[Film] Monsternado, de Tyler-James (2023)


À la suite d’une série d’incidents météorologiques anormaux, un scientifique réalise que les événements ont déclenché une trombe d’eau de taille exceptionnelle qui se dirige vers la ville et apporte avec elle un assortiment de créatures préhistoriques qui les piègent, lui et d’autres clients, à l’intérieur d’un hôtel qu’ils doivent traverser pour s’en échapper.


Avis de Cherycok :
Valéry Giscard D’Estaing avait dit à François Mitterand en 1974 qu’il n’avait pas le monopole du cœur. En 2023, c’est Dark Abyss Productions qui dit à The Asylum qu’ils n’ont pas le monopole des tornades géantes de monstres. Car non, il n’y a pas que la célèbre firme américaine The Asylum qui a décidé de faire n’importe quoi avec des monstres en CGI moches et autres catastrophes naturelles tout aussi CGIquement dégueulasses, il y a également les anglais de chez Dark Abyss Productions qui surfent sur le même terrain et qui, en l’espace de quelques films tels que Firenado, Crocodile Swarm, The Area 51 Incident et donc aujourd’hui Monsternado, prouvent que dans le domaine du DTV pourri, ils n’ont rien à leur envier. Si aucun des titres cités ci-dessus ne vous dit quelque chose, ne vous inquiétez pas, ce n’est pas bien grave, vous ne vous en porterez que mieux si vous ne les regardez pas. Mais mon esprit malade d’aventurier du cinéma a forcément été attiré par Monsternado qui, rien que par son titre, nous annonce fièrement un truc encore plus over the top que le célèbre Sharknado de la firme américaine. Et à la surprise générale, ce n’était pas bon.

Monsternado est réalisé par un certain Tyler-James qui, à l’exception de courts métrages, a à son actif Deadly Waters (2015), Sky Monster (2023), Dinosaur Prison (2023), The Loch Ness Horror (2023) et donc ce Monsternado (2023), ayant respectivement 3.5/10, 3.3/10, 3.3/10, 3.5/10 et 2.9/10 de moyenne IMDB. Oui, un champion des films de merde et il fallait que je sois attiré par un titre tel que Monsternado qui sentait pourtant bien le caca de loin. Enfin bref. Dans Monsternado, outre des requins, on trouve des ptérodactyles, des pieuvres, des étoiles de mer géantes, des crocodiles, des serpents géants, des insectes préhistoriques bizarres, … Mais surtout, on y trouve un premier degré total qui n’a strictement rien à faire là. Monsternado se prend beaucoup trop au sérieux là où Sharknado avait eu la bonne idée de jouer à fond la carte de la déconne. En soi, pourquoi pas tenter de faire quelque chose de premier degré, mais il faut pour cela, avec un tel pitch, avoir les moyens de ses ambitions, pour au moins faire un film catastrophe impressionnant qui va nous balancer des images folles à la gueule. Mais ici, rien ne va, à commencer par les limites d’un budget très très serré qui se ressentent très vite. Déjà, l’action est localisée quasi exclusivement dans un hôtel, sans doute loué pour l’occasion, avec des personnages qui vont aller de pièce en pièce, errer de couloir en couloir, poursuivis par des monstres, de temps à autres tirés à l’extérieur pour ceux qui s’approchent un peu trop près des fenêtres. Les quelques scènes en extérieur semblent avoir été tournées sans autorisation, soit avec des passants qui font leur vie en arrière-plan, soit dans une ruine perdue sur une colline (pour le final). Et puis quelle idée de nous faire croire qu’on est aux U.S.A, en parlant de Washington, du Pentagone, mais sans prendre le soin de cacher les immatriculations anglaises ou même de louer des voitures avec des volants à gauche. Sans parler des accents de certains acteurs qui ne laissent aucun doute sur leurs origines britishs.

Le jeu d’acteur est catastrophique, réellement, rendant encore plus antipathiques certains personnages ayant des logiques complètement improbables. On a parfois l’impression d’être devant un film amateur tellement le casting est soit dans l’exagération la plus totale, soit dans le désintérêt complet de ce qu’il est en train de déblatérer. Le scénario tente de mettre des personnages improbables, comme ces trois femmes du FBI habillées en prostituées pour arrêter un baron de la drogue. Mais à part apporter du kitch et du face palm à l’ensemble, ça ne rime à rien. Entre les scènes avec des attaques animales, déjà pas bien fameuses, c’est comme chez la concurrence américaine, on s’emmerde un peu. Les intrigues secondaires n’ont rien à faire dans ce genre de film et donnent l’impression que le scénario s’éparpille pour rien, comme s’il fallait que chaque personnage ait ses propres histoires. On est dans un film de monstres en CGI les gars, pas dans un thriller psychologique. La gestion du son est catastrophique, avec une prise son aux fraises, au point qu’on ne comprend même pas ce que disent certains personnages de temps à autres. La musique d’ambiance est capable de s’arrêter d’un seul coup, comme s’il y avait eu un bug sonore, les bruitages sont un coup trop exagérés, un coup trop faibles. Malgré tout, Monsternado a quelques petites choses pour lui. Par exemple, les CGI ont parfois une certaine tenue. Nous sommes dans du bas de gamme hein, mais du bas de gamme qui de temps en temps ne s’en sort pas trop mal. Du moins, tant que les créatures ne bougent pas trop car dès que c’est en mouvement et que ça s’excite, c’est plus problématique. Si on met de côté le classique champ / contrechamp qui vient s’installer lors des nombreuses scènes de dialogue, on a vu bien pire en termes de mise en scène. Les mouvements de caméra sont fluides, avec un minimum de recherche et d’intelligence dans la construction des plans. Et puis il faut également avouer qu’on est parfois pris de fous rires nerveux à cause de la tenue hautement improbable de certaines scènes ou devant la connerie de certains personnages, ce qui permet, malgré tout, de passer un moment vaguement divertissant à défaut d’être réussi.

LES PLUS LES MOINS
♥ Des CGI parfois très corrects…
♥ Une mise en scène plutôt correcte
⊗ … et parfois bien dégueux
⊗ La bande son
⊗ Le jeu des acteurs
⊗ Beaucoup trop sérieux

Note :
Note nanar :

Les américains ont pondu Sharknado, les anglais ont décidé de faire Monsternado. Le résultat est un film qui se prend trop au sérieux, qui a oublié le fun en cours de route, mais devant lequel on peut s’amuser si on n’est pas trop regardant.



Titre : Monsternado
Année : 2023
Durée : 1h21
Origine : Angleterre
Genre : N’est pas Sharknado qui veut
Réalisateur : Tyler-James
Scénario : Derek Miller

Acteurs : Derek Miller, Danielle Scott, Chloe Karr, Graham Miller, Jase Rivers, May Kelly, Lila Lasso, Michael S. Siegel, Sean Patrick Brooks, Eduardo De Vicente Chato

Monsternado (2023) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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