[Film] Methgator, de Christopher Ray (2023)


Après une saisie de drogue ratée, un groupe de policiers de Floride découvre que le contenu de la cargaison a été accidentellement ingéré par un alligator local qui s’est transformé en une machine à tuer vorace, les obligeant à arrêter la créature avant qu’elle ne perturbe une série de célébrations de vacances à venir.


Avis de Cherycok :
L’ours cocaïné de Crazy Bear (2023) a donné des idées à ces petits filous de The Asylum. Alors point d’ours ici, point de cocaïne non plus, mais un alligator qui s’est enfilé de la meth. Et comme Crazy Bear est librement inspiré d’un fait réel, sachez que Methgator l’est également ! Enfin presque. Selon Wikipedia, Methgator serait librement inspiré de rapports datant de 2019 selon lesquels un service du Tennessee déconseillait publiquement de jeter de la méthamphétamine dans les toilettes en raison de la possibilité que les alligators en ingèrent, ce qui aurait pu les faire devenir très agressifs. Réellement, Methgator serait inspiré d’un storyboard de 2019 créé par Jim DeSantis pour plaisanter sur les réseaux sociaux après avoir lu un article sur des vrais alligators accros à la méthamphétamine. Mais surtout, Methgator était en développement bien avance l’annonce de Crazy Bear, le film The Asylum n’a donc pas pompé sur le film de Elizabeth Banks, the Asylum a juste profité de sa sortie pour le mettre en chantier afin qu’il bénéficie de la notoriété du film hollywoodien. Mais qu’en est-il réellement de ce Methgator dont les attentes étaient basses étant donné que le studio The Asylum fait rarement dans la qualité ? Eh bien c’était même mieux que Crazy Bear ce qui, il faut l’avouer, n’était pas très dur.

Des films avec des animaux sous l’emprise de la drogue, il y en a récemment eu pas mal. On pourra citer Cocaïne Shark (2023), Cocaïne Werewolf (2024), Cocaïne Cougar (2023), Cocaïne Crabs from Outer Space (2022), mais le premier film prenant cette thématique est le film italien Les Bêtes Féroces Attaquent (1984) de Franco Prosperi. Comme quoi, ça ne date pas d’hier. Mais revenons à Methgator, scénarisé par le savant fou de chez The Asylum Joe Roche, mis en scène par le réalisateur maison, fils du célèbre metteur en scène de séries B/Z Fred Olen Ray, Christopher Ray qui a déjà mis en boite une tripotée de films pour la firme américaine comme par exemple Mega Shark vs Crocosaurus (2010), Almighty Thor (2011), 3-Headed Shark Attack (2015), ou encore Top Gunner : Battle of the Atlantic (2023). Oui, je sais, ça fait envie. Dès la première seconde, on voit le fameux alligator, comme pour nous dire « Regardez, on ne vous ment pas sur la marchandise ! » et, immédiatement, on a des morts, mangés par un alligator en CGI. Et on est clairement content que la bestiole croque du figurant et du second rôle à intervalles réguliers, permettant de ne jamais s’ennuyer entre deux scènes de dialogues. Alors notre alligator renifle dans l’eau ; un coup il craint les balles et le coup suivant il ne les craint plus ; il nage à une vitesse hallucinante et fait des sauts improbables ; il escalade des relais de téléphones mobiles … Oui, les capacités de l’alligator s’adaptent aux besoins du scénario. Ça doit être la meth, je ne vois que ça, ou alors le jemenfoutisme. Du coup, c’est souvent involontairement (ou pas) drôle pour, bien entendu, quiconque aime ce genre de divertissement putassier. Parce que les différentes tactiques pour arrêter l’alligator sont plutôt funs. Parce que les explications sur comment l’alligator va évoluer sont complètement cons. Parce qu’en un petit coup de queue, l’alligator est capable de décomposer en mille morceaux un gros camion de pompiers. Parce que les gens ont des réserves de lance-roquettes et autres armes lourdes sans que cela ne choque personne. Parce que le faux final est complètement con, le vrai final encore plus, et qu’au final le film ne se prend pas au sérieux.

On a droit ici à de très sympathiques paysages de l’île de Sweetwater en Floride et, de manière générale, le film ne s’en sort pas trop mal visuellement parlant. Bon, à l’exception de certains CGI. Mais quand on se lance dans un The Asulum, on sait très bien que le budget est faible et que les CGI vont en pâtir. Sur les plans où l’alligator ne bouge pas trop ou lorsqu’il est sur la terre ferme, ça s’en sort sans trop de souci, mais dès qu’il nage pour choper ses proies, on est dans du Asylum pur jus, c’est-à-dire quelque chose d’assez moche bien que souvent fun car ils ne se prennent malgré tout pas au sérieux, conscients sans doute de ce qu’ils sont en train de mettre en boite. Mais on ne peut pas s’empêcher de se dire que, quand on fait un film avec un alligator géant qui va être en CGI, ça serait bien de consacrer un minimum d’argent et de temps pour concevoir cet alligator. Apparemment, ce n’est pas dans les priorités du studio. La réalisation est fonctionnelle, mais on sent bien que ça ne cherche jamais à faire des folies et que le but est de mettre en boite le film rapidement à moindre coût. Même chose pour le scénario sur lequel il n’y a clairement pas eu de gros efforts d’écriture mais qui fait ce qu’on lui demande pour ce genre de production, c’est-à-dire un truc bien ringard, bien improbable, qui sert juste à se vider la tête devant un truc con comme ses pieds. Par contre, pourquoi inclure là-dedans un club de gifles ? Vous savez, cette discipline qui consiste à gifler son adversaire jusqu’à ce qu’il s’écroule. Je n’ai jamais compris l’intérêt de ce truc qu’on croise souvent sur les réseaux sociaux, ça ne sert à rien dans le film mais c’est là. Sans doute qu’un des trois scénaristes devait apprécier la chose. Les personnages sont étonnamment sympathiques et les acteurs, bien que clairement pas sortis d’un drame shakespearien, font plutôt ce qu’il y a à faire. Même si les dialogues qu’on leur fait réciter sont assez bas du front et assez lambda, ils sont meilleurs que ce à quoi The Asylum nous avait habitué, à l’exception du groupe de trois bimbos en bikinis qui sont mauvaises qu’elles n’en peuvent plus. Sincèrement, après la grosse déception Crazy Bear, Methgator permet de passer un bon moment régressif. Oui, The Asylum a pondu un film meilleur que l’original qu’il « concurrence », et c’est peut-être ça la plus grande réussite du film car, objectivement, le spectacle est plutôt fun.

LES PLUS LES MOINS
♥ Visuellement propre
♥ Certains CGI étonnement corrects…
♥ Le casting s’en sort bien
♥ Des scènes très funs
♥ Ne se prend pas au sérieux
⊗ Mise en scène lambda
⊗ … d’autres bien ratés
⊗ Ça reste du The Asylum
⊗ Le concours de gifle, inutile
⊗ Des dialogues sans saveur
Note :
Note nanar :
Methgator, c’est ce genre de film que l’on regarde avec des potes, des pizzas et des bières pour se marrer un bon coup. Et ça marche parce que, étonnement, ce n’est pas si pourri que ça en a l’air et ça ne se prend pas au sérieux. Un film fun.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film est sorti chez nous en VOD/SVOD via FIP avec une VF assez catastrophique où les voix ne correspondent pas toujours aux acteurs et aux personnages qu’ils interprètent.



Titre : Methgator / Meth Gator / Attack of the Meth Gator
Durée : 1h29
Année : 2023
Origine : U.S.A
Genre : Un alligator, de la drogue, des morts
Réalisateur : Christopher Ray
Scénario : Lauren Pritchard, Joe Roche, Brett Taylor

Acteurs : LaRonn Marzett, Ray Acevedo, Vanesa Tamayo, Patrick Labyorteaux, Robbie Rist, Wade Hunt Williams, Bruce Peoples, Stuart Maxheimer, Arlene Lagos

Attack of the Meth Gator (2023) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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