Cinq ans ont passé depuis la tragique aventure de Seth Brundle. Son fils, Martin Brundle, n’est pas un enfant comme les autres. Élevé dans un laboratoire, Martin grandit solitairement à une vitesse fulgurante. Supérieurement intelligent, il commence à perfectionner les expériences de son père sur la téléportation. Mais « l’enfant » a reçu de son père un héritage autrement plus terrifiant : des gènes mutants qui, peu à peu, vont le transformer en une créature ignoble et beaucoup plus effrayante que son père.
Avis de Rick :
En 1986, c’était le choc. David Cronenberg tournait La Mouche, soit un de ses métrages les plus aboutis, et un de ses plus grands succès critique et public. Mel Brooks, qui produisait, ne pouvait en rester là, mais Cronenberg et les suites, ça fait deux, et il décide de ne pas revenir. Une armée de scénaristes se met alors au travail, dont Mick Garris (Critters 2, La Nuit Déchirée) et Frank Darabont (La Ligne Verte, The Mist). La mise en scène échoue entre les mains de Chris Wallas, le créateur de la mouche du premier opus. Le bonhomme n’est pas réalisateur, mais pas grave, il a fait du bon boulot sur le premier, donc pourquoi pas. Geena Davis refuse de revenir si c’est pour uniquement faire une apparition dans la scène d’ouverture, et seul John Getz revient, pour seulement deux scènes. La Mouche 2 est-il un film aussi bon et intéressant que le premier ? Définitivement pas, Chris Wallas n’ayant pas le talent de David Cronenberg. Pour autant, La Mouche 2 n’est clairement pas un mauvais film, et s’avère même être une série B plutôt bien foutue et qui intéresse du début à la fin. Pas si mal non ? Plutôt que de faire une suite reprenant l’original à l’identique, ce qui aurait été aussi inutile que commercialement moins risqué, cette suite nous propose de suivre le fils de Seth Brundle (Jeff Goldblum), Martin, joué par Eric Stoltz. Il a la particularité, en plus d’être intelligent, de grandir à une vitesse anormale. À cinq ans, on lui donnerait trente ans. Le film part de ce postulat, et si Martin va rapidement reprendre les travaux de son père, et lui aussi avoir une romance avec une jeune femme, le métrage part alors dans une autre direction.
Oui, ici, pas de téléportation ratée, loin de là. Le métrage et le personnage vont même partir dans une direction différente, puisque Martin cherchera à guérir de sa « maladie » grâce à la téléportation, pour retirer ses mauvais gênes et avoir enfin une vie normale. Pourtant de nombreuses scènes viendront nous rappeler l’original, comme la téléportation ratée d’un animal (mais ici à des fins différentes, puisqu’ayant une vraie importance dans l’histoire et pour le personnage), la romance avec un personnage dont le patron n’est pas très sympa, mais passé ces quelques éléments, le film suit sa propre voie. Est-ce que ça fonctionne ? Pas toujours. Mais le résultat est clairement loin d’être honteux. En vérité, l’on sent le réalisateur Chris Wallas pas toujours forcément à l’aise dans ce qu’il filme. Dès lors qu’il doit filmer par contre des abominations génétiques ou autres effets sanglants, il donne tout ce qu’il a, et se fait beaucoup plus intéressant, et donc, à l’aise. Le scénario lui, sans être transcendant, nous offre quelques idées forts intéressantes, comme la relation entre Martin et le chien de laboratoire, ou la psychologie de Martin et son évolution dés lors que son corps commencera à changer. Même la romance entre Martin qui ne connaît pas grand-chose à la vie et la secrétaire jouée par Daphne Zunigan fonctionne plutôt bien.
Prenant clairement son temps, c’est lors de sa dernière demi-heure que le métrage va plonger clairement dans le fantastique, l’horreur, et à quelques furtives mais réussies occasions, le gore. Le film prend alors clairement des allures de grosses séries B, n’ayant plus rien de véritablement transcendant à raconter, mais l’ensemble se fait suffisamment rythmé pour intéresser le spectateur. D’autant qu’une fois Martin transformé comme son père, La Mouche nous montre un nouveau design, forcément différent puisque se transformant pour des raisons différentes (une maladie sexuellement transmissible, et non plus une fusion générique). Design très sympathique et beaucoup plus présent que dans le film original. Dommage que son final soit donc juste une fin de simple série B, n’ayant jamais la portée et l’émotion du film original, ce qu’il ne semble d’ailleurs absolument pas chercher à atteindre. Oui, La Mouche 2 m’aura fait passer un très bon moment, bien qu’énormément inférieur au premier film. Le casting s’en sort plutôt bien, la mise en scène, bien que parfois hésitante, n’est pas pour autant mauvaise, et les effets spéciaux y sont très bons. Que demander de plus ?
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une suite différente ♥ Le design de La Mouche ♥ Une série B efficace ♥ Sans fausses notes |
⊗ Forcément moins intéressant que l’original ⊗ Une simple série B |
La Mouche 2 est une honnête suite qui ne cherche pas à concurrencer l’original, ce qui est impossible. Très sympathique. |
Titre : La Mouche 2 – The Fly 2
Année : 1989
Durée : 1h45
Origine : U.S.A.
Genre : Fantastique
Réalisation : Chris Wallas
Scénario : Mick Garris, Jim Wheat, Ken Wheat et Frank Darabont
Avec : Eric Stoltz, Daphne Zunigan, Lee Richardson, Harley Cross et John Getz
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