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Atlanta, Géorgie. Des anciens du Vietnam combattent une bande de jeunes qui décide de mettre le quartier de South Point à feu et à sang.
Avis de John Roch :
En grand pape du bis, Roger Corman n’a jamais été le dernier pour livrer des photocopies ratées, instantanément ringardes ou réussies des succès d’alors. Parfois, il arrive aussi que des productions tel ce The Annihilators, connu de par chez nous sous les titres Les Insoumis et Les Exterminators, passe au shaker plusieurs genres histoire de faire d’une pierre deux coups pour satisfaire le public des vidéoclubs. Ici, le film de guerre post-Vietnam et le film de vigilante, mais pas que. Les Insoumis, c’est aussi une belle histoire pleine d’humanité qui rappelle l’importance de la communauté, de l’entraide et de l’unité de groupe. C’est aussi un film qui parle d’amitié et n’oublie pas les laissés pour compte qu’ont été les vétérans du Vietnam et leurs difficultés à se réintégrer à la société. Enfin un peu, Les Insoumis est avant tout un film d’auto défense bateau qui malgré une petite forme de générosité échoue sur bien des points.
«À la guerre, vous tuez pour survivre… Dans les rues de New York, c’est souvent pareil…» nous disait les affiches et jaquettes du vigilante movie Le Droit De Tuer. Les Insoumis c’est pareil, sauf que ça ne se déroule pas dans les entrailles de la grosse pomme, mais dans un quartier mal famé de Atlanta. Très proche de ses sous, on pourrait penser que Roger Corman a choisi Atlanta parce que c’est un peu moins loin que New York, mais c’est en fait parce que le métrage a été tourné en même temps que Invasion USA, les deux films partageant les mêmes décors extérieurs, sûrement pour éviter de demander les autorisations de tourner, et les mêmes cascadeurs, certainement pour employer à mi-temps. Pour l’inspiration, il ne faut pas aller chercher très loin. Tout comme dans le film de James Glickenhaus susmentionné, auquel le titre original fait d’ailleurs penser (The Exterminator… The Annihilators… sûrement une coïncidençator), on retrouve des vétérans qui face à l’injustice et à l’impuissance de la police vont se transformer en justiciers de la ville, et tout comme dans Le Justicier De New York, ils seront secondés par les habitants du quartier qui vont se défendre eux-aussi contre des gangs de punks. Histoire de présenter ses personnages, le second film de Charles E. Sellier Jr. (producteur prolifique mais surtout connu pour le scandale qu’il a provoqué aux États-Unis avec son premier film : Douce Nuit Sanglante Nuit) débute par une scène au Vietnam. Production New World oblige, pas de scène tournée sur place, dans un pays voisin ou aux philippines, la guerre nous est montré à coup de stock shot et dès lors que nos héros entrent en scène, il est clair qu’on est pas dans l’enfer vert mais dans un espace vert aux alentours de Atlanta. Mais c’est la magie du bis ça, nous faire croire à des choses difficilement croyables. Ces soldats sont les meilleurs des meilleurs qui reçoivent leurs ordres d’un agent du gouvernement que personne n’a jamais vu, bien planqué sous le pseudonyme de Popeye. Sauf que si la dernière mission est un succès, l’un des meilleurs des meilleurs se fait tirer dessus. Rassurez vous il vit toujours après la guerre, il finit juste en chaise roulante et habite un quartier où règnent trois gangs qui ont chacun leur spécialité : la prostitution pour l’un, les armes pour l’autre, mais eux on s’en fout en réalité car le gang qui nous intéresse est celui qui deal de l’héroïne et raquette les habitants. Dans un élan héroïque, notre héros de guerre tente de s’y opposer mais finit battu à mort à coups de maillet à viande.
Ce qu’il faut savoir, c’est que la balle qu’il s’est mangé a permis de sauver son équipe, celle-ci va alors débarquer dans le ghetto pour faire le ménage. C’est à partir de là que The Annihilators va tout doucement nous parler du post-Vietnam en réintroduisant les personnages : l’un est marié et père de famille, l’autre est un yupee, un autre s’en tire un peu moins bien car devenu alcoolique dans sa caravane et le sergent, eh bien il est là, c’est déjà ça. Ensemble, ils vont rappeler aux habitants que le pouvoir de l’unité de groupe est plus fort que tout, mais aussi que la meilleure défense, c’est l’attaque. Ils vont en faire des machines de guerre en leur apprenant à mettre à terre un adversaire, lui mettre des coups dans les valseuses ou encore à tuer avec un crayon de papier, ça c’est de l’autodéfense ! Avec une bisserie comme Les Insoumis, il est clair qu’il ne faut pas chercher un scénario solide, et il ne l’est pas. Le métrage tente de parler de choses, d’en mettre d’autres en place sans jamais vraiment exploiter quoi que ce soit. Les habitants qui se rebellent ? Ça dure le temps de 2 scènes et demi. Le syndrome post-Vietnam ? Il se résume à l’alcoolique de service qui vit un début d’amourette qui prend environ deux minutes dans l’intrigue. Les flics sont impuissant face aux gangs ? C’est bien le cas mais ils en ont tellement rien à battre que les scènes les impliquant cassent le rythme. De toute manière, le rythme global n’est pas très joyeux. Il se passe des choses, il y a de l’action, de ce coté pas de soucis le film est relativement divertissant, mais très mal fichu. Les Insoumis contient son lot de fusillades, de poursuites, de moments assez cons, d’acteurs aux styles bien des 80’s jouant comme ils peuvent, c’est à dire pas très bien pour la plupart, les figurants ont du mal à jouer la mort de manière un minimum convaincante et sa déménage pas mal sur la fin qui a un petit coté western. Seulement, c’est fade et l’action est réduite à sa plus simple expression : pas d’explosions ou de tôles froissées et quant aux fusillades, elles se résument à qui du planqué derrière la bagnole ou de celui caché derrière un poteau touchera l’autre en premier. De plus la mise en scène ne suit pas et se révèle être d’une sacré mollesse, propulsant ainsi Les Insoumis dans le bas du panier des vigilante movies.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ De l’action ♥ L’espace de quelques scènes, c’est divertissant ♥ Parfois, c’est un peu con et rigolo |
⊗ La mise en scène plate ⊗ Des baisses de rythme ⊗ C’est mou ⊗ C’est pas très bien écrit |
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The Annihilators avait pas mal d’arguments pour être une bisserie sympathique. En l’état, ça annihile pas grand chose… |
Titre : Les Insoumis / Les Exterminators / The Annihilators
Année : 1985
Durée : 1h24
Origine : USA
Genre : Les Justiciers d’ Atlanta
Réalisateur : Charles E. Sellier Jr.
Scénario : Brian Russell
Acteurs : Jim Antonio, Sid Conrad, Gerrit Graham, Lawrence Hilton-Jacobs, Paul Koslo, Dennis Redfield, Christopher Stone, Andy Wood, Bruce Evers