[Film] Little Evil, de Eli Craig (2017)

Gary vient d’épouser la femme de ses rêves, Samantha. Il découvre que le fils de cette dernière, âgé de 6 ans, pourrait être l’Antichrist.


Avis de Iris :
Netflix nous propose sur ce mois de septembre ce Little Evil que la bande annonce nous permet de classer a priori dans les comédies horrifiques. Après Tucker and Dale vs Evil en 2010, Elie Craig est aux commandes et bon nombre de spectateurs ayant adoré son premier long métrage sont impatients de le retrouver dans un film qu’ils espèrent tout aussi barré. Sauf que…

Basé sur un scénario assez simple et bien rodé dans le milieu de l’horreur satanistique, le film nous narre les déboires de Gary alias Adam Scott (Krampus, Strictly criminal), agent immobilier trentenaire, qui vient d’épouser la sublime Samantha alias Evangeline Lilly (Lost, Antman, Le Hobbit la trilogie). Le mariage a été assez vite et Gary n’avait pas eu le temps de vraiment rencontrer son fils Lucas (Owen Atlas) ce qui est vraiment dommage car dès les premiers instants passés ensemble, ce dernier (au physique rappelant le petit Damien Thorn dans le premier opus de la Malédiction sorti en 1976) s’avère n’être rien de moins que l’incarnation du diable en personne. S’en suivront un enchainement d’événements qui vont alors jouer sur deux registres : comment se débarrasser de l’Antéchrist et comment se faire accepter de l’enfant de sa chérie qui ne semble pas vouloir s’enticher d’un beau-père.
Et le film va tourner pendant une heure et demie autour de ces deux registres : la comédie et l’horreur. La comédie avec la confrontation beau-père vs enfant et ses quelques ficelles assez sympathiques avec notamment le groupe de parole pour beaux-pères largués et quasi maltraités par les enfants de leur compagne, qui nous offre des dialogues assez savoureux sans toutefois déclencher des fous-rires incontrôlés, la balade dans le champs de maïs, la course poursuite en monster truck, la rencontre avec le caméraman du mariage incarné par Tyler Labine (présent également au casting de Tucker and Dale vs Evil). L’horreur avec tout de même la présence de l’antéchrist, hein ! ce n’est pas rien, et la thématique de l’enfant démoniaque qui n’est pas sans rappeler les films références du genre tels que le village des damnés, Shining ou encore la Malédiction en passant par un rituel pour déclencher l’apocalypse… Tout de même je ne sais pas ce qu’il vous faut !

Alors qu’on soit bien clair, la comédie ne vous fera jamais vous tordre de rire et l’horreur jamais avoir peur. Le film surfe sur ces deux créneaux sans jamais atteindre le summum ni dans l’un ni dans l’autre. Par ailleurs les références aux films cultes sont des clins d’œil plus qu’appuyés et hautement insistants pour ceux qui n’auraient pas bien compris : Lucas est un Damien Thorn bis repetita jusque dans sa date de naissance : né le 06 juin il y a 6 ans (666 juste pour le fun) il a les mêmes attitudes et mimiques et le même physique, même coupe de cheveux, même tenue vestimentaire enfin tout quoi. Il peut faire du mal au personnes qui l’entourent en contrôlant leur esprit et déclenche des phénomènes paranormaux. Il est question d’un couteau et d’un prêtre louche. Allez, je m’arrête là mais c’est bien parce qu’il y en a trop. Ses yeux deviennent rouges quand il parle avec une voix d’outre-enfer (ah village des damnés es-tu là ?) et squatte devant la neige de la télé comme dans Poltergeist.

Donc vous l’aurez compris, ce point-là n’est pas ce qui fait la force principale du film malgré quelques idées sympathiques. Le film est avant tout porté par un casting assez juste, non pas essentiellement les rôles principaux mais davantage les seconds rôles. Avec une mention spéciale pour Bridget Everett aka Al en lesbienne beau-père coach de base-ball assez haute en couleurs. On va croiser une galerie de personnages tous relativement barrés jusqu’au nain sauveur de l’humanité mais pas trop.
Techniquement, du haut de son petit budget, 7.5 M$, Little Evil s’en sort plus qu’honorablement. La photographie est parfaite et les effets spéciaux de bonne qualité ce qui pourrait donner quelques leçons à certains qui continuent à justifier de faire des films moches et mal faits sous prétexte d’un faible budget.
La dernière partie du film quant à elle tombe dans la comédie romantique et les bons sentiments de façon dégoulinante : l’amour peut tout vaincre, donc, y compris ce que l’on avait trouvé de sympa dans ce métrage. Le dernier ¼ d’h est gênant et donne au final à Little Evil une orientation assez mièvre qui n’est pas sans gâcher le travail accompli jusqu’alors.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les références
♥ La photographie
♥ Les seconds rôles
⊗ Le final donc
⊗ Le manque de fulgurance
Au final, loin de rivaliser avec son Tucker and Dale vs Evil, le Little Evil que nous fournit Elie Craig est un film qui se laisse voir, nous fait sourire parfois, trembler jamais mais dont le final est décevant en nous offrant toutefois une certaine nouveauté en envoyant Satan au pays de Candy.



Titre : Little Evil
Année : 2017
Durée : 1h35
Origine : U.S.A
Genre : Mon beau-père et moi par Damien Thorn
Réalisateur : Eli Craig
Scénario : Eli Craig

Acteurs : Adam Scott, Evangeline Lilly, Donald Faison, Clancy Brown, Chris D’Elia, Tyler Labine, Bridget Everett, Kyle Bornheimer

 Little Evil (2017) on IMDb













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Auteur : Iris

Aime tout ce qui de près ou de loin fait appel à tout sauf au réalisme, fan de SF, tombée petite dans l’Heroïc Fantasy, amatrice de grandes sagas impliquant Elfes, nains et autres trolls, fan de vampirades en tous genres ou de délires Lycanthropiques. Peut se satisfaire de l’esthétique et relativement bon public dès lors que cela ne concerne pas les requins à trois têtes ou la nouvelle vague. Impressionnable en cas de scènes de torture ou d’esprit malfaisant, a parfois besoin de décompresser devant un gros blockbuster décérébrant.
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