Trahis par un général félon jaloux de leur notoriété, les fils de la famille Yang et leur père sont défaits dans une embuscade à cent contre un… Seuls survivants du massacre, les fils cinq et six sont séparés : tandis que Fu Sheng devient à moitié fou, Gordon se rend à Shaolin pour devenir moine, un dessein compliqué vu son désir de vengeance qui n’est pas du goût des vénérables moines du temple de Shaolin, qui lui refusent l’entrée…
Avis de Postscriptom :
On l’a beaucoup dit et je le confirme, ce film est sans conteste un des plus noirs et désespérés de Liu Chia-Liang. S’il n’y avait sa mise en scène et chorégraphies démentes immédiatement reconnaissables, on se croirait dans un Chang Cheh tant les deux personnages ne pensent qu’à se venger (voir à tuer tout le monde pour Fu Sheng), le film baignant dans une atmosphère de drame shakespearien assez inédit dans le cinéma du Sifu (si on excepte SHAOLIN MANTIS / LA MANTE RELIGIEUSE, qui était quand même plus sobre dans la forme).
Ici ça commence très fort dès le générique avec le massacre de la famille : le père et ses quatre fils (interprétés notamment par Lau Kar-Wing et Hsia Hou) meurent plutôt salement, et ça continue avec Liu Chia-Liang lui-même qui vient en aide à Gordon Liu un peu plus tard, et disparaît presqu’aussitôt en lui sauvant la vie. Ça ne s’arrange pas avec Fu Sheng qui rentre chez lui et s’attaque à sa mère et à ses sœurs sous l’emprise de la folie, ou avec un Gordon Liu assez détestable qui s’attire les foudres des dirigeants du temple qui ne veulent pas de lui comme élève… Et ça continue avec ce moine piégé par les méchants et qui se suicide, puis ce final dément dans lequel les Shaolin passent à l’action pour venger la mort de leur frère en arrachant allègrement (et en gros plan) les dents des méchants avec leurs bâtons, le tout dans un décor pour le moins sinistre, une pyramide entièrement formée de… cercueils !
Pas vraiment gai tout ça… Rassurez-vous, je n’ai pas vraiment dévoilé le film malgré ce résumé, car il ne repose pas spécialement sur son histoire ou ses personnages (qu’on a déjà vu cent fois ailleurs), mais bien sur cette atmosphère lugubre qui le parcourt de bout en bout, et c’est évidemment ça qui le rend aussi fascinant, les films de Liu étant généralement beaucoup plus légers… Mais c’était sans compter sans les évènements responsables de cette noirceur : ainsi les parallèles qu’on peut faire avec la situation de la Shaw à ce moment-là (au bord de la faillite, ce sera l’avant-dernier film de Liu pour la compagnie), ou la mort de Fu Sheng en plein tournage (Liu avait disparu pendant neuf mois suite à son décès avant de revenir terminer le film) permettent de mieux comprendre l’état psychologique fragile de Liu Chia-Liang qui vivait là une des périodes les plus sombres de sa vie…
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Des chorégraphies démentes ♥ Ambiance très noire ♥ Prenant de bout en bout |
⊗ … |
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| La note parle d’elle même, The 8 Diagram Pole Fighter est un incontournable de la filmographie de Liu Chia-Liang, clairement un de ses meilleurs films, et surtout un kung fu pian à voir pour tous les amoureux du genre. Un chef d’œuvre ! |
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THE 8 DIAGRAM POLE FIGHTER est sorti chez Spectrum Films en coffret Blu-ray en bundle avec DIRTY HO, HEROES OF THE EAST, LEGENDARY WEAPONS OF CHINA, MARTIAL CLUB et CAT VS RAT, au prix de 80€. Il est disponible à l’achat ici : Spectrumfilms.fr En plus du film, on y trouve : Présentations de Arnaud Lanuque et interviews de Yeung Ching-ching, Jason Ng, Lawrence Wong, Wilson Tong, Robert Mak, Johnny Wang, Lau Kar-wing & Hsiao Hou, Hung San-nam & Tony Tam. 10 entretiens par Frédéric Ambroisine avec Gordon Liu, Lily Li, Yasuaki Kurata, Kara Hui, Hsiao Hou, Yeung Ching-ching, Robert Mak et Titus Ho. Bandes-annonces et livret. |
Titre : Les 8 Diagrammes de Wu-Lang / The 8 Diagram Pole Fighter / 五郎八卦棍
Année : 1984
Durée : 1h38
Origine : Hong Kong
Genre : Kung-Fu Pian
Réalisateur : Liu Chia-Liang
Scénario : Ni Kuang, Liu Chia-Liang
Acteurs : Gordon Liu, Alexander Fu Sheng, Kara Hui, Lily Li Li-Li, Phillip Ko Fei, King Lee, Lam Hak-Ming, Johnny Wang, Chu Tit-Wo, Liu Chia-Liang, Yuen Tak
