[Film] Mea Culpa, de Fred Cavayé (2014)

Flics sur Toulon, Simon et Franck fêtent la fin d’une mission. De retour vers chez eux, ils percutent une voiture. Bilan : deux victimes dont un enfant. Franck est indemne. Simon, qui était au volant et alcoolisé, sort grièvement blessé. Il va tout perdre. Sa vie de famille. Son job de flic. Six ans plus tard, divorcé de sa femme Alice, Simon est devenu convoyeur de fonds et peine à tenir son rôle de père auprès de son fils Théo qui a désormais 9 ans. Franck, toujours flic, veille à distance sur lui. Lors d’une corrida, le petit Théo va être malgré lui le témoin d’un règlement de compte mafieux. Très vite, il fera l’objet de menaces. Simon va tout faire pour protéger son fils et retrouver ses poursuivants…


Avis de Cherycok :
Chez nous en France, les films d’action, ce n’est pas la panacée. Pourtant, je suis persuadé qu’il y a bon nombre de réalisateurs qui se prêteraient volontiers à l’exercice. Mais voilà, pour le grand public qui s’abreuve de Fast & Furious, Mission Impossible et autre Transformers, associer « Film d’action » à « Film français », eh bien quelque part ça fait tache. Pourtant, des films tels que Nid de guêpes, La Proie ou A Bout Portant prouvent bien que nous aussi nous sommes capables d’aligner des courses poursuites ou des gunfights des plus impressionnants. Mais que voulez-vous, les producteurs semblent frileux et c’est dommage. Malgré tout, Fred Cavayé insiste dans cette voie là et, après le très réussi A Bout Portant, il nous revient en 2014 avec Mea Culpa où il retrouve pour l’occasion Vincent Lindon et Gilles Lellouche avec qui il avait déjà collaboré par le passé. Mea Culpa se veut encore plus ambitieux que son précédent film, avec un budget avoisinant les 20M€, mais malgré de très bonnes scènes, le film s’égare, frôlant même parfois la caricature.

Le premier problème de Mea Culpa, c’est que, malgré une bien courte durée (1h26 générique compris), il est bien trop long à démarrer. On essaie de nous présenter les personnages comme il se doit, les liens forts qui les unissent suite à un terrible évènement du passé, les problèmes quotidiens de chacun dans leur petite vie tourmentée (divorce, garde enfant, problèmes avec les collègues,…). Et puis, tout ça nous semble assez long pour un film qu’on nous a vendu comme une grande course poursuite remplie d’action si on se fit à la bande annonce (oui je sais, il ne faut pas), non pas que ces personnages ne soient pas des plus passionnants, mais ils ne sont pas des plus passionnants. La faute peut-être à une interprétation pas toujours des plus appropriées où Vincent Lindon nous fait du Vincent Lindon, ou Gilles Lellouche semble moins impliqué qu’à l’accoutumée et où, au final, seul le très jeune Max Baissette de Malglaive tire son épingle du jeu. Les seconds rôles ne sont pas non plus des plus réussis à l’instar de ce commissaire de Police rassemblant tous les clichés possibles et inimaginables du genre, ou de cette prostituée interprétée par Sofia Essaïdi (mais si, la chanteuse de la Star Academy !) qui ne sert au final strictement à rien.
On arrive à la moitié du film, on attend désespérément ce sursaut d’action qui va nous faire sortir de cette léthargie car oui, là, franchement, il faut le dire, on se fait chier… La mise en scène a beau être soignée, avec une esthétique très travaillée au niveau de la photographie, on se fait vraiment chier.

Et puis le miracle se produit, alléluia ! Enfin ça bouge ! Enfin Fred Cavayé se met à faire ce qu’il sait faire de mieux : mettre en image des scènes d’action. A la française certes, mais qui envoient tout de même du pâté. A partir de ce moment, partons du principe que, après une première moitié de film à mi chemin entre la sieste appuyée et le semi-coma, on va passer outre les nombreuses incohérences que nous voyons. C’est à ce moment là qu’on se redresse sur son canapé et qu’on apprécie de manière bien plus souple le reste du film qui va filer à 100 à l’heure, ne laissant au spectateur le temps de respirer que lors du générique de fin. Alors oui, on frôle la caricature, avec une fois de plus ce duo qui décide de faire justice soi même plutôt que de laisser la police faire son travail. Oui, c’est parfois grotesque lorsque par exemple Lindon et Lellouche, alors cachés dans des toilettes de 2m carrés, ne prennent pas une balle alors qu’ils sont canardés par des méchants très méchants à coups de fusil à pompe et de pistolets automatiques (oui, le mafieux serbe ne tire qu’au milieu de la porte. Pourquoi ? Parce que). Mais bon, c’est généreux, ca bouge bien, notre duo donne de sa personne (à tel point qu’ils subirent de nombreuses blessures lors du tournage), certains passages défouraillent bien et comme pour son précédent film, l’ensemble tient relativement bien la route, tant au niveau de l’intensité des scènes que de leur mise en scène. Fred Cavayé est un bon technicien et il le prouve une fois de plus. Le twist final est pour une fois assez inattendu (c’est le principe du twist me direz vous), cette dernière demi-heure arrivant presque à nous faire oublier les 50 premières minutes assez pénibles. Presque…

LES PLUS LES MOINS
♥ La dernière demi-heure très orientée Action
♥ La mise en scène soignée
⊗ Originalité au raz des pâquerettes
⊗ Utilité de la scène de Corrida ?
⊗ Les deux premiers tiers du film
Après un Pour Elle réussi et un A Bout Portant percutant, Fred Cavayé se rate avec Mea Culpa. Loin d’être mauvaise, sa dernière œuvre n’est au final qu’une bobine très moyenne, se voulant au départ ambitieuse mais ratant le coche à presque tous les niveaux. Dommage.



Titre : Mea Culpa
Année : 2014
Durée : 1h26
Origine : France
Genre : Mi figue mi raisin
Réalisateur : Fred Cavayé
Scénario : Fred Cavayé, Guillaume Lemans, Olivier Marchal

Acteurs : Vincent Lindon, Gilles Lellouche, Nadine Labaki, Max Baissette de Malglaive, Gilles Cohen, Medi Sadoun, Velibor Topic, Cyril Lecomte, Gilles Bellomi, Sacha Petronijevic, Sofia Essaïdi

 Mea culpa (2014) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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