Alex Farraday, l’une des meilleures braqueuses du monde, sort de sa retraite pour effectuer un dernier casse et s’emparer de précieux diamants. Lorsque son visage est accidentellement révélé pendant l’opération, elle est contrainte de fuir la ville. Elle devient la cible de la CIA et d’une organisation criminelle internationale, prête à tout pour la faire disparaître. Il ne s’agit pas que de diamants, mais Alex l’ignore encore. Alors qu’ils doivent la neutraliser par tous les moyens, les adversaires d’Alex réalisent rapidement qu’elle est la proie la plus dangereuse qu’ils aient jamais traquée…
Avis de Cherycok :
L’e-cinema se développe et de plus en plus de films sortent directement par ce biais-là. On l’a vu avec The Green Inferno d’Eli Roth, tout récemment avec Tigre et Dragon 2 de Yuen Woo-Ping, ou encore avec Momentum qui nous intéresse ici, premier film du chef opérateur Stephen S. Campanelli, ancien cadreur attitré de Clint Eastwood. Qu’on se le dise tout de suite, si vous n’aimez pas les films d’action à regarder avec le cerveau en mode OFF, vous pouvez arrêter immédiatement de lire ces lignes. Parce qu’avec Momentum, on est plus dans la série B sous testostérone, le genre de film qui ne se soucie que peu de la cohérence de ce qu’il raconte et qui cherche juste à divertir le spectateur en manque d’action burnée à la sauce fatale, en mettant sur le devant de la scène la belle Olga Kurylenko (Hitman, Quantum of Solace) qui semble extrêmement à l’aise avec deux pétoires à la main. Alors amis du cinéma décérébré, prenez-vous une bière, virez vos godasses et affalez-vous sur le canapé, ça va cartonner.
Momentum n’a donc absolument rien de révolutionnaire. Vous cherchez un film intelligent et original, passez votre chemin. Vous cherchez un film pour vous vider le cerveau après une dure journée de travail, là on va pouvoir discuter. Momentum n’a d’ailleurs aucune autre prétention que de proposer ce genre de spectacle primaire, un bon gros défouloir qui cartonne pas mal en termes d’action. Le film commence d’ailleurs par une scène de braquage à la fois étrange et efficace, étrange parce que les protagonistes sont vêtus de sortes de combinaisons à mi-chemin entre des agents du S.W.A.T et les Daft Punk, efficace car elle propose déjà un avant-goût de ce qui va arriver dans les 1h20 qui vont suivre : de l’action nerveuse, spectaculaire, parfois sanglante, souvent bien mise en scène, nous faisant comprendre que la poésie n’a absolument rien à faire ici.
La suite va être du même acabit, ne laissant que peu de temps de répit au spectateur, enchainant courses poursuites à pied ou en voiture, explosions, scènes de baston burnées, parties de cache-cache armées. Le scénario passe clairement en second à tel point qu’on en oublie rapidement les enjeux politiques de l’histoire ayant pour base un sénateur véreux, incarné par un Morgan Freeman (Les Evadés, Robin des Bois) qu’on doit voir 2 minutes, qui cherche à récupérer une clé USB contenant des données extrêmement confidentielles. L’action y est très lisible, on sent que Stephen S. Campanelli connait son métier et les quelques fulgurances de mise en scène qui parcourent le film sont là pour nous le confirmer.
Comme héroïne badass, on retrouve donc Olga Kurylenko, un peu trop habituée des rôles secondaires en mode jolie plante verte grâce à son physique très avantageux. Pourtant, elle porte à elle seule le film sur ses épaules. Certes, son jeu d’acteur n’est pas toujours très juste, mais elle donne énormément de sa personne dans ce rôle musclé qui lui va comme un gant, sorte de Lara Croft semi invincible qui ne recule devant rien, et certainement pas lorsqu’il faut cribler de balles ses ennemis. James Purefoy (Chevalier, la série Rome), dont le rôle au départ devait être interprété par Vincent Cassel, s’en sort également avec les honneurs malgré un coté un poil trop cabotin. Balançant des punchlines dès qu’il en a l’occasion en tant que grand méchant qu’il est, il est également celui qui va apporter une petite touche d’humour très léger mais bienvenu.
A coté de ça, on pourra reprocher à Momentum son coté un peu trop sérieux si on prend en compte les moments parfois improbables dont le film est parsemé et ce dès la scène d’intro. Quitte à jouer sur le terrain de l’action décérébrée, pourquoi ne pas y aller à fond, en mâtinant son film de second degré un peu à la manière d’un Shoot’em Up (2007) de Michael Danis avec Clive Owen ? On tombe souvent dans la facilité, en témoigne ce dénouement final qui semble expédié à la va-vite, partant sans doute d’une idée lancée lors d’une fin de repas un peu arrosé entre amis.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ L’action plutôt bien fichue ♥ Rythme soutenu ♥ Olga Kurylenko |
⊗ Un scénario ? Où ça ? ⊗ Crédible ? Ah bon… |
Momentum remplit très bien son rôle de série B d’action. Bourré d’incohérences, faisant preuve de bien trop grandes facilités scénaristiques et d’une originalité aux abonnés absents, il reste pourtant un divertissement solide pour qui a envie de passer 1h30 sans faire sourciller un seul de ses neurones. |
Titre : Momentum / Code Momentum
Année : 2015
Durée : 1h36
Origine : Afrique du Sud / U.S.A
Genre : 100% Action
Réalisateur : Stephen S. Campanelli
Scénario : Adam Marcus, Debra Sullivan
Acteurs : Olga Kurylenko, James Purefoy, Morgan Freeman, Jenna Saras, Karl Thaning, Dylan Edy, Greg Kriek, Aidan Whytock, Lee Raviv