Seiya, un adolescent au caractère bien trempé, a l’habitude de participer à des combats pour gagner de quoi survivre dans la rue, tout en recherchant sa sœur qui a été enlevée. Durant un combat, il puise involontairement dans des pouvoirs mystiques insoupçonnés et se retrouve propulsé dans un monde où il rencontrera des chevaliers en armure, tirant leur puissance d’un entraînement magique ancestral et Athéna, une déesse réincarnée qui a besoin de sa protection. S’il veut survivre, il devra affronter son destin et tout sacrifier pour prendre la place qui lui revient parmi les Chevaliers du Zodiaque.
Avis de Cherycok :
Se lancer dans une adaptation live d’un manga / animé culte, c’est se mettre en danger d’entrée de jeu tant les fans inconditionnels ne laisseront rien passer, surtout de nos jours où les réseaux sociaux s’apparentent parfois plus à un lieu où chacun va déverser sa haine sur tout et n’importe quoi. Forcément, quand l’annonce d’une adaptation live de Saint Seiya, les Chevaliers du Zodiaque chez nous, est arrivée sur le net, beaucoup étaient enchantés mais aussi très craintifs, tous ayant encore en tête le massacre Dragonball Evolution (2009). Lorsque la première bande annonce est arrivée, les craintes de certains n’ont fait que s’empirer et oui, il y avait de grandes chances que nous tenions là un nouveau massacre d’une licence culte. Le film sort, et là c’est le déversement de seaux de merde en place publique. Le film live des Chevaliers du Zodiaque en prend plein la gueule pour pas un rond. Alors je n’ai jamais été fan de Saint Seiya. Je regardais le dessin animé au Club Dorothée comme à peu près tout enfant né dans les années 80, mais ça s’arrêtait là. Je n’avais donc aucune attente particulière envers ce film, si ce n’est la curiosité de voir le massacre de cette licence culte pour beaucoup après tout ce que j’en avais lu. Alors non, le résultat n’est pas bon, mais c’était moins pire que ce que j’avais imaginé. En tout cas, c’était bien meilleur que Dragonball Evolution, même si certains diront, à juste titre, que ce n’était pas bien dur.
Bien que le créateur du manga original, Masami Kurumada, voulait depuis longtemps faire une adaptation live de sa création et que la Toei Animation est derrière le film, ça ne sentait pas bon d’entrée de jeu sur le papier. Déjà, un film où les stars principales, hormis le jeune héros sorti de nulle part, sont Sean Bean, éternel second rôle qui passe son temps à mourir dans les films, Famke Janssen qui vieillit très mal, et Mark Dacascos, acteur souvent très apprécié mais malgré tout de deuxième voire troisième catégorie aujourd’hui, on sent que le budget est limité. Ensuite vient le problème du metteur en scène. D’où ont-ils sorti ce réalisateur polonais dont c’est le premier film (il n’a réalisé que des courts métrages avant cela) ? Non pas qu’un débutant ne puisse pas arriver à faire quelque chose, mais lorsque tu ne veux pas te rater, tu prends quelqu’un qui a un minimum de bouteille. Pour les scénaristes, il aurait peut-être également été plus judicieux de faire appel à des japonais qui auraient par exemple déjà travaillé sur l’animé plutôt que trois américains n’ayant pas une grande filmographie. Et puis le budget. Bien que 60M$US puissent paraitre plutôt confortable sur le papier, ça ne l’est pas forcément lorsqu’on va faire un film qui adapte un univers sujet à de nombreux CGI (qui coutent cher). Il faut forcément faire des économies et donc le film se retrouve tourné en Europe de l’Est, avec un casting clairement de seconde zone. Non pas qu’ils ne peuvent pas faire le job, mais au moins une grosse tête d’affiche permet d’attirer toujours un peu plus de monde. A l’heure où j’écris ces lignes, c’est-à-dire un mois et demi après sa sortie cinéma, Les Chevaliers du Zodiaque n’a rapporté que 7M$US pour donc un budget de 60. Oui, ça fait mal. Il est à noter que nous ne sommes pas ici dans une adaptation fidèle du manga, mais plus dans une interprétation du manga façon 2023, et rien que ça, ça a dû en décevoir beaucoup qui s’attendaient à voir un copier / coller en live du dessin animé de leur enfance. Et c’est vrai que le film prend beaucoup de libertés, aussi bien au niveau artistique qu’au niveau de l’histoire. C’est quoi ces vaisseaux qui semblent sortir d’un film de SF ? C’est quoi ces omissions scénaristiques ? Mais pire que tout, c’est quoi ces armures ? Des libertés, ok, le copier / coller n’a que peu d’intérêt, mais au moins laissez ce qui est le cœur de la chose : les armures.
Les armures ne sont pas belles et on ne comprend pas pourquoi avoir opté pour ce choix de design. Beaucoup ont sans doute dû faire comme nous et regarder la tête des armures de l’animation pour être sûr de voir ce qu’ils sont en train de voir. Objectivement, certains cosplayers font mieux avec beaucoup moins d’argent. Tout n’est pas à jeter et par exemple le look du personnage de Marine est réellement réussi mais, visuellement, des choix bizarres ont été faits. La mise en scène n’est pas terrible. Les éclairages sont étranges, pour ne pas dire ratés, les décors sont assez pauvres, se limitant parfois à une simple carrière dans lequel évoluent des personnages et il y a également à redire au niveau des CGI. Certains sont étonnement réussis, d’autres sont méchamment ratés, à peine dignes d’une cinématique de PS2. Si on les prend dans leur ensemble, ils ne sont clairement pas honteux, du moins techniquement parlant, en tout cas pas aussi ratés que les twittos et autres facebookiens ont voulu le faire croire. C’est plus le choix artistique de ces CGI sur lequel il y a clairement à redire. Trop colorés ? Trop over the top ? En tout cas quelque chose cloche. Ce n’est pas la bouillie visuelle annoncée mais ce n’est pas toujours agréable à l’œil. On a l’impression que les techniciens derrière ne sont pas forcément mauvais, mais qu’ils ont eu de mauvaises directives sur la direction artistique à prendre. On sent un film un peu trop gros, à la fois pour le talent de l’équipe technique que pour le budget qui lui avait été alloué. On sent l’envie de faire un gros spectacle, quelque chose propulsé par un souffle épique, mais l’envie de réussir ne fait pas tout et sans un minimum de talent derrière, eh bien ça donne ce film.
Les scènes d’action soufflent le chaud et le froid. Le premier affrontement tient la route et laisse même planer un certain espoir, tout comme celui impliquant Mark Dacascos, son flingue et sa matraque. Certaines autres sont boursoufflées par des effets visuels de trop (les ralentis sont souvent placés au mauvais moment) et une caméra qui veut trop en faire. Dommage car, parfois, le montage n’est pas trop charcuté et tente de privilégier la visibilité. L’acteur américano-japonais (Mackenyu Pacific Rim: Uprising, la future série One Piece), accessoirement fils de Sonny Chiba, ne s’en sort pas trop mal mais manque définitivement de charisme. L’acteur qui incarne Ikki est une erreur de casting, à des années lumières de la prestance du personnage du dessin animé. Désolé pour Madison Iseman (Jumanji 1 et 2, Annabelle – La Maison du Mal) mais son Athena n’est jamais crédible. A partir du moment où elle a les cheveux violets comme dans l’animé, c’est encore pire. A croire que dès qu’on colle des cheveux colorés à de vrais acteurs, le résultat ne rend pas bien. Famke Janssen (X-Men, Golden Eye) est en plastique ; le personnage de Marine a de la gueule mais on sent la perruque rousse (y’a pas d’actrices rousses à Hollywood ?) ; Sean Bean sait qu’il va mourir dans le film et fait la gueule tout le long. Le film s’appelle « LES ChevalierS du Zodiaque » mais ne vous attendez pas à en voir beaucoup. Le film est centré sur le personnage de Seiya, Ikki dans le rôle de l’antagoniste, et ça s’arrête là. N’espérez pas voir Shiryû, Hyôga ou encore Shun, ni même les chevaliers d’or, pas même dans une scène post-générique, vous risqueriez d’être encore plus déçu. Sans doute allaient-ils développer ces personnages dans de potentielles suites si ce premier film fonctionnait suffisamment, mais devant le four au box-office un peu partout où le film est sorti, peu de chances qu’elles voient le jour. Ça fait beaucoup de problèmes pour un seul et même film et pourtant, et vous pouvez me jeter dans un buisson d’orties si ça vous chante, Les Chevaliers du Zodiaque est finalement regardable. Ce n’est pas très bon, mais c’est malgré tout suffisamment rythmé pour tenir éveillé. Et sincèrement ce n’était pas gagné.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une partie du casting… ♥ Certaines scènes d’action… ♥ Certains personnages… ♥ Certains CGI… |
⊗ … l’autre partie du casting ⊗ … d’autres scènes d’action ⊗ … d’autres personnages ⊗ … d’autres CGI ⊗ Un manque de budget qui se voit |
C’était couru d’avance : Les Chevaliers du Zodiaque se prend les pieds dans le tapis dans à peu près tout ce qu’il entreprend. Ce n’est pas très bon, mais il ne mérite néanmoins pas les seaux de merde qu’il a pris dans la gueule depuis sa sortie. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Cassios a un tatouage sur le bras représentant Ophiuchus, un homme tenant un serpent. Cela fait référence à son mentor Ophiuchus Shaina. Le nom « Geki » apparaît comme un graffiti sur un mur du club de combat. Il s’agit de Bear Geki, un rival de Seiya dans le manga « Saint Seiya ».
• Famke Janssen joue le rôle de Vander Guraad, un personnage qui a fait ses débuts dans la production Netflix en images de synthèse Saint Seiya : Les Chevaliers du Zodiaque (2019) et qui était à l’origine un homme.
• Les cinéastes se sont inspirés des armures grecques antiques pour créer les armures en tissu et ont consulté des forgerons européens pour obtenir des conseils afin de rendre les modèles pratiques et réalistes.
Titre : Les Chevaliers du Zodiaque / Knights of the Zodiac
Année : 2023
Durée : 1h52
Origine : U.S.A / Japon / Hongrie
Genre : Pas bon mais pas si pire
Réalisateur : Tomasz Baginski
Scénario : Josh Campbell, Matt Stuecken, Kiel Murray
Acteurs : Mackenyu, Famke Janssen, Madison Iseman, Sean Bean, Nick Stalh, Diego Tinoco, Mark Dacascos, Caitlin Hutson, Kaylan Teague, Ryusei Iwata, T.J. Storm