Deb est une trentenaire pas très à cheval sur l’hygiène ni très chanceuse en amour. Tout change pourtant un matin de noël quand elle se réveille dans l’appartement de Ryan, le type le plus séduisant qu’elle ait jamais vu. Alors que ni elle ni lui ne se souviennent de ce qu’il s’est passé la veille, Deb se rend compte en rentrant chez elle qu’un virus a transformé tous les habitants de la ville en zombie. De retour chez Ryan, ils se mettent à la recherche de l’ex de ce dernier, ainsi que de son parano de père et son frère survivaliste.
Avis de Cherycok :
De plus en plus de films font appel de nos jours au financement participatif via des plateformes telles que Kickstarter ou Indiegogo. On s’en rend vite compte lorsqu’on s’intéresse un petit peu à la scène indé qui, grâce à ce système, semble reprendre du poil de la bête et permet à de jeunes talents d’émerger ou à des vieux de la vieille de continuer d’exister et de proposer les films qu’ils ont envie de faire, loin des dictats du système hollywoodien. C’est le cas de Kyle Rankin qui, après un très sympathique Infestation (2009), revient sur le devant de la scène pour son deuxième long métrage (si on exclut le téléfilm Nuclear Movie en 2012) pour nous présenter ce qu’on appelle désormais communément aux States une « Rom-Zom-Com », en d’autres termes une comédie romantique avec des zombies. Un sous-genre semblant à la mode depuis quelques années puisque rien qu’en 2015, on pourra citer Burying the Ex de Joe Dante, Life After Beth de Jeff Baena, et donc Night of the Living Deb qui nous intéresse ici. Oui, le culte Shaun of the Dead a fait des petits. Sauf que tout le monde n’a pas le talent d’Edgar Wright et même si on est loin de la catastrophe cinématographique, le dernier film de Kyle Rankin est bien trop moyen pour retenir l’attention.
Le casting est plutôt frais et s’en tire avec les honneurs. La toute mimi Maria Thayer (Hitch, Admis à Tout Prix) incarne à merveille cette trentenaire un peu boulet sur les bords et malchanceuse en amour. Le duo qu’elle forme avec Michael Cassidy (Argo, Batman vs Superman) fonctionne à merveille en jouant sur les opposés qui s’attirent, et on sent immédiatement l’alchimie entre les deux acteurs. À côté d’eux, on retrouve le héros du premier film de Kyle Rankin, Chris Marquette, vu également dans le très plaisant Fanboys (2009), parfait dans le rôle du frère prêt depuis des années à l’éventualité d’une apocalypse zombie. Et enfin l’acteur culte Ray Wise (Robocop, Twin Peaks) qui, non content d’arborer une filmographie qui a de quoi en faire pâlir plus d’un, semble de plus en plus à l’aise dans des productions modestes. Kyle Rankin prend bien le temps de développer ses personnages et leur évolution à fur et à mesure que le film avance le fait de manière très fluide. Il faut dire que le film semble avoir été fait dans la joie et la bonne humeur et cela transpire à l’écran. Kyle Rankin semble vouer un amour inconditionnel pour le cinéma et nous balance de la référence à tout va. Retour vers le Futur, Rush Hour, Star Wars, Rain Man, Terminator, (cherchez l’intrus)… et donc bien entendu les films de morts vivants puisque même le titre fait directement référence au Night of the Living Dead de Romero. Il se joue des clichés du genre, choisit de justement ne pas choisir entre les zombies qui courent et ceux qui marchent, et même si les scènes dans lesquelles nos chers zombies apparaissent ne sont au final pas nombreuses, elles tiennent plutôt bien la route avec des maquillages très corrects pour le budget et un nombre de figurants raisonnable.
Oui mais voilà, les zombies ne sont au final qu’une toile de fond. Ne pas trop les voir n’est pas en soi un problème. Préférer mettre en avant la partie comédie romantique non plus. Mais lorsque le côté romantique est fait avec bien trop de premier degré, ça coince un peu plus. Le réalisateur choisit de centrer son histoire sur l’évolution de la relation entre les personnages de Maria Thayer et Michael Cassidy, et bien que la complicité se ressente à chaque instant, on tombe bien trop souvent dans la niaiserie façon Bridget Jones (désolé pour ceux qui apprécient ce film). D’autant plus que l’humour du film n’est pas au beau fixe. Autant le film s’en sort sur les dialogues avec quelques répliques pas piquées des vers, autant le comique de situation se prend les pieds dans le tapis. Certaines scènes et idées font un peu « forcées » et on sent bien qu’elles avaient été mises là pour apporter une touche d’humour. Mais elles font l’effet d’un pétard mouillé à l’instar de cette scène finale qui fait s’écrouler en ruine tous nos espoirs de voir une comédie romantique ne finissant pas par un happy end bien cul-cul. Surtout lorsque des morts vivants assoiffés de sang et de cerveau sont au milieu de tout ça !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le Casting ♥ Les références sympathiques |
⊗ Quelques SFX ratés ⊗ La niaiserie ambiante |
Night of the Living Deb ne se démarquera pas de la masse des bobines humoristiques avec des zombies qui ont vu le jour depuis Shaun of the Dead. Le casting a beau être des plus frais, Kyle Rankin n’est pas arrivé à fournir le bon dosage entre morts vivants et comédie romantique. Dommage. |
Titre : Night of the Living Deb
Année : 2015
Durée : 1h25
Origine : U.S.A
Genre : Com-Rom-Zom
Réalisateur : Kyle Rankin
Scénario : Kyle Rankin, Andy Selsor
Acteurs : Maria Thayer, Michael Cassidy, Ray Wise, Chris Marquette, Syd Wilder, Brian Sacca, Julie Brister, Grant Garry