Les années ont passé depuis que deux grands requins blancs ont semé la terreur sur les plages de la station balnéaire d’Amity. Pour Ellen, la veuve de l’ancien chef de police Martin Brody, la vie suit son cours jusqu’au jour où Sean, son fils cadet, est dévoré par un squale. Bouleversée, Ellen se rend aux Bahamas où réside son fils aîné Michael. Mais peu de temps après l’arrivée de sa mère, celui-ci échappe de peu à une nouvelle attaque du monstre.
Avis de Rick :
Il y a vraiment des fois où l’on aimerait être dans les bureaux lors des réunions de préproduction des films. Car pour oser lancer un Jaws 4 avec un tel pitch, il fallait sans doute pas mal d’alcool dans le sang. Ou d’autres substances. Non car même sans son pitch improbable, il faut l’avouer, Jaws 3 en 1983, c’était de la merde, ça a été défoncé par les critiques, moqué par le public, et si ça a rapporté de l’argent, il faut dire que faire payer plus car 3D, ce n’est pas une preuve de qualité ou de profits faciles. Surtout qu’on le sait bien, quand une suite est mauvaise, elle peut marcher si elle est attendue ou que le précédent était bon (Les Dents de la Mer 2 était sympa), mais le cas contraire, le public boude souvent le métrage. Mais la Universal n’a peur de rien, et augmente le budget, passant de 18 à 23 millions (28 suivant des rumeurs) pour lancer un quatrième opus, et cette fois-ci, C’EST PERSONNEL. Si si, l’affiche nous le dit ! Le pitch ? Lors d’une réunion de la société conservatrice des requins, ceux-ci se disent quand même que les Brody font chier depuis 1975, tuant les leurs les uns après les autres. Ils envoient donc la machine à tuer ultime, on va l’appeler Bobby afin de faire le ménage et d’en finir avec les Brody restants. Bon, Martin Brody n’est plus là car il est mort on nous dit, mais en vrai, c’est surtout que Roy Scheider préférait encore s’ouvrir les veines que de jouer dans Jaws 4. Il avait déjà accepté le second à contre cœur, mais il a donc échappé au pire, puisque le second volet reste sympathique. Mais il reste sa femme, jouée par Lorraine Gary, toujours présente car ça aide d’être la femme du producteur de chez la Universal, que l’on suspecte d’avoir validé une énième suite juste pour faire revenir sa femme à l’écran. Pas de bol, Jaws 4 fut son dernier métrage.
Il y a des films comme ça qui peuvent mettre un terme à une carrière. Quelle puissance ! Du coup, on rajoute des personnages peu intéressants autour de la famille Brody, et on prend des acteurs dignes de ce nom qui peuvent amener le public en salle. Michael Caine, qui le dit lui-même, n’a pas vu le film, mais a vu la superbe maison que son salaire a aidé à construire, et qui en a profité pour passer des vacances dans un lieu paradisiaque vu le lieu de tournage, et on lui met dans les pattes un jeune Mario van Peebles, qui devait sans doute espérer que la saga le propulserait sur le devant de la scène. Plus qu’Exterminator 2 qu’il a tourné en 1984 en tout cas. Il a sans doute pensé la même chose en faisant Highlander 3 en 1994, mais bon… Et donc il y a Bobby, le requin, là pour en découdre une bonne fois pour toute avec les Brody, en quête de sang, voulant à tout prix bouffer Ellen et ses deux fils, Michael et Sean. D’ailleurs, le bougre parvient à bouffer Sean après quelques minutes de film. Et passera le reste de son temps à pourchasser les autres, en bouffant quelques PNJ sur la route, histoire de ne pas perdre la main… euh la nageoire. Bon alors, par où commencer avec tout ça ? Le scénario ? Ça n’a aucun sens, c’est ridicule, et le fait que l’équipe avait conscience de la débilité du script mais espérait qu’ils pourraient à l’écran rendre le tout un poil crédible relève du foutage de gueule. Ou du génie incompris, allez savoir, je ne prendrais pas position dans ce débat. Mais outre son concept totalement débile, il faut avouer que Jaws 4 n’est pas un film très passionnant à regarder. Bon les acteurs alors ? Peu concernés, oubliables, et peu aidés par des personnages peu développés, peu intéressants. Bon allez soyons gentils, les décors eux ils sont jolis, paradisiaques.
Le premier problème, c’est forcément le scénario. Entre Ellen persuadée qu’un requin a une vendetta personnelle envers sa famille, le fils qui se met à penser la même chose et nous sort clairement un « le requin en a après ma mère », et Michael Caine qui va draguer Ellen. Le second souci, c’est forcément le requin, souvent montré frontalement, en grand angle pour que l’on voit la bête dans toute sa « splendeur » en plastique. Sans parler des gros plans, des plans au ralenti, et du fait que le requin sorte parfois intégralement de l’eau. Oui, Bobby vole. Et il sait aussi crier d’ailleurs quand il a mal. Oui oui mes enfants ! Il y a de quoi rire, enfin, entre deux moments où l’on se fait chier. On peut dans un sens remercier le film d’avoir tué la saga, même si ça aurait déjà du être le cas avec le troisième opus, mais bon, quand on a un producteur qui persiste, insiste et signe, et y croit à fond, que voulez-vous ! Il fallait oser, ils l’ont fait, et on n’en retiendra pas grand-chose. Si vous êtes sain d’esprit, en ressortant de la séance, vous vous direz sans doute trois choses comme moi. La première étant que le requin a toujours du mal a fonctionner. Ensuite que l’actrice blonde (non, pas Ellen, l’autre) est plutôt mignonne. Ensuite, pour finir, que vous avez enfin vu toute la saga, et non, Cruel Jaws ne devra pas être regardé.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ À quelques occasions, c’est rigolo | ⊗ Un scénario improbable et ridicule ⊗ Long, et lent, et long ⊗ Le requin, filmé dans toute sa splendeur ⊗ Qui croyait au projet dans l’équipe ? |
Bon, voilà, Bobby, le pauvre requin est mort, laissez-le reposer en paix ! |
Titre : Les Dents de la Mer 4 : La Revanche – Jaws the Revenge
Année : 1987
Durée : 1h30
Origine : Etats Unis
Genre : Cette fois-ci c’est personnel
Réalisation : Joseph Sargent
Scénario : Michael de Guzman
Avec : Lorraine Gary, Lance Guest, Mario van Peebles, Karen Young, Michael Caine, Judith Barsi et Mitchell Anderson
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