Avec l’aide des Nékromanciens, Howard doit apprendre à maitriser les pouvoirs dont il a hérité pour détruire des hordes de créatures démoniaques. Entre les rafales d’armes automatiques, les rayons au plasma, les attaques de démons hystériques et les assauts de sa propre mère qui essaie de dévorer son âme immortelle, Howard va vivre une véritable journée en enfer.
Avis de Cherycok :
Kiah et Tristan Roache-Turner, c’est deux frangins geeks fans de cinéma de genre. L’un est réalisateur / producteur, l’autre est scénariste / producteur, et ensemble ils ont décidé de mettre en images toute leur culture pop afin de faire plaisir à ceux qui sont dans le même délire qu’eux. Ils s’étaient déjà illustrés avec le bancal mais néanmoins très fun et sympathique Wyrmwood : Road of the Dead, sorte de Mad Max avec des zombies qui avait fait sensation dans divers festivals malgré un budget assez famélique. Ils remettent le couvert avec leur deuxième long métrage Nekrotronic, adapté de leur court-métrage DaemonRunner (2017). Il en résulte une bobine joyeusement foutraque qui pourrait être le rejeton d’une partouze entre SOS Fantômes, Matrix, Tron, Fantômes contre Fantômes et Hellraiser. Oui oui. Donc forcément, ça ne pouvait que me plaire. Beaucoup me plaire.
Il y a des millénaires, quand les premiers hommes débutèrent les sacrifices aux dieux, ils ouvrirent inconsciemment un portail qui amena les démons dans ce monde. Les démons possédèrent les humains, investissant leurs corps comme des parasites et commencèrent à faire des choses innommables, propageant violence et mort, dévorant les âmes avec un appétit sans fin. Puis vinrent les Nekromancers. Chasseurs de démons couillus avec la magie dans les veines et de grosses putains d’armes dans les mains. Ils se sont foutus sur la gueule pendant des millénaires. Mais récemment, un fils de pute maléfique a trouvé un moyen pour balancer les démons sur le Net. A présent, ils peuvent vous avoir via vos portables, et c’est ce qu’ils vont faire. Heureusement, les Nekromancers sont encore là, encore plus depuis qu’ils apprennent qu’un humain, un certain Howard, possède un pouvoir très particulier enfoui en lui. Un pouvoir qui pourrait les aider à mettre un terme définitif à ce mal qui ronge la Terre depuis des milliers d’années.
Malgré son affiche immonde nous rappelant les pires mockbusters de chez The Asylum, Nekrotronic c’est du cinéma de genre pur jus, c’est de la série B con et fun qui nous met le smile jusqu’aux oreilles dès son excellente introduction en dessin animé, un smile qui ne nous quittera jamais du début à la fin. Un film qui transpire à grosses gouttes l’univers geek, qui nous donne l’impression d’être devant un comic / manga bien énervé et gore à souhait, et qui tente de dépoussiérer le genre zombie en y injectant une bonne grosse dose de 2.0.
Ouvrant les festivités de l’Étrange Festival 2019 pour son 25ème anniversaire, les frangins Roache-Turner vont avoir pour maitre mot de divertir leur public, sans jamais réellement essayer d’apporter autre chose que du fun à leur bobine. Certes, ils effleurent le sujet du pouvoir addictif des nouvelles technologies sur notre bonne société (tous ces gens scotchés à leurs écrans), mais c’est bien trop light pour y voir un « brûlot » contre la technologie 2.0. Nekrotronic préfère tout miser sur son délire comico-gore-SF, et grand bien lui en a pris tant il se dégage une réelle énergie positive.
Le scénario de Nekrotronic n’est pas ce qu’il y a de plus original. Le principe du truc millénaire qui se répercute encore de nos jours, c’est du vu et revu. Le film arrive certes à nous surprendre via des scènes inattendues, mais dans l’ensemble, on reste dans un déroulement assez prévisible. Mais avec son rythme effréné et sa réelle envie de proposer un univers cohérent, on passe facilement outre le côté lambda de l’histoire. Le détail porté aux décors, aux armes, aux costumes est à saluer, et de manière générale, le film est très beau visuellement. La mise en scène est très soignée, la photographie est réussie, les cadrages très beaux, et même le montage est bon, que demander de plus ? Des effets spéciaux réussis ? C’est le cas. Les CGI sont bons, voire très bons, jusque dans les giclées de sang qui ne dénotent pas trop. Mais il y a aussi du SFX à l’ancienne, avec des créatures superbes. Les fans de gore qui tâche seront d’ailleurs aux anges (litrons de sang, tête qui explose, …). Nekrotronic se permet pas mal de délires et est bourré jusqu’à la gueule d’idées visuelles assez barrées. En fait, ce film trouve son équilibre dans son excès. Même les acteurs vont dans ce sens-là, proposant un surjeu duquel transpire l’amusement qu’ils ont eu à incarner leurs personnages (on ressent une certaine jouissance chez Monica Bellucci d’incarner la grande méchante). Certes, cet excès ne conviendra clairement pas à tous les publics, mais si vous rentrez dans le délire de ce gloubi-boulga cinématographique, vous passerez à coup sûr un excellent moment.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Visuellement beau ♥ Effets spéciaux réussis ♥ Très bien rythmé ♥ Ultra fun et pas prise de tête |
⊗ Prévisible ⊗ Scenario déjà vu |
Après Wyrmwood : Road of the Dead, les frères Roache-Turner remettent le couvert avec Nekrotronic et c’est toujours aussi fun. Le résultat est généreux, décomplexé, joyeusement foutraque, et fera passer un très bon moment à tous les amoureux de cinéma de genre à tendance geek. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Lors d’une interview, les frères Roache-Turner ont affirmé qu’ils ont été inspirés par moult films pour faire leur Nekrotronic : SOS Fantoimes, Poltergeist, Hellraiser, Matrix, L’Exorciste, Evil Dead 2, Jack Burton dans les Griffes du Mandarin, Braindead, Bad Taste, Fantomes contre Fantomes, Arizona Junior, …
• Monica Bellucci ne s’est pas retrouvée dans Nekrotronic par hasard. L’un des producteurs du film, Andrew Mason, s’était lié d’amitié avec elle lors du tournage de Matrix 2 et 3 sur lesquels il était déjà producteur. Connaissant les goûts de cette dernière pour les films un peu « à part », il lui a proposé le rôle de la méchante et elle a immédiatement accepté.
• Jay Gallagher, héros de Wyrmwood et ami du réalisateur, tient ici un petit rôle, celui du frère du héros.
Titre : Nekrotronic
Année : 2019
Durée : 1h39
Origine : Australie
Genre : Pokdémon Go
Réalisateur : Kiah Roache-Turner
Scénario : Tristan Roache-Turner, Kiah Roache-Turner
Acteurs : Ben O’Toole, Monica Bellucci, Caroline Ford, Tess Haubrich, Epine Bob Savea, David Wenham, Berynn Schwerdt, Jay Gallagher, Felix Williamson