Maria, un soldat intrépide, et le TS-347, un homme d’une force surhumaine, sont poursuivis par une cellule militaire chargée d’expériences scientifiques qui ont abouti à une apocalypse zombie. Sur le chemin, ils rencontreront Pedro, un homme avec peu d’ambitions et une énorme gueule de bois. Ensemble, ils tenteront de s’échapper vers un endroit sûr, mais une bombe nucléaire vient compliquer la situation et occasionner quelques mutations génétiques.
Avis de John Roch :
Après une poignée de courts métrages aux noms forts intéressants (Banana Motherfucker, The Strongest Motherfucker in The world…), Fernando Alle passe à la vitesse supérieure avec Mutant Blast. Si le métrage a été produit avec divers capitaux, celui qui ressort le plus est inévitablement la Troma, qui a mis des billes dans ce film de zombies Portugais avec un caméo de Lloyd Kaufman en supplément. Enfin, film de zombies c’est vite dit, car si le métrage débute comme un métrage mettant en scène des morts-vivants, une apocalypse zombie et tous les ingrédients inhérents à un genre passé de mode mais néanmoins toujours surchargé en productions avec ou sans trop de pognon, il ne s’appelle pas Zombie Blast mais Mutant Blast, ça fait toute la différence. Le métrage débute pourtant comme un énième film de zomblards : un lieu expérimental dont s’échappe des sujets d’une expérience qui a mal tournée, des survivants unis face à une apocalypse zombie qui débute… sauf qu’ ici le métrage va très rapidement changer de direction. Reprenons depuis le début : des zombies s’échappent d’un lieu tenu secret par le gouvernement qui travaille sur des supers soldats indestructibles dont les résultats donnent au pire des morts-vivants donc, au mieux des êtres décharnés mais psychotiques inutilisable en l’état. Tous sauf un, un colosse qu’une résistante (de quoi ? Bonne question tiens) est chargée d’exfiltrer.
Jusqu’ici rien de forcément nouveau en apparence et ça ne semble pas s’arranger par la suite avec l’apocalypse zombie qui se déclenche. Pourtant, si l’on reste dans un genre essoré à l’extrême, Mutant Blast démarre de la plus belle des manières. La réalisation tient la route, le gore est là et l’humour aussi. Ici, le héros se réveille avec une sacrée gueule de bois et une teub dessinée sur son visage et c’est en se remémorant la soirée qu’il pige que quelque chose a mal tourné pendant la fiesta. La suite est prévisible : la résistante accompagnée du colosse et le héros, un gars un peu con aussi lover que looser, vont se croiser et faire du chemin en démastiquant des zombies. Et non, loupé. Le colosse se fait buter par accident et l’agence secrète à l’origine des expériences balance des bombes sur tout le pays. Sauf que par erreur, c’est des mégatonnes de bombes nucléaires qui sont lâchées, ce qui n’est pas sans conséquences sur la population. A partir de là, et ça arrive très vite, Mutant Blast se lâche complètement et devient une très bonne comédie horrifique qui à pour lui un script qui se démarque par son inventivité. Les protagonistes mutent chacun à leurs manières, le héros a un rat qui lui pousse sur la main, la résistante a une nouvelle oreille puis ils vont croiser d’autres survivants aux mutations plus où moins délirantes, et il n’est pas forcement question d’êtres humains. Mutant Blast ne se repose cependant pas uniquement sur son concept pour captiver sur la longueur. Le métrage s’avère être bien écrit, les bonnes idées s’enchaînent, il y des moments parfois très cons mais à l’humour maîtrisé et les personnages deviennent réellement attachants. Sur ces deux points Mutant Blast est surprenant.
Con ne veut pas forcement dire stupide, le film se dote d’un discours écologique aussi marrant qu’intelligent en la personne de Jean-Pierre, un homard-homme Français qui a un tout autre point de vue sur le rapport entre l’Homme et la nature. Un personnage étonnant, poétique et même touchant qui considère néanmoins les dauphins comme des fils de putes (c’est lui qui le dit) car on reste dans un gros délire bien fun qui alterne entre comédie réussie et film de zombies gore avec des mutants. Petit bémol sur ce point en revanche, les SFX sont convaincants dans la majorité des cas mais le gore dans Mutant Blast est bien trop répétitif et se résume, excepté des idées ici et là, à des lames plantées dans des cranes et à des têtes écrasées par des pompes. C’est sympa deux fois, mais au bout de la dixième ça blase sérieusement. Malgré ça, Mutant Blast est une bonne et agréable surprise qui reste pourtant le seul long-métrage de Fernando Alle et ça c’est dommage. C’est parfois un peu cheap, mais le manque de pognon ne se fait globalement jamais ressentir, les acteurs y croient, l’équipe derrière la caméra aussi, c’est tourné dans une bonne humeur communicative, drôle, bien écrit, parfois étonnant… en voila un petit film qui a bien plus de gueule qu’il en à l’air.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ C’est drôle ♥ C’est con ♥ C’est parfois pas si con ♥ De bonnes idées ♥ Des personnages attachants ♥ Le rythme ♥ Globalement, techniquement ça tient la route ♥ Jean Pierre le homard-homme |
⊗ Des scènes gores répétitives ⊗ C’est un peu cheap des fois |
Mutant Blast est une bonne et agréable surprise. C’est parfois un peu cheap, mais le manque de pognon ne se fait globalement jamais ressentir, les acteurs y croient, l’équipe derrière la caméra aussi, c’est tourné dans une bonne humeur communicative, drôle, bien écrit, parfois étonnant… en voila un petit film qui a bien plus de gueule qu’il en à l’air. |
Titre : Mutant Blast
Année : 2018
Durée : 1h24
Origine : Portugal
Genre : Zona Mutante
Réalisateur : Fernando Alle
Scénario : Fernando Alle
Acteurs : Pedro Barão Dias, Maria Leite, João Vilas, Mário Oliveira, Joaquim Guerreiro, Vanda R. Rodrigues, Sofia Reis, Clemente Santos