Pour mieux étudier les cauchemars, un professeur d’université et plusieurs de ses élèves s’installent dans une maison réputée hantée.
Avis de Rick :
Nightwish, c’est le genre de petite production de genre totalement fauchée qu’il est dur de détester puisqu’elle nous balance des concepts à la gueule bien avant des films récents comme Inception, à savoir l’exploration des rêves, et même se fait encore plus proche d’un produit récent de l’industrie vidéoludique, à savoir The Evil Within. Pourtant, j’aurais fais pas mal de recherches avant de pouvoir écrire dessus, pour savoir si certaines erreurs étaient volontaires ou non. Tourné en 1988 pour une bouchée de pain mais n’ayant pas atteint le marché vidéo dans son pays d’origine avant Juin 1990, ayant même eu droit à sa sortie vidéo en Décembre 1989 (et une sortie cinéma dans quelques pays asiatiques, ce qui me force à croire que Mikami Shinji a vu le film et y a pensé pour The Evil Within), Nightwish prend souvent des allures de fourre tout un peu bancal, mais pourtant non dénué de moments forts sympathiques. Et bourré de défauts techniques. Mettons les choses au clair tout de suite, n’ayant absolument rien trouvé sur le format de tournage, et étant donné que les copies disponibles partout dans le monde en DVD sont toutes en 4/3, nous allons supposer que le film a été tourné dans ce format, et du coup j’applaudis l’équipe à deux mains pour avoir réussi à mettre autant de micro perches dans le champ. Voilà, ça c’est dit, passons maintenant au film. Nightwish donc est le film qui a une bonne idée, mais qui en nous présentant son concept dés la scène d’ouverture, grille un peu son final. Pas entièrement, mais en partie. Un professeur a une machine permettant d’enregistrer les cauchemars de ses étudiants. Pour cela, ceux-ci sont branchés sur une machine et immergés dans une baignoire. Oui The Evil Within je vous dis.
Et au départ, ça marche du tonnerre, le film nous balance cash en plein cauchemar sans nous prévenir. Puis pendant 30 minutes passé l’introduction, on commence à douter du film. Le budget était-il si bas qu’après nous avoir balancé un concept, le film ne l’utilise plus ? On doute, les minutes passent, les acteurs ne sont pas exceptionnels. Et on le sait, c’est difficile parfois de regarder un métrage avec de mauvais acteurs. On aura bien Jack Starrett (Rambo) en professeur et Brian Thompson (Cobra, Vampires Vous Avez Dit Vampires ? 2) en conducteur qui s’en sortent, mais le casting féminin, c’est une autre histoire. Elizabeth Kaitan, qui jouait les victimes quelques années plus tôt dans Douce Nuit Sanglante Nuit 2 ou encore le septième opus de la saga Vendredi 13 n’est pas crédible un instant bien qu’elle nous montre d’entrée de jeu sa poitrine, tandis que Alisha Das à la minuscule carrière n’est pas mieux. Mais je crois bien que la palme revient à Artur Cybulski, tant le jeune homme en fait des tonnes et des tonnes, jusqu’à déclencher un rire nerveux chez le spectateur. La première demi-heure donc n’est pas ce que le film fait de mieux, c’est longuet, nos personnages débarquent dans une maison hantée pour étudier les phénomènes paranormaux, on aperçoit un espèce de ver de terre ectoplasmique vert sortant d’une cheminée, ou un phénomène étrange dans une cave avec un pentagramme, mais l’ensemble fait incroyablement fauché. Puis passé la barre des 45 minutes, le film effectue un violent virage. Comme s’il se disait fuck la logique, fuck les personnages, on fonce. Et c’est là que le film nous accroche plus. Une fois son lieu bien présenté et tous les personnages secondaires présents, comme l’assistant du docteur, ou le gardien débile, le film peut se lâcher et faire ce qu’il voulait faire dés le départ, à savoir nous plonger dans une ambiance onirique.
Alors attention, on aura toujours beaucoup de micros dans le champ, on aura toujours des acteurs jouant comme des quiches, mais tout à coup, une ambiance vraiment étrange envahit le métrage, des effets spéciaux dont certains franchement cool s’invitent de la partie, l’ensemble devient totalement surréaliste, et le réalisateur (également scénariste, et qui signe ici son second et dernier long métrage) se fait plaisir, certains mouvements de caméra sont beaucoup plus inspirés, l’ensemble se fait plus dynamique. En fait, on a l’impression, du moins je l’ai ressenti ainsi, que Bruce R. Cook voulait un peu faire comme Yuzna. C’est surréaliste, on retient le film pour ses moments plus fous ayant recourt à des effets spéciaux, et peu importe la qualité globale du film, c’est plus bancal entre deux moments chocs, plus téléfilm dans la mise en scène et cliché dans le propos. Du coup, je n’ai guère été surpris en voyant que Bruce R. Cook avait été directeur de la photographie de la seconde équipe sur le tournage de Society en 1989, le premier long métrage de Brian Yuzna. Et bien voilà, dans Nightwish, c’est pareil, quand ça démarre, on a des zombies, des gardiens étranges, des aliens, des cocons, des lumières vertes partout. Oui, de base, ce n’était censé être qu’une maison hantée mais bon. Puis tout d’un coup, bam, le final, qui vient nous expliquer tout ça, en mode Inception (ou The Evil Within donc), avant un dernier moment qui vient juste pour nous faire douter. Alors Nightwish, c’est bancal, c’est même peu passionnant dans sa première moitié. Mais dans sa seconde moitié, l’ambiance décousue et onirique voulue par le réalisateur fonctionne. Le film est donc en parti sauvé pour moi, mais le spectacle ne plaira pas à tout le monde.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ La seconde partie ♥ De très bons effets spéciaux ♥ Le concept |
⊗ La première partie peu passionnante ⊗ La plupart des acteurs, mauvais |
Série B en partie bancale, Nightwish tire son épingle du jeu lorsqu’il se lâche dans sa seconde partie. Malgré la tonne de défauts techniques, on se prend au jeu. |
Année : 1989
Durée : 1h36
Origine : U.S.A.
Genre : Fantastique
Réalisation : Bruce R. Cook
Scénario : Bruce R. Cook
Avec : Jack Starrett, Elizabeth Kaitan, Alisha Das, Brian Thompson, Clayton Rohner et Artur Cybulski
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