Cameron Poe est un ranger de l’armée américaine. Le soir de son retour à la vie civile, voulant défendre sa femme des assauts d’un ivrogne, il le tue involontairement et doit passer sept ans sous les verrous. À sa sortie de prison, il est renvoyé chez lui à bord d’un avion Fairchild C-123 Provider dans un vol exceptionnel qui réunit les criminels les plus dangereux du pays, qui parviennent à prendre le contrôle de l’appareil sous la direction de l’assassin multirécidiviste Cyrus Grissom, surnommé « Cyrus le Virus ». Alors que les fédéraux au sol envisagent de détruire l’avion, le Marshal Vince Larkin s’y oppose, persuadé que Cameron est leur allié…
Avis de Cherycok :
En matière de cinéma, on a tous nos péchés mignons. Des films qu’on aime beaucoup, mais on ne le crie pas trop fort car on n’a pas envie que les autres se moquent ou disent qu’on a des goûts de chiotte. Mais moi, j’assume mes goûts à la con, je n’ai honte de rien, et ceux qui nous suivent sur DarkSideReviews le savent bien. Des péchés mignons des années 80, j’en ai plusieurs. Mais j’en ai aussi dans les années 90, et parmi eux, il y a Les Ailes de L’Enfer (1997), un film à grand spectacle parfaitement calibré, gros succès mondial à sa sortie (224M$US de recettes pour un budget de 75) avec notamment plus de 1M d’entrées en salles chez nous. Si vous ne l’avez pas encore vu (il doit bien en rester) et que vous cherchez un divertissement badass bas du front, vous pouvez foncer les yeux fermés. Si vous l’avez déjà vu, vous pouvez aussi foncer les yeux fermés, car même si c’est souvent complètement stupide et cousu de fil blanc, qu’est-ce que c’est jouissif !
Les films d’action des années 90, c’était quand même quelque chose. Si j’étais un vieux con réac, je dirais qu’on n’en fait plus aujourd’hui des comme ça. Rock, Speed, Volte/Face, Bad Boys, Heat, Desperado, Terminator 2, True Lies, Nikita, Demolition Man, Last Action Hero, Die Hard 3, Leon, Point Break, Total Recall, Cliffangher, Le Fugitif, Starship Troopers, Au Revoir à Jamais (je vous ai dit que j’assumais mes gouts de merde), Chasse à l’Homme (la preuve), Men in Black, Jurassic Park, et tous les autres … Ouais, on n’en fait plus aujourd’hui des comme ça. En fait, c’était génial les années 90, avec ces films aux héros badass, aux méchants vraiment très très méchants et si possible bien caricaturaux, où le manichéisme était à son paroxysme, où on plaçait des punchlines géniales dès que c’était possible, où le degré de réflexion était proche du niveau zéro mais on était content car on en prenait plein les mirettes et on en avait pour son argent. Ouais, vieux con réac je suis (et comme Yoda je parle, lui aussi un vieux con réac). Il est fort possible que j’apprécie autant ces films parce que j’ai grandi avec eux, que mon adolescence s’est forgée aux côtés de John McClane, Johnny Rico, John Connor et autres Jack Traven, et que si je les avais vus pour la première fois aujourd’hui, à 41 piges, je n’aurais sans doute pas la même vision des choses (quoi que, vieux con réac inside, n’oubliez pas) et je serais moins indulgent envers ces bobines qui pour certaines n’ont pas forcément bien vieilli (les CGI des années 90, ça pique !). Mais quel plaisir de revoir ces scènes d’action complètement over the top, où quand il fallait faire exploser 18 voitures, on faisait vraiment exploser 18 voitures ; où ça sent bon la poudre et la sueur, et qu’importe si c’est simpliste et décérébré. Parce que dans ces blockbusters des années 90, il y a la notion de plaisir, de faire plaisir au spectateur, avec un réel effort du réalisateur et de toute l’équipe technique pour proposer du grand spectacle à chaque instant. Alors oui, j’aime Les Ailes de L’Enfer. Je sais que c’est un peu nul mais j’aime ce film.
Produit par Jerry Bruckheimer, Les Ailes de l’Enfer va nous présenter un scénario complètement improbable dans lequel un avion rempli des pires prisonniers de tous les Etats-Unis, alors en transfert pour une nouvelle prison, va se retrouver détourné par les prisonniers eux-mêmes qui vont en profiter pour s’évader. Au milieu de ce petit monde, Cameron Poe, qui lui a fini de purger sa peine, et qui veut rentrer chez lui retrouver sa femme et sa fille. Ce Cameron Poe, c’est Nicolas Cage au sommet de son art et arborant une de ses coiffures les plus ridicules (façon JCVD dans Chasse à l’Homme de John Woo). Un Nicolas Cage dans tout ce que la badasserie a de badass. C’est dire s’il est badass. A ses côtés, un casting de fou furieux, avec des acteurs qui jouent ce qu’ils savent et aiment jouer : Un John Malkovich à fond dans le cynisme ; un Danny Trejo affreux en violeur de femmes ; un Steve Buscemi parfait en gros psychopathe calme ; un Colm Meaney excellent en flic détestable ; un Ving Rhames parfait en gros bras qui a envie de casser du cul blanc. Mais aussi la jolie Rachel Ticotin (Total Recall), Nick Chinlund (Les Larmes du Soleil) et tout un tas d’autres seconds couteux de cette époque. Ça transpire le charisme et ils sont une des forces du film. Alors, en termes de scénario, aucune surprise, on sait ce qui nous attend et on a ce qu’on a demandé. Le script est assez bancal, on est à fond dans les clichés américains (valeurs familiales, héroïsme exacerbé), il y a de l’humour, de la punchline à tout va (« T’approche pas ou j’bute le lapin », « je n’ai confiance qu’en 2 personnes, la première c’est moi et l’autre c’est pas vous ») et Les Ailes de l’Enfer ne demande pas une quelconque réflexion. Mais les scènes d’action sont nombreuses et bien couillues comme il faut. Certes, le découpage est très moyen (très à l’américaine diront certains), ça a parfois un côté brouillon, mais c’est putain de généreux. Le film joue la carte de l’ultra spectaculaire et de l’over the top, avec de l’action pur jus à fond les ballons, des plans iconiques à foison (la fameuse explosion avec le héros qui marche au ralenti). Le budget confortable est utilisé à fond, ça pète de partout, ça détruit, ça canarde, ça explose. Il est clair qu’il faut prendre ce film au second degré, car lui-même ne semble pas se prendre au sérieux avec ses situations quasi nanardesques. Il faut également faire abstraction des SFX qui ont assez mal vieilli, avec des incrustations super visibles ou des maquettes un peu kitchos aujourd’hui. Mais si ces deux conditions sont remplies et que pour vous aussi, on n’en fait plus des comme ça aujourd’hui, alors Les Ailes de L’Enfer vous procurera un réel plaisir.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Très bien rythmé ♥ Super casting de gueules ♥ Des punchlines géniales ♥ L’action over the top… |
⊗ Des SFX qui ont pris un coup de vieux ⊗ … mais pas toujours lisible |
Note : | |
Plaisir coupable, péché mignon, madeleine de Proust, Les Ailes de L’Enfer reste toujours aussi efficace presque 25 ans après sa sortie. Si vous cherchez un divertissement bas du front, testostéroné jusqu’à la couenne, avec un casting d’enfer, c’est un très sérieux candidat. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film a été récompensé en 1998 du Razzie Award du film « manquant le plus de respect envers la vie humaine et les édifices public ».
• John Malkovich était mécontent pendant la production parce que le scénario était réécrit pratiquement tous les jours et qu’il n’avait aucune idée de la tournure que prendrait son personnage.
• Le film est dédié à Phil Swartz, un spécialiste des effets spéciaux qui est mort pendant le tournage, lorsqu’un morceau d’avion est tombé et l’a écrasé.
• Les scènes de Las Vegas ont été tournées au légendaire Hôtel Sands juste avant sa démolition, fin 1996. Lorsque l’équipe de production a appris que la ville avait l’intention de raser ce monument historique, elle a immédiatement programmé une configuration à plusieurs caméras pour profiter de cet événement rare, que l’on voit réellement dans le film.
• Selon Danny Trejo, il y avait beaucoup de « compétition entre les durs » dans presque tout ce qui se passait sur le plateau. Par exemple, lorsqu’un gars crachait par terre, les autres l’imitaient immédiatement et essayaient de cracher encore plus loin.
Titre : Les Ailes de l’Enfer / Con Air
Année : 1997
Durée : 1h55
Origine : U.S.A
Genre : 100% testostérone
Réalisateur : Simon West
Scénario : Scott Rosenberg
Acteurs : Nicolas Cage, John Cusack, John Malkovich, Colm Meaney, Ving Rhames, Dave Chappelle, Rachel Ticotin, Danny Trejo, Steve Buscemi, Nick Chinlund