, notamment sur le final, se veut donc plus ambitieux, et cela s’en ressent, le film ayant recours à des effets numériques parfois un peu grossiers. M’enfin, revenons un peu en arrière. Le scénario, très classique, mixant film de contamination et film de monstre, puisque dans le sous-sol de la base se trouve une créature végétale qui va évoluer pour envahir toute la surface de la terre, ne tente jamais de s’éloigner de son histoire principale. Le scénario se permet quelques clins d’œil (ou l’effet n’était pas voulu), et certaines attaques, notamment lorsque ce « monstre végétal » évolue sous terre n’est pas sans rappeler quelques séries B comme Tremors. Pour corser le tout, cette invasion semble invulnérable, résistant à toutes les armes terriennes, et dotée d’une force surhumaine, traversant les portes, brisant les murs. Quelques incohérences s’invitent dans le récit, sans pour autant gêner totalement la vision du métrage.
Mais là où Organizm s’éloigne bel et bien des productions de la société, c’est dans sa mise en image. Bien qu’imparfaite et parfois tellement posée qu’elle pourra ennuyer certains spectateurs, le réalisateur, qui signe également le scénario, veut un rendu sombre, par moment quasiment désespéré, et cela s’en ressent dans ses cadrages et ses choix d’éclairages. Si sur la fin certains effets sont très discutables, d’autres parviennent à nous offrir de belles images qui renforcent le ton du film, et donc les choix du réalisateur, pas si manchot que ça pour le coup, et bien au-dessus de certains autres officiant chez Syfy. Il offre un véritable point de vue et une envie de bien faire, parvenant à gérer son budget pour livrer la marchandise. Même si certains choix sont totalement discutables (le sang numérique) mais sans doute dût, en plus d’un budget serré, à un planning de tournage qui l’était tout autant, le métrage se montre convaincant dans son intégralité, ne cherchant en aucun cas à innover, et ne souhaitant jamais s’élever plus haut que ce qu’il doit être : une simple série B divertissante optant pour un ton sombre. Le pari est réussi haut la main dans ce cas là.
Organizm est réalisé avec un grand sérieux, ce qui lui permet d’être un excellent divertissement, malgré des erreurs de scénario et quelques effets approximatifs. Un bon moment qui plaira à l’amateur du genre.
Titre : Organizm – Living Hell
Année : 2008
Durée : 1h29
Origine : U.S.A
Genre : Fantastique
Réalisateur : Richard Jefferies
Acteurs : Johnathon Schaech, Erica Leerhsen, James McDaniel, Jason Wiles, Terence Jay, Charissa Allen et Dylan Kenin
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