[Film] Luther The Geek, de Carlton J. Albright (1989)

Luther Watts vient d’être libéré d’un institut psychiatrique après de longues années de détention pour avoir perpétué une série de meurtres sadiques. Perdu dans une société où il n’a plus aucun repère, Luther va rapidement replonger dans la folie meurtrière en s’attaquant à une paisible famille américaine vivant dans une ferme isolée. Tour à tour les habitants de la bâtisse deviendront les proies du tueur fou dont la particularité est de dépecer ses victimes à coups de dents ! Chaque membre de la famille devra lutter pour sa survie en tentant de résister aux attaques sanguinaires du dément au cours d’une longue nuit de terreur.


Avis de John Roch :
Luther est un geek, mais pas dans le sens dans lequel ce terme est utilisé un peu abusivement et à tout va de de nos jours, puisqu’au final tout le monde est maintenant geek. Luther n’est donc pas un fan du MCU, ni de Nintendo ni de Simon Pegg ou de Zack Snyder, mais un geek au sens premier, un freak qui a sa place dans les side-shows, ces cirques ambulants qui présentaient des monstres de foire. Ce que nous rappelle l’introduction de Luther the Geek dans laquelle une foule en quête de spectacle s’agglutine devant un geek qui décapite un poulet avec ses dents. De dents, Luther, poussé par un spectateur un peu trop excité, en perd quatre, ce qui lui fait perdre la boule. Pourquoi ? On ne le saura jamais, puisque le film passe directement de cette introduction à la libération du geek, présenté comme un fou furieux psychopathe sanguinaire qui croupit en taule depuis 20 ans pour un triple meurtre.

La liberté il la doit à son adaptation au système carcéral, qui lui rend bien car Luther a le droit de limer ses dents en acier tranquillement dans sa cellule, au cas ou il aurait un petit creux en sortant. Et ça ne loupe pas, après avoir croqué une vieille dame sur un banc, il se planque dans la voiture d’une mère célibataire qui ramène la mâchoire infernale dans sa ferme perdue au milieu de nulle part, bientôt rejointe par sa fille accompagnée de son petit copain. On est à peine à un quart d’heure de film que Luther the Geek a déjà tout raconté et ne se donnera pas la peine de surprendre le spectateur par la suite. Nous sommes en présence d’un home invasion classique, qui fait ce qu’il peut pour faire tenir son intrigue pendant l’heure qui reste. Sans succès, car avec des personnages peu nombreux et trop creux (la mère de famille est célibataire, sa fille rentre à la maison pour fournir quelques plans nichon, son boyfriend a une moto, c’est tout), ce n’est pas avec son scénario que Luther the Geek maintient l’intérêt. Pire, celui-ci s’avère répétitif : Luther monte les escaliers, les descend, part faire un tour en bécane et revient pour remonter et redescendre les escaliers et repart faire un tour mais cette fois-ci en voiture, puis revient monter les escaliers, et n’espérez pas que les personnages en profiteront pour se sauver, ils prennent des décisions assez débiles et manquent surtout de réactivité.

C’est léger, c’est ennuyeux, et quand le réalisateur change de décors, c’est pour un final qui s’étire sur une bonne vingtaine de minutes où des personnages marchent dans un poulailler sans qu’il n’y ait le moindre soupçon de suspense ou de tension, tout juste sauvées par les dernières minutes what the fuck qui font beaucoup pour la réputation de Luther the Geek, et effectivement ce final improbable vaut le coup d’œil, je laisse la surprise aux plus courageux, mais sachez que si vous trouviez con les humains qui communiquent avec des aliens à l’aide d’un synthé dans Rencontre du Troisième Type, attendez de voir la fin de ce film. Luther the Geek n’est donc pas un film passionnant, au contraire il se révèle être ennuyeux, pourtant techniquement le film tient la route, la mise en scène et la photographie sont correctes et les acteurs sont convaincants, en particulier un certain Edward Terry dans le rôle titre, qui trouve ici son second et dernier rôle et donne tout ce qu’il a pour rendre crédible son personnage, avec ses dents en acier et sa méthode d’expression qui se résume à imiter le coq, c’était pas gagné et pourtant ça fonctionne. On sauvera également quelques scènes gores sympas, mais elle sont trop rares et répétitives pour s’y attarder.

LES PLUS LES MOINS
♥ Techniquement ça tient la route
♥ Un casting qui s’en tire bien
♥ La fin
♥ Quelques scènes gores réussies…
⊗ Ennuyeux
⊗ Long
⊗ Répétitif
⊗ Des personnages sans intérêt
⊗ … mais trop rares
Série Z emballée avec soin, Luther the Geek s’avère être un film ennuyeux, creux, répétitif, et ce ne sont pas les rares scènes gores et son fameux final qui maintiendront l’intérêt sur la longueur.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Edward Terry a pris des cours de théâtre avec Al Pacino.
• Tourné en 5 semaines.
• La vieille dame qui se fait tuer par Luther était en fait une jeune actrice maquillée.



Titre : Luther the Geek
Année : 1989
Durée : 1h20
Origine : U.S.A
Genre : On a retrouvé le dentier de Richard Kiel
Réalisateur : Carlton J. Albright
Scénario : Carlton J. Albright

Acteurs : Edward Terry, Joan Roth, Stacy Haiduk, Thomas Mills, Jerry Clark, Tom Brittingham, carlton Williams, « Chicken » Klabunde

 Luther the Geek (1989) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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