[Film] Nocta, de Crippler Criss et Master W. (2019)

Lorsque Nocta, un vampire, est invitée à une fête et qu’on lui sert de l’alcool à son insu, elle tombe malade et est incapable de contrôler ses menstruations.


Avis de John Roch :
Tiens, une petite production ultra gore Allemande, ça faisait longtemps. Après avoir chroniqué les méfait de Olaf Ittenbach et Andreas Schnaas, place à la nouvelle génération avec Crippler Criss et Master W., les boss de la boite de prod P.S.Y.C.H.O productions. Nocta est leur troisième film, après deux bandes tournées avec les moyens du bord : Das Geheimnis Der Zauberpilze tourné pour 1000 Euros et Der König Der Kannibalen au budget de 2000 euros. Nocta n’a pas du coûter plus cher, tant le film sent le tournage à l’économie entre potes avec tout les défauts qui en découlent, le résultat est néanmoins satisfaisant, mieux encore : une petite surprise.

Fils d’un curé autoritaire et un brin fanatique, Ernst va avoir 40 ans, n’a jamais trempé son biscuit ni fêté ne serait-ce qu’une fois son anniversaire. Lorsque Till, un serrurier fêtard, entend son histoire, il lui propose d’organiser son anniversaire avec ses potes, Foam, Dust et Dan (Foam Dust Till Dan, vous avez saisi le clin d’œil ?), et l’aide de Shaggie, Afro-Germanique musulman. Ce dernier invite Nocta, chargée de ramener de la weed à la soirée qui se déroule dans une cave. Nocta préfère le bédo à l’alcool car ça soulage ses règles douloureuses mais pas que. Ce que vont découvrir les fêtards lorsque la demoiselle va boire un cocktail alcoolisé à son insu, car en plus de réveiller ses règles abondantes, la boisson révèle sa vraie nature : Nocta est un vampire dont les énormes jets de menstruations réveillent sa soif de sang. Nocta se la joue une Nuit en Enfer dans sa structure. La première partie ressemble à une comédie mâtinée de romance dans laquelle un puceau va subitement tomber amoureux d’une femme au look à mi-chemin entre la punkette et l’émo avant de changer de genre à mi-chemin et de laisser place à un carnage dans sa seconde partie. Et ça y va dans le gore, mais sans en arriver à faire dans le gerbant, on est plus proche d’un gore rigolard à la Braindead, ou Premutos pour rester en Allemagne, avec des multiples jets de sang et de matière fécale, de têtes fendues en deux, de visages arrachés, de membres tranchés, de corps coupés en deux ou encore d’extirpation de tripes par le ventre ou directement par la rondelle, et comme ça ne suffisait pas, les victimes du vampire se transforment en zombie, histoire d’apporter quelques débordements supplémentaires. Bref, c’est gore, ça fait illusion par moments, parfois c’est sacrement cheap, le quotidien d’une bobine ultra gore underground Allemande en somme. Mais ce qui surprend dans Nocta, c’est que c’est un métrage bien écrit, au delà d’idées pour le moins farfelues (il faut l’imaginer cette histoire de vampire aux règles abondantes), le film est rempli d’humour, les vannes sorties par des personnages qui deviennent attachants font mouche, et certains passages, bien que très trash, sont vraiment drôles.

Exemple ? Ce gars scatophile qui se fait chier dessus et qui se tartine d’excréments pour cacher sa chaleur à Nocta, sous prétexte que cette technique a sauvé Schwarzenegger dans Predator. De petit moments comme celui-la, Nocta en a quelques-uns, de quoi s’assurer de passer un bon moment fun entre deux débordements d’hémoglobines, voire pendant. En faisant des héros du métrage des personnages pratiquants, le film dresse également un portrait peu flatteur de la religion catholique, présentée ici comme une religion stricte, conservatrice et extrémiste, en la reprochant du néo-nazisme, mais aussi en la confrontant à la religion musulmane présentée comme philosophique, pacifiste et spirituelle. Loin de vouloir se la jouer provoc en voulant glorifier la religion Musulmane en ces temps où la théorie du grand remplacement est à la bouche des extrémistes et ou certains clichés aberrants sont bien plus présents dans la société que l’on ne le croit (tous les Musulmans sont des terroristes), les réalisateurs et scénaristes semblent vouloir nous expliquer que chaque religion comporte des fanatiques en leurs rangs, dans ce qui est un petit commentaire social tellement rare dans ce genre de production que c’est à souligner. On soulignera également les défauts habituels de ce genre de productions horrifiques fauchées, à savoir un aspect amateur à peine caché, tourné au caméscope acheté au supermarché du coin sur lequel le stabilisateur d’image n’a visiblement pas été activé, en résulte des plans qui passent du net au flou sans cesse. Mais ce n’est pas le seul problème de la réalisation qui vire rapidement au bordélique lorsqu’il s’agit d’accumuler les mises à morts. On pourra également reprocher quelques longueurs, car si la première partie reste plaisante à regarder, le film met tout de même beaucoup trop de temps à démarrer, et il y a quelques longueurs ici et là qui gonflent la durée du métrage, notamment une scène de karaoké interminable et chiante. Reste que, malgré tout, Nocta est une petite réussite et prouve que le hard gore Allemand a encore de beaux jours devant lui.

LES PLUS LES MOINS
♥ Gore et trash
♥ Trash et drôle
♥ On ressent un vrai effort dans l’ écriture
♥ Des personnages attachants
⊗ La mise en scène bordélique et qui manque de netteté
⊗ Quelques longueurs
⊗ Ça met du temps à démarrer
⊗ Comme toujours: non amateur de Z, passez votre chemin.
Nocta est dans son genre une petite réussite. Drôle, gore, trash, partant d’un point de départ improbable, ce film prouve que le gore Allemand a encore de beaux jours devant lui.


Titre : Nocta
Année : 2019
Durée : 1h30
Origine : Allemagne
Genre : Gore en règle
Réalisateur : Crippler Criss et Master W.
Scénario : Master W.

Acteurs : Resi Eistner, jim Aal, Olivier Ahmann, Hedy Alex, Kevin Blume, Marco Klammer, Mary Jason, Ahri Kalt

 Nocta (2019) on IMDb






















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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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