Lorsque les plus grands champions de la Terre sont appelés à combattre les ennemis de l’Autre Monde, ils doivent découvrir leurs véritables pouvoirs pour sauver notre planète de l’annihilation totale. Mortal Kombat est une nouvelle aventure cinématographique basée sur la franchise de jeu vidéo iconique.
Avis de John Roch :
Ah Mortal Kombat, dans la famille on a été fans de frères en sœurs, tradition qui perpétue encore aujourd’hui, mais revenons au commencement : 1992, Mortal Kombat est lâché en salles d’arcade et c’est un phénomène. Dans une ère où les Japonais dominent le marché du jeu de combat, le soft tire son épingle du jeu en affichant des graphismes somptueux avec des personnages digitalisés, une bonne dose de violence, et les fameuses fatalities. Mais le scandale arrive vite avec les portages console, MK pour les intimes est le jeu qui a fait décider à la chambre des représentants d’instaurer l’ESRB, un système de classification semblable à ce que l’on trouvait au cinéma, parce que vous le savez bien : le jeu vidéo, ça rend violent. Console toujours, la méga-drive a vu ses ventes décoller en flèche, pour la simple et bonne raison qu’un code permettait d’avoir le sang dans le jeu, un luxe que la version snes n’a pu se permettre. Ed Boon et John Tobias, créateurs de la saga, ne s’arrêtent pas en si bon chemin, et arrive MK2, plus beau, plus gore, plus dur, ce titre fait un tabac, et à la sortie de la borne, je me souviens que mon grand frère a dû me porter pour que je puisse voir quelque chose, tant les gens étaient agglutinés à la borne ! Le temps passe, et après un MK3 qui instaure un système de combos, c’est une traversée du désert pour la saga. Après un MK4, le premier en 3d qui arrive avec un gameplay et des graphismes d’un autre age comparé aux ténors du genre, et des spin off ratés (mythologies : sub zéro et special forces) la saga se refait une santé pendant l’ère 32 bits, avec des jeux de qualités : deadly alliance, mystification et Armageddon mais encore une fois éclipsés par des productions japonaises toujours plus fortes (soul calibur 2 et 3, tekken 4 et 5 sortiront pendant cette période), mais la saga a toujours le vent en poupe et trouve son public. Passons sous silence MK vs. DC Universe, crossover moisi qui n’avait même plus de fatalities, enfin si, mais autocensurées parce qu’il ne fallait pas voir crever les super héros dans des gerbes de sang et de boyaux. Puis le miracle arrive, Mortal Kombat neuvième du nom fait office de reboot, et c’est la claque. Graphiquement sublime, un gameplay certes rigide à mort qui empêche un débutant de s’amuser un minimum si il ne prend pas un personnage cheaté qui sort un minimum de combos improvisés, mais efficace, du contenu solo et multi solide, et des guests via les dlc, Mortal Kombat revient sur le devant de la scène. Les opus X et XI restent dans la continuité, mais redoublent d’efforts pour en apporter toujours plus, que ce soit en terme de graphismes, de contenu, ou de guests toujours aussi dingues, car en plus de refaire venir des anciens personnages de la saga, on croise également Alien, Predator, Terminator, Robocop, Jason, Leatherface, Spawn, Rambo, ou encore Freddy
Au cinéma, le jeu créé par Ed Boon et John Tobias entre par la grande porte avec le Mortal Kombat de Paul Anderson, qui arrive après Mario Bros. et Street Fighter : l’Ultime Combat. Quand on voit ce qu’Hollywood faisait avec les adaptations vidéoludiques, ça faisait peur, mais miracle, le film tient parfaitement la route. C’est fidèle, les combats sont de qualités, l’ensemble ne fait jamais cheap malgré des CGIs horribles, mais grand public oblige, pas de fatalities, sans quoi cette première adaptation aurait frôlée la perfection. Anderson n’aura jamais réitéré l’exploit, la saga Resident Evil et Monster Hunter en témoignent, pas plus que le second film : Mortal Kombat : Destruction Finale, techno série Z de luxe affreuse, le mot est faible, suivie d’une série télé du même acabit. Le succès de MK 9 remet la saga sur le devant de la scène, et une nouvelle adaptation est prévue sous l’aile de Kevin Tancharoen, responsable l’année précédente de la web série Mortal Kombat : Rebirth, sorte de démo technique pour un hypothétique long métrage qui tape dans l’œil de la Warner, propriétaire de la franchise. Le projet est cependant stoppé pour conflit d’emploi du temps et de contrainte budgétaire. Plongé dans le développement hell, Mortal Kombat refait surface en 2016 lorsque James Wan annonce être à la production, le tournage est officialisé et commence en 2019, pour une sortie début 2021, avec les complications d’exploitation que l’on connaît. Alors ce Mortal Kombat, pétard mouillé ou adaptation réussie ?
Dans les grandes lignes, Mortal Kombat reprend la base de MK, à savoir un tournoi opposant le EarthRealm et l’Outworld, où des combattants élues se battent pour sauver la terre d’une invasion de l’autre monde, ceux choisis portent une marque, Cole, un combattant de MMA en fait partie et va se retrouver aux cotés de Sonya Blade, Jax, Liu Kang, Kung Lao et Kano sous la protection de Raiden, le dieu du tonnerre et du rire Lamberien (auquel il n’y aura même pas l’ombre d’un clin d’œil). De son coté, Shang Tsung compte remporter le tournoi en trichant, ce qui veut dire envoyer ses combattants. Sub-Zero, Mileena, Kabal, Nitara, Reiko et Goro massacrer leurs adversaires avant que le dit tournoi commence. Des personnages tiré du roaster de la saga nombreux, et connus des joueurs à quelques exceptions près (il faut vraiment être un fan hardcore pour se souvenir de Reiko), mais arrêtons nous un court instant sur le héro : Cole, spécialement créé pour l’occasion. En soi, l’idée n’est pas mauvaise, puisque l’univers de Mortal Kombat est découvert de son point de vue, un regard neuf qui permet aux spectateurs extérieurs aux jeux vidéo de découvrir la saga par ce film. Seulement, pour qui a un minimum joué à la saga, Cole est inutile, d’autant plus qu’il ne participe pas au développement de l’intrigue, puisque d’autres personnages vivent les événements en même temps que lui, et on se rend très vite compte que le scénario fonctionne très bien sans lui. Le scénario justement, pas grand chose à en redire, on adapte pas ici une fable mystico-métaphysique mais Mortal Kombat, auquel il sait rester fidèle, bien que classique dans son déroulement qui est une énième origin story sous fond de récit initiatique, qui ne dépasse jamais son statut de grosse introduction à l’univers, le tournoi n’étant pas encore débuté (il faudra attendre la suite). Coté personnages, les designs sont réussis, mais c’est inévitable, certains sont laissées sur le coté pour en développer d’autres. Ainsi la rivalité Scorpion/Sub Zero sert de point de départ à l’intrigue, Shang Tsung vient sucer des âmes, Sonya Blade et Kano sont à la base d’un twist que l’on voit venir dès leurs premières lignes de dialogues, Reiko est aussi inutile que dans les jeux, et Reptile n’est ni plus ni moins qu’un Godzilla US de deux mètres, ça souffle le chaud et le froid donc, tout comme le rythme. Loin d’être détestable, celui-ci manque tout de même d’équilibre et la première heure s’avère être par moment longuette, mais celle-ci passée, le film se passe de scénario, se déchaîne et va vite, trop vite, on ressort avec un léger sentiment de frustration car c’est quand on commence vraiment à prendre son pied que Mortal Kombat balance son générique de fin.
Oui, on prend son pied, car la principale promesse est tenue, à savoir des combats et du sang. Et des combats, Mortal Kombat n’en manque pas, et ce dès les premières minutes qui annoncent la couleur et met en confiance pour la suite. Et on fait bien de lui donner confiance, car les bastons sont vraiment jouissives, pleines de sang, de CGI parfois perfectibles mais réussis, de bruitages qui renvoient directement aux jeux, tout comme les coup spéciaux qui sont présents, et surtout, surtout, les fatalities sont là ! Et réalisées à l’ancienne sans GCIs ! Des purs moments de bonheurs gores et tellement jubilatoires, qu’on en veut plus dans une suite qui devrait voir le jour sans peine. Alors oui, tout n’est pas parfait, ça traîne par moment légèrement en longueur, les effets spéciaux manquent parfois de finition, les acteurs sont des artistes martiaux compétents mais qui ne savent pas jouer (Ludi Lin et son regard halluciné dans le rôle de Liu Kang, Chin Han qui n’a pas l’air d’en avoir grand chose à foutre en Shang Tsung, Lewis Tan, alias Cole, a une tronche d’endive) mais c’est pour cette promesse tenue de voir se matérialiser les combats du jeu sur un écran (dont un hommage à ceux qui ont prestés sur les potes qui ne faisait que la balayette pour gagner un match) qui fait passer Mortal Kombat, malgré une légère déception, du bon coté de la balance et le propulse direct du coté des adaptations réussies. Bon la suite, c’est pour quand ?
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des bastons réussies… ♥ Des duels brutaux ♥ Mise en scène et ambiance sonore soignés ♥ Le design des personnages ♥ Les fatalities sont là ♥ Les cinquante dernières minutes jouissives… |
⊗ … mais au montage un peu trop cut par moment ⊗ Cole, mauvaise idée ⊗ Des cours d’acting à prévoir dans le budget de la suite ⊗ Quelques CGI qui n’ont pas l’air finis ⊗ …. mais on ressort avec un sentiment de frustration car quand ça démarre, ça s’ arrête trop vite, on en veut encore ! |
Mortal Kombat n’est pas parfait, mais il a été tourné avec respect envers la saga qu’il adapte. En résulte des combats réussis et par moments surprenamment gores qui emmènent le métrage au rayon des adaptations de jeux vidéo de qualité. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Le réalisateur ne connait pas les jeux, il a accepté pour le coté baston, gore et fun de l’univers.
• La fille de Jean Claude Van Damme, Bianca Brigitte Van Damme a auditionné pour le rôle de Mileena. On peut la voir s’entrainer pour le rôle dans l’émission de télé-réalité Jean Claude Van Damme : Behind closed doors.
• Linden Ashby, Johnny Cage dans le Mortal Kombat de 1995, a laissé entendre qu’il aurait un rôle dans la suite.
Titre : Mortal Kombat
Année : 2021
Durée : 1h50
Origine : U.S.A
Genre : Pas si mal
Réalisateur : Simon McQuoid
Scénario : Greg Russo, Dave Callaham, Oren Uziel
Acteurs : Lewis Tan, Jessica McNamee, Josh Lawson, Joe Taslim, Mehcab Brooks, Matilda Kimber, Tadanobu Asano, Hiroyuki Sanada, Chin Han, Ludi Lin, Max Huang, Sisi Stringer