Michelangelo, Donatello, Leonardo et Raphael sont de retour pour affronter des méchants toujours plus forts et impressionnants, aux côtés d’April O’Neil, Vern Fenwick et d’un nouveau venu, le justicier masqué hockeyeur Casey Jones. Après son évasion de prison, Shredder associe ses forces à celles d’un savant fou Baxter Stockman et de deux hommes de main aussi bêtes que costauds, Bebop & Rocksteady. Leur objectif : lancer un plan diabolique pour régner sur le monde entier ! Alors que les Ninja Turtles s’apprêtent à défier Shredder et son nouveau gang, ils doivent rapidement faire face à une menace tout aussi grande : le célèbre Krang !
Avis de Cherycok :
On va encore m’accuser d’être méchant avec les blockbusters et que je ne sais pas apprécier de simples divertissements « popcorn ». Et c’est vrai que les machines à fric made in Hollywood ont tendance depuis quelques années à me sortir par les yeux tant j’ai l’impression que les producteurs se foutent royalement de ma gueule. Le remake / reboot de Robocop me reste par exemple encore au travers de la gorge. J’en regarde, mais je les trie sur le volet. J’avais par exemple beaucoup apprécié le premier opus de Ninja Turtles. C’était un divertissement fun, pas prétentieux, qui ne se prenait pas la tête, et qui restait fidèle au matériau d’origine. Du coup, quoi de plus normal que je m’intéresse au deuxième volet, d’autant que les premières images annonçaient un film dans la même veine. On se rend compte malheureusement assez rapidement que la sauce prend beaucoup moins bien, et ce malgré une recette qui reste la même. Pourtant, on sent que ce deuxième opus a envie de bien faire, en rajoutant des éléments essentiels du dessin animé qui n’étaient pas présents dans le premier. Mais c’est souvent fait de manière un peu trop maladroite et le réalisateur semble parfois un peu perdu avec tout ce que les producteurs lui ont demandé.
Le premier Ninja Turtles avait rapporté plus de 485 millions de dollars et s’était classé parmi les 20 blockbusters les plus rentables en 2014, une suite était donc inévitable. Toujours produit par Michael Bay, le poste de réalisateur est ce coup-ci confié à Dave Green, illustre inconnu ayant seulement à son actif le film familial Echo (2014). Car comme d’habitude, les boites de prod ont fait appel à un yes-man qu’ils pourraient virer comme un mal propre si le film se casse la gueule au box-office après l’avoir dirigé tel une marionnette durant toute la conception / production du film. Oui c’est moche, mais ça se passe ainsi de nos jours. Bref. Et donc on a du dire à Dave Green qu’il fallait faire plaisir à tous les fans des Tortues Ninjas et qu’ils fallait donc coller ici tout ce qui manquait dans le premier volet, à savoir le Commandant Krang, un cerveau rose tentaculaire qui se sert d’un robot géant comme corps et qui veut conquérir le monde, le personnage de Casey Jones, sorte de justicier arborant un masque de hockey et qui aide les tortues ninjas, ainsi que les fameux deux gros sbires mutants de Shredder, Bebop et Rocksteady, le rhinocéros et le phacochère, le tout en gardant Shredder. Oui, avouez que ca fait beaucoup de méchant d’un coup tout ça.
Et c’est vraiment un des gros problèmes du film, car il fallait trouver un subterfuge pour arriver à les faire tous collaborer les uns avec les autres. Comme j’imagine que les producteurs et les scénaristes se disent le public est con et pas tatillon sur les détails et les raccourcis scénaristiques qu’on va leur proposer, et bien ca ne bataille pas. L’exemple le plus marquant, c’est le Commandant Krang qui va faire venir à lui Shredder sans rien lui demander via une porte dimensionnelle et en un magnifique dialogue de 20 secondes pouvant se résumer à « Hey mec, tu veux conquérir le monde avec moi ? » « Okay, check ! » gère ce problème d’alliance entre méchants vraiment très méchants. J’avoue que peut-être 20 ans en arrière, avec des yeux d’adolescent, j’aurais été peut être un peu moins tatillon sur ce genre de détail, mais là on a cette vague impression de jmenfoutisme qui personnellement me dérange un peu d’autant plus que c’est tout le long comme ça.
On se rend d’ailleurs très vite compte que le public ciblé est encore plus jeune que pour le premier opus. L’humour, qui fonctionnait à merveille dans le premier, est ici un cran en dessous. Les gags sont basiques, tout comme les traits d’humour dans les lignes de dialogue, et seuls les mutants Rocksteady et Bebop apportent un peu de renouvellement dans les blagues et autres jeux de mots tant leur connerie est fidèle à ce dont on était censé espérer de leurs personnages. Mais heureusement, tout n’est pas à jeter dans ce deuxième opus car le fun est toujours bel et bien présent dans les scènes d’action. Toujours aussi nawak et over the top, ils se sont encore plus lachés que dans le premier et le résultat à l’écran est des plus convaincants. Même si la libération de Shredder dans la première partie est au final assez loupée, le film se lâche dans sa deuxième moitié et nous fait un quasi non stop en termes d’action. Le visuel tout en synthèse des tortues ninjas tient toujours bien la route et leurs mouvements font preuve d’une fluidité exemplaire dans l’animation. Tout ce beau monde se met gentiment sur la gueule, à grand coup de tank, d’explosions, de sauts sans parachutes et de crash d’avion et le résultat a un côté jouissif que même les plus réfractaires aux effets spéciaux numériques arriveront à apprécier. Le fun prime sur tout, et pour ce genre de divertissement, on n’en demandait pas moins. Dommage par contre d’avoir sorti du scénario Shredder au profit de Krang pour la scène finale un peu comme si ce dernier gênait. Une fois de plus, on se retrouve avec cette impression qu’on ne savait plus quoi faire de lui et qu’en une pirouette de 5 secondes on organisait son éviction comme si de rien n’était…
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Visuellement bien fichu ♥ Les scènes d’action |
⊗ Trop de raccourcis ⊗ Humour moins accrocheur ⊗ Une première partie moyenne |
 |
|
| On aurait pu espérer de Ninja Turtles 2 qu’il soit au moins dans la continuité du premier. Et quelque part, c’est le cas. Mais c’est le cas en moins bien. Car à trop vouloir en rajouter, le film produit l’effet inverse de celui qu’il espérait. | |
Titre : Ninja Turtles 2
Année : 2016
Durée : 1h53
Origine : U.S.A
Genre : Des tortues, des ninjas, et des méchants
Réalisateur : Dave Green
Scénario : John Appelbaum, André Nemec
Acteurs : Noel Fisher, Alan Ritchson, Jeremy Howard, Pete Ploszek, Megan Fox, Stephen Amell, Brian Tee, Stephen Farelly, Gary Anthony Williams, Tyler Perry
