Un an après que Lupin III ait été trahi par son ami et rival Michael, il retrouva sa trace afin de retrouver le collier de Cléopâtre. Il va constituer une équipe afin de réussir sans coup, tout en ayant un inspecteur d’Interpol sur le dos.
Avis de Rick :
Depuis quelques années, Kitamura se faisait plus discret, depuis qu’il avait été en Amérique pour y tourner deux films, les réussis Midnight Meat Train et No One Lives. Travailler en Amérique lui aura donné la possibilité de corriger l’un de ses défauts : les longueurs ! Pas de métrage de deux heures et quelques, mais des petites séries B correctement emballées de 1h30. Seulement en 2014, monsieur Kitamura retourna au Japon pour y tourner Lupin III, adaptation du manga de Monkey Punch, se basant sur le personnage, comme le titre nous l’indique si bien, de Lupin III.
Kitamura avait de bonnes cartes en main pour nous livrer un film fun et décomplexé, avec un casting 4 étoiles qui donne clairement envie, de l’action variée, des voleurs charismatiques, mais au final, se plante dans les grandes lignes, la faute à un scénario pas toujours très passionnant, et à son retour aux longs films. Oui, Lupin III dure 2h13, et c’est facilement 30 minutes de trop ! D’autant plus dommage que le métrage commence par sa partie la plus longue, la moins passionnante et la moins généreuse. Car passé sa scène d’introduction rappelant quelques films de casses, avec les pièges habituels (lasers en mouvements, sol piégé, gardes qui savent se battre), on a plus grand-chose à se mettre sous la dent pendant une bonne heure.
C’est simple, durant la première heure, Kitamura essaye de nous raconter son histoire, sans parvenir à nous y intéresser. Il y avait matière à, entre trahisons, vengeance, retournements de situations, coups bas. Mais non rien à faire. La première heure se fait avare en action, les personnages posent et c’est tout pour la plupart, ou alors surjouent, et l’humour ne fonctionne quasiment jamais. Voir Lupin III essayer de draguer inlassablement la belle Fujiko (Kuroki Meisa) ne fera pas rire. On pourra bien se dire que c’est un plaisir de voir certains acteurs à l’écran, mais ils ne semblent que traverser le métrage tels des coquilles vides. Oguri Shun (Crows Zero 1 et 2) joue le rôle de Lupin et prend la pose, tandis qu’on retrouve à ses côtés Tamayama Tetsuji (Goemon, Nana), Ayano Gô (Nana, Love Exposure, Gantz) et donc Kuroki Meisa (One Missed Call Final, Crows Zero, Assault Girl). Du côté des méchants, même constat, on se retrouve souvent avec de bons acteurs mais qui ici ne font que traverser le métrage sans marquer les esprits, comme Asano Tadanobu (Ichi the Killer, Zatoichi, Gojoe) dans le rôle de l’inspecteur voulant attraper Lupin, Vithaya Pansringarm (Only God Forgives) dans le rôle d’un général, bien loin de sa prestation chez Refn, ou encore Rhata Phongam, elle aussi venant de Only God Forgives, et qui ne sert finalement à rien dans le récit…
Heureusement, l’action débarque dans sa seconde heure, et Lupin III gagne alors quelque peu en rythme. Il faut dire que lorsque l’on regarde un film de Kitamura, c’est plus pour en prendre plein la vue avec de l’action et des mouvements de caméra ingénieux. Ici, il se montre par moment peu inspiré, plaçant souvent sa caméra trop proche de ces personnages, ou tout simplement en découpant un peu trop son montage. Quelques moments seront tout de même à sauver, nous rappelant que Kitamura parfois se fait plaisir et n’a pas peur d’en faire trop, faisant que ces scènes passent toujours bien dans son cinéma. La poursuite sur l’autoroute ou l’assaut final, bien long, rattraperont les nombreuses erreurs du métrage, mais ce n’est malheureusement pas assez sur la longue durée du métrage. Le pire dans tout ça, c’est qu’apparemment, Kitamura serait sur une suite…
Kitamura revient au Japon et ne signe pas un grand film, loin de là. Par rares moments, c’est sympa, et souvent, on s’ennuie.
Note :
Titre : Lupin III – Lupin Sansei – Lupin The Third – ルパン三世
Année : 2014
Durée : 2h13
Origine : Japon
Genre : Action
Réalisateur : Kitamura Ryûhei
Acteurs : Oguri Shun, Tamayama Tetsuji, Ayano Gô, Kuroki Meisa, Asano Tadanobu, Jerry Yan, Kim Joon, Vithaya Pansringarm, Nirut Sirijanya, Rhatha Phongam et Nick Tate