[Film] Maximum Overdrive, de Stephen King (1986)

Aux États-Unis, l’industrialisation se développe, les machines sont omniprésentes. Tout commence par des incidents sans gravité : un distributeur de billets insulte les clients, une enseigne lumineuse invite les passants à aller se faire voir… La situation devient tragique lorsqu’un pont mobile échappe à tout contrôle. Désormais, toutes les mécaniques sont autonomes et ne semblent poursuivre qu’un seul but : débarrasser la surface du globe de toute présence humaine.


Avis de Rick :
En 1986, Stephen King est mondialement connu. Ses romans se vendent par millions, et les adaptations elles aussi arrivent. Stephen King ne sera pas toujours content du résultat, mais elles sont là : Carrie de Brian De Palma en 1976, Les Vampires de Salem de Tobe Hooper en 1979, Shining de Stanley Kubrick en 1980, Dead Zone de David Cronenberg en 1983 ou encore Cujo de Lewis Teague et Christine de John Carpenter la même année. Souvent, des réalisateurs cultes ayant un style bien à eux, s’appropriant parfois l’histoire (oui, on le sait, Stephen King déteste Shining de Kubrick). En 1986 donc, King est connut, et avec un budget de 9 millions, décide que l’on est jamais mieux servi que par soi-même, et adapte donc lui-même une de ses nouvelles, Poids Lourds, paru dans le recueil Danse Macabre. Pourquoi pas, certains écrivains comme Clive Barker sont la preuve que l’on peut adapter soit même ses écrits et faire du très bon boulot (Hellraiser, Cabal et Le Maître des Illusions en sont la preuve). Sauf que Stephen King en 1986 avec Maximum Overdrive, ce n’est pas du tout le même cas. Paraît-il que le monsieur fonctionnait même à fond à la coke et n’aurait pas été sobre un seul jour durant la production d’après ses propres dires. Et il faut bien avouer que Maximum Overdrive n’est pas un bon film, cela s’en ressent tout de suite. Scénario bourré d’incohérences, rythme souvent mollasson, dialogues ineptes, aucune directeur d’acteur, mise en scène souvent vide. La preuve qu’on a beau s’appeler Stephen King, avoir Emilio Estevez dans le rôle principal et AC/DC pour signer la musique, ça ne veut pas dire que le produit sera bon.

Maximum Overdrive pourtant, après son ouverture sentant bon la série Z qui aurait débarquée tout droit des années 60, à coup de texte peu crédible nous racontant le contexte et avec une beau filtre vert tout dégueulasse entourant la Terre, ne commence pas trop mal. Oui, voir Stephen King lui-même se fait insulter par un distributeur de billets, c’est amusant, et voir le générique sur Who Made Who de AC/DC, c’est tout aussi fun. Malheureusement, c’est passé ce générique que la dure réalité nous rejoint. Maximum Overdrive a été écrit, produit, réalisé et joué dans l’indifférence la plus totale. La photographie n’est pas très jolie, les acteurs semblent réciter leurs textes ou alors en font des tonnes, pour les plus chanceux car certains ont l’air d’avoir juste envie d’enchaîner avec leur projet suivant. La réalisation ne semble jamais propice à intégrer au métrage un rythme soutenu, les bonnes idées sont rares, et le scénario, en plus d’être débile, se complait dans les incohérences. Pourquoi alors que tous les appareils électriques du monde semblent vouloir faire la peau des humains, certains se baladent tranquillement dans leur voiture ? Pourquoi alors que les machines semblent contrôler l’énergie, l’électricité, tout ce qui a un moteur, jusqu’aux télévisions et donc les radios, certains arrivent à écouter des messages d’urgences et des humains prennent le temps de les diffuser sachant que normalement, cela n’est pas possible ? Oui, Maximum Overdrive est con.

Et grâce à sa connerie, il devient même parfois fun. Voir un distributeur de canettes s’en prendre à un coach, ou des enfants se faire écraser ou poursuivre par des tondeuses à gazon, j’avoue, ça m’éclate. Ça n’en fait pas un bon film loin de là, mais le film réveille le spectateur dans ces moments là. Car le reste, entre d’interminables dialogues dans une aire de repos, une des pires relations amoureuses vue dans le cinéma de genre, des personnages cons (« non je ne vois rien je suis aveugle mais je vais sauver mon fils malgré la horde de camions dehors qui veut ma peau »), le spectateur a le droit de se faire des facepalm en continue. Même Emilio Estevez, bon d’habitude, semble ici n’en avoir clairement rien à faire. Alors oui, il y a quelques moments rigolos, il y a la bande son de AC/DC, mais au-delà de ça, Maximum Overdrive, c’est juste du gros Z, qui aurait mérité d’aller au moins à fond dans son délire débile pour remporter l’adhésion. Stephen King lui-même, quand on lui demande pourquoi il n’a pas réalisé d’autres métrages, répond simplement « regardez Maximum Overdrive et vous comprendrez » ! Et bien pour le coup oui, on le comprend le père Stephen, car si son métrage partait sûrement d’une bonne intention, et bien il s’est surtout bien planté.

LES PLUS LES MOINS
♥ Amusant parfois
♥ La bande son de AC/DC
⊗ Manque cruellement de rythme
⊗ Incroyablement con
⊗ Très mal écrit
⊗ Mise en scène peu inspirée
note8
Le seul essai de Stephen King derrière la caméra ne restera pas dans les mémoires. Ou plutôt si, mais pas pour les bonnes raisons.



Titre : Maximum Overdrive

Année : 1986
Durée :
1h37
Origine :
U.S.A.
Genre :
Fantastique
Réalisation : 
Stephen King
Scénario : 
Stephen King
Avec :
Emilio Estevez, Pat Hingle, Laura Harrington, Yeardley Smith, John Short, Ellen McElduff et J.C. Quinn

 Maximum Overdrive (1986) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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